Arts & Sociétés En décembre 1824 paraissaît à Paris –très discrètement – un petit pamphlet en forme de dialogue qui allait marquer une étape importante dans la conception moderne du statut social de l’artiste. Intitulé “L’Artiste, le savant et l’industriel” et publié dans le recueil Opinions littéraires, philosophiques et industrielles, le texte est l’oeuvre d’un aristocrate déchu, Claude-Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon. Durant une vingtaine d’années, Saint-Simon s’était consacré à l’élaboration d’un système politique qui réconcilierait le progrès matériel et l’ordre social, tout en assurant un certain bien-être aux classes les plus défavorisées. La mutation de sa philosophie vers un humanitarisme mystique s’accompagne d’une valorisation des arts qui atteint son expression la plus accomplie en 1824. “C’est nous, artistes, qui vous serviront d’avant-garde; la puissance des arts est en effet la plus immédiate et la plus rapide.
Mercantilisme Le mercantilisme est un courant de la pensée économique contemporaine de la colonisation du Nouveau Monde et du triomphe de la monarchie absolue (depuis le XVIe siècle jusqu'au milieu du XVIIIe siècle en Europe). Il considère que « le prince, dont la puissance repose sur l'or et sa collecte par l'impôt, doit s'appuyer sur la classe des marchands et favoriser l'essor industriel et commercial de la Nation afin qu'un excédent commercial permette l'entrée des métaux précieux »[1]. De nos jours, la discussion de la pertinence et de la validité des idées mercantilistes refait surface, notamment dans le débat contemporain sur la mondialisation. Étymologie[modifier | modifier le code] Le terme vient du latin mercari, « faire du commerce », issu de la racine merx, « marchandise ». Origines du concept[modifier | modifier le code] Pour certains auteurs le mercantilisme n'est pas un courant de pensée en tant que tel. Conséquence de cette rupture : Essor des États-Nations[modifier | modifier le code]
Interventionnisme Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. L'interventionnisme est une politique par laquelle l'État participe à l'économie du pays pour favoriser certains groupes ou certaines activités. On parle également d'interventionnisme lorsqu'un État s'ingère dans un conflit armé, de manière à y remédier. L'interventionnisme de l'État dans l'économie du pays[modifier | modifier le code] L'interventionnisme fait partie, entre autres, du système de Vladimir Poutine, l'exemple considéré, au début du 21e siècle, comme le plus récent. Il existe divers leviers d'intervention économique, conduisant à diverses formes d'interventionnismes: L'interventionnisme dans un conflit[modifier | modifier le code] Interventionnisme politique[modifier | modifier le code] On parle d'interventionnisme dans un conflit quand un État ou une organisation intervient dans un conflit entre deux autres parties. Interventionnisme économique[modifier | modifier le code] Notes et références[modifier | modifier le code]
Le Brexit et le trilemme de la mondialisation « Je n’ai pas beaucoup écrit sur le Brexit parce que je n’ai pas une vision bien précise, ni même bien informée sur la question. Personnellement, j’espère que la Grande-Bretagne choisira de rester dans l’Union européenne, mais c’est tout autant parce que je crois que, sans la Grande-Bretagne, l’UE sera susceptible de devenir moins démocratique et plus prompte à commettre des erreurs qu’en raison des probables coûts économiques du Brexit. Oui, je pense effectivement que la sortie pose un risque économique significatif sur la Grande-Bretagne (ou même sur l’économie mondiale), mais je reste convaincu qu’il y a de larges marges d’incertitude autour des prévisions quantitatives avancées par le Trésor du Royaume-Uni et par de nombreux économistes britanniques. Mais il y a aussi d’importantes questions posées autour de la nature de la démocratie et de l’autonomie dans l’UE telle qu’elle fonctionne actuellement.
