Alcool, tabac, cannabis… Où en est la consommation des jeunes Français ? Lancé en 1995 en Europe, et en 1999 en France, l’European School Project on Alcohol and other Drugs (ESPAD) constitue la plus grande base de données statistiques validées sur une longue période.
Tous les quatre ans, au même moment et avec le même protocole dans une quarantaine de pays européens (35 en 2019), ce projet évalue les usages de drogues chez les jeunes. Pour sa septième édition, il s’est appuyé, côté français, sur l’enquête nationale (EnCLASS), menée auprès de l’ensemble des élèves du secondaire. Au total, en 2019, près de 100 000 adolescents européens âgés de 16 ans ont rempli en classe des questionnaires anonymes. Que nous apprennent leurs réponses ? L’alcool chez les jeunes : dans la moyenne européenne À seize ans, 80 % des jeunes Français (80 % des garçons et 79 % des filles) ont déjà expérimenté une première fois l’alcool. Les chiffres les plus faibles sont ceux du Kosovo (29 %), de l’Islande (37 %) et de la Norvège (53 %), et les plus élevés sont ceux de la Tchéquie (95 %). Livre Jean-Laurent Cassely et Monique Dagnaud : les 20% surdiplômés. 20% : c'est la part de la population qui poursuit ses études au moins cinq ans après le bac.
De plus en plus nombreuses, les élites imposent leurs codes. Consommation, culture, médias, travail... leurs méthodes et valeurs affirmées créent une fracture avec le reste de la société. La sociologue Monique Dagnaud et le journaliste Jean-Laurent Cassely étudient cette population dans leur dernier ouvrage, Génération surdiplômée - Les 20 % qui transforment la France, paru aux éditions Odile Jacob le 27 janvier 2021. Ces trois « jeunesses » qui se mobilisent pour le climat. Les manifestations pour le climat sont l’occasion d’un retour sur la scène médiatique et dans le champ politique d’un acteur social majeur, « la jeunesse ».
Celle-ci est racontée comme une force homogène porteuse d’un message consensuel : la préservation de la planète au bénéfice des générations futures. En ce vendredi 15 mars, jour de grève scolaire mondiale pour le climat, il convient de revenir sur l’implication de la jeunesse dans les mobilisations en faveur d’une transition écologique, afin de saisir, dans sa complexité, cette entrée en scène d’un acteur protéiforme dont l’analyse sociologique est traditionnellement ardue.
Trois groupes identifiés Si les médias dépeignent l’opposition classique entre « une jeunesse » idéaliste et « des adultes » inconséquents sur la question climatique, il convient de réaffirmer que LA jeunesse, en tant que groupe social homogène et uniforme, est une illusion. Des jeunes au bord de l’illettrisme numérique. [...]
Les médias et autres think tanks ont-ils bien tendu l’oreille à toutes les jeunesses françaises avant d’acter que l’adolescent d’aujourd’hui est un « digital native » (« enfant du numérique »), selon l’expression du concepteur américain de jeux vidéo Marc Prensky ? Lorsque j’emmène mes élèves de sections d’enseignement général et professionnel adapté (Segpa) [1] en salle informatique, et que je vois la plupart d’entre eux déconcertés par des consignes aussi simples qu’ouvrir un navigateur, j’ai de sérieux doutes sur le fait que le maniement des outils numériques soit, chez eux, une compétence innée. Mes doutes sont confirmés par des études. Obligation de formation jusqu’à 18 ans. Afin d’éradiquer la pauvreté des jeunes les plus vulnérables, en particulier des jeunes mineurs ni en emploi, ni en études, ni en formation, le gouvernement a prévu, à partir de septembre 2020, une obligation de formation pour tout jeune âgé de 16 à 18 ans.
L’élévation du niveau de compétence de notre jeunesse constitue en effet une étape indispensable dans la prévention de la pauvreté et tout doit être mis en œuvre pour ne jamais oublier les jeunes les plus vulnérables de notre système d’instruction et de formation. De quoi s’agit-il ? Chômage : les jeunes toujours aux premières loges. En 2018, un jeune actif sur cinq (19,5 %) âgé de 20 à 24 ans est sans emploi.
C’est quatre fois plus qu’il y a quarante ans. La majeure partie de l’augmentation du chômage des jeunes a eu lieu en dix ans, entre 1975 et 1985 : le taux passe alors de 5,3 % à 17,3 %. Les actifs de 25 à 49 ans sont beaucoup moins touchés. Leur taux de chômage est 2,3 fois moins élevé que celui des 20-24 ans. « Cette génération de jeunes ressent la finitude du monde » Depuis six mois, des marches pour le climat rassemblent des milliers de jeunes, à Paris et dans plusieurs pays d’Europe. Certains font grève tous les vendredis pour soutenir cette cause. Cécile Van de Velde, sociologue à l’université de Montréal, travaille sur la question de la colère et de la désobéissance civile dans la jeunesse. Elle analyse pour Le Monde cette mobilisation. Quel regard portez-vous sur les mobilisations pour le climat, qui ont lieu depuis la fin de l’année 2018 ? Ce qui frappe d’abord, c’est l’extrême jeunesse des participants : le cœur des manifestations est constitué d’adolescents, issus de milieux urbains et plutôt aisés.
Nés au tournant des années 2000, ces jeunes ont connu la jonction des crises économiques et environnementales, et portent un rapport au temps particulier : ils ressentent fortement la finitude du monde. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Une perte de sens totale » : le malaise grandissant des jeunes ingénieurs face au climat Marine Miller.