Le sexisme expliqué à ceux qui n'y croient pas - Une heure de peine... .
Il y a des gens qui, simplement, refusent d'y croire : ça n'existerait pas, et puis c'est naturel, et de toutes façons, c'est la même chose pour les hommes. Freud racontait une histoire rigolote qui sonnait un peu comme ça, à propos d'un chaudron percé, mais passons : je ne suis pas là pour faire la psychanalyse du déni. Je vais plutôt essayer d'expliquer pourquoi le dernier argument, selon lequel les hommes aussi seraient discriminés, ne marche pas. Et pour cela, je vais me baser, one more time, sur la sexualisation dans les jeux vidéo. L'exemple de la sexualisation dans les jeux vidéo est intéressant parce qu'il a fait l'objet de réactions très claires dans le sens du "c'est pareil pour les hommes" : vous pouvez vous reporter aux commentaires des deux articles que Mar_lard a consacré à ce thème pour avoir quelques illustrations, ainsi qu'à ceux de mon dernier billet sur le thème.
Il en va de même pour Ken. Ce n'est pas faux. Mais ce n'est pas tout. Le sexisme anti-hommes… et pourquoi il n’existe pas. « Sexisme anti-hommes », « sexisme inversé » (s’il est « inversé », on reconnaît dans quel sens fonctionne le sexisme « normal » !)
, « misandrie »… Vous avez sans doute déjà entendu ces expressions, dans un raisonnement honnête ou pour contourner de manière pratique le problème de la misogynie. Elles désignent les oppressions dont seraient victimes les hommes, souvent attribuées aux féministes ou aux femmes en général. Signe distinctif de ces oppressions : elles n’existent pas… ou, du moins, elles ne sont pas ce que vous croyez. Une symétrie illusoire Il faut tout d’abord rappeler que le sexisme est un système. Siffler un garçon dans la rue, même si ce n’est pas très fin, ne peut pas être considéré comme « sexiste » au même titre que siffler une fille : dans le premier cas ce sera un incident isolé, dans le second cela rentre dans un contexte général d’objectification des femmes.
Certes, les hommes sont eux aussi exposés à des modèles physiques irréalistes. En fait non. WordPress: La misogynie, arme de silenciation massive. J’ai appris avec le militantisme que si je ne voulais pas me laisser bouffer intégralement par la colère, il fallait que j’en fasse quelque chose.
Des mots, des idées, des actions, n’importe quoi, mais qu’il ne fallait surtout pas que je la laisse me bouffer de l’intérieur. Ce billet est le résultat d’une très grande colère. A la fin d’une récente intervention, une jeune femme m’a demandé comment, concrètement, les femmes pouvaient continuer à prendre la parole sur internet quand leurs opinions et leurs idées se heurtaient si souvent à de la dérision, du mépris, de l’agressivité, ou pire. Je venais d’évoquer, notamment, ce que signifiait pour moi et tant d’autres femmes d’être blogueuse féministe et de donner mon avis sur internet. Je crois que cette jeune femme avait mis le doigt sur le coeur du problème.
Mais cela ne vaut pas que sur internet. La misogynie, arme de silenciation massive. On m’a reproché récemment d’avoir donné mon avis. Ce billet est ma manière de répondre. J’ai retiré mon voile, et le sexisme m’a immédiatement rattrapée. Après avoir longtemps été considérée comme un voile sur pattes, une “fille d’immigrés” et une “jeune des quartiers”, on a enfin fini par comprendre que j’étais une femme le jour où j’ai retiré mon hijab, il y a quelques mois. Malheureusement, le premier à l’avoir formulé était un homme sexiste; au risque de vous choquer, c’est la reconnaissance tardive de ma féminité et non son sexisme qui m’a marquée ce jour-là.
J’ai toujours été une femme, je suis même née comme ça. Mais d’autres caractéristiques de ma personne ont très souvent pris le dessus sur ma féminité lorsque face à moi, un individu tentait de me définir ou de m’appréhender. Les informulés d'une rhétorique sexiste, par Mona Chollet (Le Monde diplomatique, 23 mai 2011) Souligner la respectabilité de l’accusé, l’importance du personnage, l’étendue de son pouvoir, ses innombrables qualités, et lui chercher toutes les excuses possibles ; entourer la plaignante d’un soupçon systématique, l’accabler de reproches, lui prêter des intentions machiavéliques… Dès l’inculpation du directeur du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn pour agression sexuelle sur une femme de chambre du Sofitel de New York, on a vu ressurgir, en France, les réflexes et les grilles de lecture archaïques qui dominent invariablement dans ce genre de mises en cause. « Nous ne savons pas ce qui s’est passé à New York samedi 14 mai, mais nous savons ce qui se passe en France depuis une semaine », dit la pétition lancée le 21 mai par les associations Osez le féminisme, La Barbe et Paroles de femmes (1).
Or, dans le cas de M. Un corps féminin est un objet public Empathie à géométrie variable.