Les chasseurs-cueilleurs et la mythologie du marché (par John Gowdy) Note du traducteur : l’article qui suit (version originale en anglais ici) est tiré de l’édition de 1999 de l’Encyclopédie des chasseurs-cueilleurs publiée par l’université de Cambridge (The Cambridge Encyclopedia of Hunters and Gatherers), son auteur, John Gowdy, est professeur d’économie ainsi que de sciences et technologie à l’institut polytechnique de Rensselaer à New-York. Il a publié plus de 170 articles et 10 livres. Bien que je ne partage pas toutes ses perspectives, ni toutes ses analyses (certaines me semblent nettement illusoires, voire carrément fantaisistes, comme l’idée qu’il est possible de réformer la civilisation industrielle), il me semble qu’il expose, dans ce texte, des choses très justes sur la civilisation industrielle, ainsi que sur la réalité de la vie des peuples non-civilisés. Voici donc : La théorie économique néoclassique est plus qu’un ensemble de croyances sur la nature humaine. Le manque Activité productive Distribution Propriété et capital Inégalité John Gowdy
Lectures critiques Notes Elsa Dorlin (dir.), Sexe, race, classe, pour une épistémologie de la domination, Paris, PUF, 2009 (Actuel Marx. Confrontation), 320 p. ; et Didier Eribon, Retour à Reims, Paris, Fayard, 2009 (à venir), 252 p. Un précédent ouvrage d’Elsa Dorlin réunit les traductions des principales contributrices de ce courant : Elsa Dorlin (éd.), Black Feminism. Sur ce même point, voir encore Elsa Dorlin, « Dark Care. Cf. Voir Joan Scott, « L’évidence de l’expérience », dans Théories critiques de l’histoire. Elsa Dorlin (éd.), Black Feminism. Gayatari Chakravorty Spivak et Leon de Kock. « New Nation Writers Conference in South Africa », ARIEL. Voir Elsa Dorlin, La matrice de la race. Laurie Boussaguet, Sophie Jacquot, « Mobilisations féministes et mise à l’agenda de nouveaux problèmes publics », Revue française de science politique, 59 (2), avril 2009, p. 173-181. Jane Jenson, Éléonore Lépinard, « Penser le genre en science politique. « Quelle politique pour les mères en emploi ? P. J. J. J. J. J.
Adam Smith Adam Smith portraituré en 1787. Signature La plupart des économistes le considèrent comme « le père de l’économie politique » ; pourtant, certains, comme Joseph Schumpeter ou Murray Rothbard, l'ont défini comme un auteur mineur, considérant que son œuvre comportait peu d'idées originales et que ces dernières étaient pour beaucoup fausses[1],[2]. Il choisit lui-même ses lectures, un choix qui lui vaut d’être menacé d’expulsion de l’université lorsqu’on découvre dans sa chambre le Traité de la nature humaine du philosophe David Hume, lecture jugée inconvenante à l’époque[9]. Choisissant une carrière universitaire, Smith obtient à l’âge de vingt-sept ans la chaire de logique à l’université de Glasgow et plus tard celle de philosophie morale. Au-delà de son excentricité, la célébrité d’Adam Smith provient aussi de son travail et de la parution en 1759 de la Théorie des sentiments moraux, œuvre de philosophie qui le fait connaître en Grande-Bretagne et même en Europe. Publiées à titre posthume
Colbertisme Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Le colbertisme est une doctrine économico-politique du XVIIe siècle. Il correspond à la variante française du mercantilisme. Bien que de nombreuses formes de « colbertisme » datent d'avant [1] Jean-Baptiste Colbert, contrôleur général des finances de Louis XIV, le nom du très puissant ministre d'État reste assimilé à cette doctrine pour l'avoir systématisée et appliquée dans la France de la fin du XVIIe siècle. La plupart des historiens s'accordent pour voir dans le « colbertisme » davantage un ensemble de pratiques économiques qu’un véritable courant de pensée économique. Le colbertisme avant Colbert (XVIe siècle)[modifier | modifier le code] Colbert (XVIIe siècle) : l'Ordre et le Progrès[modifier | modifier le code] Le grand commis de l'État fut tout à la fois «classique» dans son dessein, sa volonté d'ordre et «moderne» dans ses normes[4]. L'ordre, un dessein classique[modifier | modifier le code] Bibliographie[modifier | modifier le code]
Le trilemme de la mondialisation mardi, 11.10.2016 Philippe G. Müller Les partis situés aux extrêmes de l’éventail politique progressent actuellement partout dans le monde. Les partis du centre, partisans d’un consensus, voient quant à eux leur électorat s’éroder. La méfiance et le malaise face à la mondialisation et aux élites mondiales se répandent dans de vastes franges de la population. Dani Rodrik considère trois éléments essentiels de l’économie mondiale actuelle: la démocratie, la souveraineté nationale et les marchés mondialisés. En effet, il existe entre ces trois éléments des tensions considérables. Il en va de même à propos des migrations et de la libre circulation, quasiment illimitée, des personnes. Des tensions se manifestent aussi entre les institutions démocratiques et l’adhésion à un système capitaliste mondial. On observe actuellement partout dans le monde qu’en raison des tensions dans ce trilemme, beaucoup de pays abandonnent plus ou moins l’un ou l’autre de ces trois éléments.
