« Le Klu Klux Klan en aurait rêvé ! » Ce que les paniques morales sur les universités révèlent de la propagande d’extrême-droite. Par Pandov Strochnis Les universités n’ont jamais eu bonne presse avec les journaux conservateurs.
Espaces de contestation et de critique, particulièrement depuis la massification d’après-Seconde Guerre Mondiale et les mouvements sociaux de la fin des années 1960 et des années 1970, ces institutions se sont révélées, pour une part importante d’entre elles, très résistantes aux tentatives d’entrée et d’emprise du militantisme conservateur ou réactionnaire — même si quelques-unes d’entre-elles sont fameuses pour avoir accueilli des groupes et des intellectuels essentiels de la droite radicale. Il y aurait certainement une histoire à faire des paniques morales agitées concernant ces espaces, qui s’y prêtent bien, étant fréquentés par une partie bien définie de la population et relativement coupés du reste des sphères sociales, mais un tel effort dépasserait les ambitions de ce billet pour Academia. Une actualité insistante. « Paroles de lecteurs » - Recherche universitaire : « un exemple lamentable de manipulation » Je vous écris parce que je suis scandalisée par votre choix de publier la tribune intitulée « Le problème n’est pas tant l’« islamo-gauchisme » que le dévoiement militant de l’enseignement et de la recherche », parue dans le journal daté du 22 février 2021.
Cette tribune est un exemple lamentable de manipulation du langage, de l’information et des idées. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Le problème n’est pas tant l’“islamo-gauchisme” que le dévoiement militant de l’enseignement et de la recherche » Ainsi, rappeler que le terme « islamo-gauchisme » a été forgé il y a une vingtaine d’années par un universitaire et prétendre que cela lui confère une légitimité scientifique, c’est ne pas tenir compte du contexte historique, alors que la société française a connu d’intenses bouleversements en vingt ans ; c’est ne pas non plus tenir compte des biais et préjugés politiques qui déjà pouvaient influencer l’inventeur de ce terme. Kenza Jernite, Paris Le Monde. Pierre-André Taguieff : "Réponse à une tribune islamo-décoloniale d'universitaires français en forme d’aveu"
La tribune publiée sur le site BibliObs le 17 mars 2021, "Nous voulons exprimer ici notre solidarité avec les universitaires français", signée par des universitaires et des activistes décoloniaux "du monde entier"accusant Frédérique Vidal et l’État français de "racisme" et d’"islamophobie" constitue une nouvelle preuve de l’existence de l’islamo-gauchisme en tant que phénomène politico-culturel international.
Tout y est : le catéchisme des récents "progressistes" ou "radicaux" et la nouvelle langue de bois décoloniale, néo-antiraciste et "anti-islamophobe" – en réalité "anti-islamismophobe". Il faut souligner le fait que la tribune, en écriture inclusive (qui fait partie du tableau), ne distingue pas les universitaires des activistes, et l’on comprend aisément pourquoi : les universitaires signataires sont eux-mêmes tous aussi, et souvent surtout, des activistes, tels Angela Davis ou Achille Mbembe. Que dénoncent-ils à l’unisson ? « Nous voulons exprimer ici notre solidarité avec les universitaires français », par Angela Davis, Gayatri Spivak, Achille Mbembe... L’affaire des professeurs accusés d’islamophobie « est une illustration des pressions politiques et économiques qui s’exercent sur l’université » Tribune.
Depuis plusieurs jours, l’Institut d’études politiques de Grenoble et le laboratoire Pacte sont au centre de l’attention médiatique et de campagnes haineuses et calomnieuses sur les réseaux sociaux à la suite du collage sauvage d’affiches mettant en cause très violemment deux enseignants accusés d’islamophobie et de fascisme. Les enseignants, chercheurs, étudiants, personnels et responsables de ces deux institutions ont apporté aux deux enseignants attaqués un soutien très clair en condamnant fermement l’injure et l’intimidation dont ils ont été victimes dans un contexte particulièrement inquiétant. Ce collage, qui a fait l’objet d’une saisine du procureur de la République par la directrice de l’Institut d’études politiques, est odieux. Il met en danger non seulement les deux enseignants cités mais aussi l’ensemble des personnels et des étudiants qui forment notre communauté et sur lesquels pèse aujourd’hui un poids trop lourd à porter. Incendie médiatique hors de contrôle. Les chiffres de l’islamophobie.
Vincent Tournier, un « collègue » grenoblois, a posté aujourd’hui un message assez déconcertant sur la liste de diffusion des sociologues de l’enseignement supérieur.