La tragédie des communs était un mythe La propriété commune d’une ressource conduit nécessairement à la ruine de celle-ci, concluait en 1968 un biologiste dans la revue Science. Son article, « La tragédie des communs », a façonné les raisonnements économiques et politiques de ces dernières décennies. L’historien Fabien Locher nous expose les enjeux de ce débat et en souligne les limites dans le cadre d’une pensée de l’environnement. Ce Point de Vue fait partie du Top 10 des articles les plus lus sur notre site cette année. Une fois par mois, retrouvez sur notre site les Inédits du CNRS, des analyses scientifiques originales publiées en partenariat avec Libération(link is external). Décembre 1968 : le biologiste américain Garrett Hardin (1915-2003) publie l’un des articles les plus influents de l’histoire de la pensée environnementale1. L’expérience du pâturage Le raisonnement du biologiste se fonde sur une expérience de pensée. Mais d’ajout en ajout, le pâturage est surexploité et finalement détruit. Une pensée malthusienne
L'émancipation comme concept politique dans les luttes féministes et queers Dans ce texte, issu de sa communication au colloque "Penser l’émancipation" en 2014, Cornelia Möser analyse la place du concept d’émancipation dans les luttes féministes et queers, et répond ainsi au texte de Joan Scott précédemment publié par Contretemps en mars 2014 : “Emancipation et égalité : une généalogie critique“. Cornelia Möser est philosophe et chargée de recherche au CNRS. Elle a publié Féminismes en traduction. Théories voyageuses et traductions culturelles paru aux Editions des archives contemporaines en 2013. Pourquoi l’émancipation ? Parler de l'émancipation aujourd'hui peut paraître ringard dans la mesure où c'est un terme peu utilisé dans les luttes politiques et sociales qui cherchent généralement à participer aux institutions de pouvoir où sont privilégiées les expressions suivantes : luttes contre les discriminations, pour une meilleure répartition des richesses ou encore pour plus de participation dans les institutions de pouvoir.
La "main invisible" d'Adam Smith Le texte qui suit est issu du texte de référence intitulé "Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations". Publié en 1776 par l'économiste classique de référence Adam Smith (1723-1790), le morceau de texte choisi réfère au chapitre II du tome IV dudit ouvrage où il est notamment question pour la première fois d'un des concepts économiques les plus connus, à savoir la "Main Invisible". Selon cette expression imagée il existe un processus naturel par lequel la recherche par chacun de son intérêt personnel concourt à l'intérêt général. Adam Smith considère ainsi que la poursuite de l'intérêt individuel (ou "la tendance de chaque homme à améliorer sans cesse son sort") entraîne pour chacun un comportement qui a pour effet d'aboutir, au niveau de la nation, à la meilleure organisation économique possible. TOME IV, Chapitre II : Des entraves à l'importation seulement des marchandises qui sont de nature à être produites par l'industrie Pour aller plus loin
Saint-simonisme Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Le saint-simonisme est une doctrine socio-économique et politique dont l'influence fut déterminante au XIXe siècle. Elle tient son nom de Claude Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon (1760-1825). Son disciple ou partisan est qualifié de « Saint-Simonien ». Elle peut être considérée comme la pensée fondatrice de la société industrielle française. Pour en finir avec les révolutions des XVIIIe et XIXe siècles, les guerres, l'intolérance, l'égoïsme et l'Ancien Régime avec ses privilégiés, ses inégalités, ses injustices, son obscurantisme et son féodalisme, Saint-Simon propose un changement de société. Sous l'impulsion de l'un de ses principaux représentants, Barthélemy Prosper Enfantin, cette doctrine, au moment de son plus fort développement (vers 1830), prend la forme d'une secte[1]. Doctrine[modifier | modifier le code] Doctrine sociale[modifier | modifier le code] Mais pour y parvenir, l'industrie doit prendre le pas dans la société.