En réaction à l’annonce de la conférence-débat que nous organisons le 11 avril prochain à l’occasion de la parution du prochain numéro de Sociologie, consacré à la « sociologie de l’islamophobie », voici ce que Vincent Tournier a écrit, et que je reproduis ici dans son intégralité : Voilà qui nous change un peu des journées d’études sur le genre. Cela dit, pour information, voici les statistiques sur les atteintes aux lieux de culte en France (source : CNCDH, rapport 2013), en prévision du numéro que vous ne manquerez pas de consacrer, j’imagine, à la sociologie de la christianophobie.
Cordialement, Étienne Klein : "la pandémie nous montre qu’à la fin c’est la science qui gagne" Étienne Klein, physicien et philosophe, directeur de recherche au CEA (Commissariat à l'énergie atomique), auteur de « Idées de génies » aux éditions Flammarion, est l'invité du Grand entretien de la matinale.
Pour Etienne Klein, "le vaccin a ARN messager est une invention tout à fait géniale", et la leçon de la pandémie de Covid-19, "la pandémie nous montre qu’à la fin c’est la science qui gagne". La pandémie, la découverte du virus, la mise au point des vaccins, ont suscité de nombreux débats, mais le physicien et philosophe souligne une confusion : "Le mot doute veut dire trop de choses aujourd’hui. La science et la recherche ce n’est pas la même chose". "La science ce sont des choses connues, c’est un corpus de connaissances bien établies et incomplet.
Sciences Po Grenoble : avoir tort avec Sartre, encore et toujours. Par Nathalie MP Meyer.
C’est pourtant simple. Et c’est Charb, l’ancien directeur de Charlie Hebdo tué dans l’attentat islamiste du 7 janvier 2015, qui le disait le mieux. Chaque homme est libre de ses opinions. L’université menacée par « l’islamo-gauchisme » ? Une cabale médiatique bien rodée. « Comment l’islamo-gauchisme gangrène les universités » (Une du Figaro, 12/02), « alliance entre Mao Tsé-Toung et l’ayatollah Khomeini » (Jean-Pierre Elkabbach, CNews, 14/02), « peste intersectionnelle qui ronge les facs » (Raphaël Enthoven, Twitter, 16/02), « Nos facs sont-elles gangrénées par l’islamo-gauchisme ?
» (« Grandes gueules, RMC, 17/02), « Islamisme à l’université : faut-il confier l’enquête au principal suspect ? Aux sources de l'« islamo-gauchisme » - Conspiracy Watch. Montage : CW.
En France, à entendre les clameurs qui montent de l’arène politico-médiatique, le nouveau grand clivage serait celui qui oppose les « islamo-gauchistes » aux « islamophobes ». Cependant, rares sont ceux qui s’assument soit en tant qu’« islamo-gauchistes », soit en tant qu’« islamophobes », sauf par provocation. L’« islamophobe » ou l’« islamo-gauchiste », c’est toujours l’autre.
Il en va de même pour les « extrémistes » de droite ou de gauche, qui refusent une telle qualification. Appels en cours. Vocabulaire de la domination, grammaire de la résignation – L'ardeur. Vocabulaire de la domination, grammaire de la résignation, par Franck Lepage Une démarche d’éducation populaire suppose d’analyser les événements liés au COVID-19 d’un point de vue systémique, c’est à dire matérialiste, et non sous l’angle psycho affectif du comportement des individus.
Nous ne cherchons pas à savoir qui a raison et qui a tort, ment ou dit la vérité, nous ne sommes pas qualifiés pour démêler les querelles scientifiques qui opposent ceux-ci à ceux-là, mais notre légitimité à réfléchir appuyée sur notre expérience de citoyens est suffisante pour regarder les décisions politiques prises à la faveur de ce qui est appelé une « crise sanitaire » et de les replacer dans la dynamique du capitalisme mondialisé. Nous nous proposons donc de regarder le langage utilisé par le pouvoir pour ce qu’il révèle (ou dissimule) des grandes tendances à l’œuvre. Enseignement supérieur et recherche : appel solennel pour la protection des libertés académiques et du droit d’étudier.
Nous, membres des universités et des établissements publics à caractère scientifique et technologique, syndicats, sociétés savantes, revues et collectifs de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR), sonnons l’alerte contre la dégradation générale de l’état des libertés académiques et du droit d’étudier en France, dont le projet de loi de programmation de la recherche, qui sera examiné cette semaine au Sénat, n’est qu’une des facettes. Ces derniers jours, cette dégradation s’est exprimée de manière patente. Une expérience sociale avec l'esprit d'institution. Introduction Afin de comprendre les écarts importants de la performance institutionnelle en Italie, d’une administration régionale à l’autre, Robert Putnam, Robert Leonardi et Raffaella Nanetti ont mis en place une excellente expérience sociale qu’ils décrivent brièvement dans leur livre Making Democracy Work.
Ils ont destiné aux administrations de différentes régions les mêmes demandes fictives, par voie postale, et ont comparé le temps que les destinataires ont pris pour y répondre (ou pas), ainsi que la structure des réponses. Sans papier. L'immigré et la loi du consensus du lundi 12 juillet 1993 (Rebonds). Il faut bien constater que le dispositif des lois Pasqua-Méhaignerie sur le code de la nationalité, la maîtrise de l'immigration et l'extension des contrôles d'identité a rencontré dans l'opinion qui fut de gauche un assez large assentiment. Celui-ci repose essentiellement sur deux arguments. Premièrement, il y a un problème objectif de l'immigration qu'il faut avoir le courage de regarder en face.
Et déjà les socialistes avaient compris avec Michel Rocard l'impossibilité d'accueillir « toute la misère du monde ». Deuxièmement, puisque des décisions « courageuses » s'imposent, autant vaut que la droite les prenne et aussi que l'ablation, chirurgicalement nécessaire, s'opère par les moyens du droit et de la loi.
A qui conteste cette identification, on vient dire qu'il ferait mieux de quitter les beaux quartiers où il étale ses bons sentiments pour aller voir ce qui se passe dans les banlieues. Sécurité globale (no 3527) Amendement n°1250 - Assemblée nationale. En finir avec quelques idées reçues sur la radicalisation, par Laurent Bonelli & Fabien Carrié (Le Monde diplomatique, septembre 2018) Les attentats qui frappent la France et l’Europe et le départ de plusieurs milliers de jeunes vers la zone irako-syrienne ont propulsé la « radicalisation » au centre du débat public. Ils ont aussi déclenché une effervescence institutionnelle d’une ampleur inusuelle. Des lois, des circulaires, des plans d’action, des financements spécifiques et des modules de formation mobilisant la police, la justice, les services sociaux, l’école, les prisons, la diplomatie, des acteurs communautaires et religieux ou encore les collectivités locales ont vu le jour en un court laps de temps.
Des milliers d’agents consacrent désormais tout ou partie de leur activité à détecter, signaler, comptabiliser, surveiller, poursuivre ou prendre en charge des individus dont les comportements, les attitudes ou les actes ont été classés dans ce registre. Par quoi l’Université est-elle menacée ? *Qui est complice de qui ? Les libertés_académiques en péril* ❝Professeur, me voici aujourd’hui… Academic freedom in the context of France’s new approach to 'separatism' L’évaluateur évalué (7). Éditorial de Nature du 5 novembre 2020 : un camouflet pour Vidal et le gouvernement.
In memoriam étude d’impact and religion of evaluation. Rest in peace. Xavier Delgrange Liberté académique par delà la liberté dexpression 1. W. Stoczkowski Censure policée censure sauvage. Webinaire19 / Séparatismes : de quoi le projet de loi Macron est-il le nom ? Stop aux fantasmes sur le CNU. Par Sandrine Lévêque, présidente de la section 04 du CNU, Alice Mazaud, vice-présidente de la section 04 du CNU,Jérémie Nollet, assesseur de la section 04 du CNU, Frédéric Ramel, vice-président de la section 04, Anne Cécile Douillet, ancienne président de la section 04, Olivier Nay, ancien président de la section 04 La nuit du 28 au 29 octobre derniers a été une nuit noire pour l’ESR.
Communiqué de presse: retrait de 3 amendements sénatoriaux à la LPR – Sociétés savantes académiques de France. Le collectif des sociétés savantes académiques publie le 31 octobre un communiqué de presse concernant 3 amendements à la Loi de programmation de la Recherche adoptés par le Sénat dans la nuit du 29 octobre. Ces amendements modifient profondément les procédures de recrutement des enseignant.e.s-chercheurs et restreignent les libertés académiques et scientifiques.
Tribune précaires esr. «L’université n’est pas un lieu d’encouragement ou d’expression du fanatisme». La tribune de Frédérique Vidal. Tribune précaires esr. La grande pénalisation de l’enseignement supérieur : le nouveau délit d’entrave aux débats. La fabrique de la loi #61 ← Article précédent Article suivant → Nous sommes inquiet·es de la faiblesse des contestations qui entourent le nouvel article 1er B du projet de loi de programmation de la recherche, tel qu’issu de l’amendement n° 147 déposé par le sénateur Lafon et adopté par le Sénat dans la nuit du 28 au 29 octobre.
La liberté d'expression aujourd'hui – discussion.