L’Himalaya sous la menace du réchauffement climatique. Une grave sécheresse touche le centre de l’Inde. Le réchauffement des océans revu à la hausse. Etudier le réchauffement océanique, c’est être aux premières loges des changements planétaires à l’œuvre. Les vastes étendues d’eau salée régulent la machine climatique en absorbant plus de 90 % de l’énergie attribuable au réchauffement planétaire.
Or une étude publiée vendredi 11 janvier dans la revue Science a largement revu à la hausse l’évolution de leur température entre 1971 et 2010. L’équipe internationale, menée par le chinois Lijing Cheng, s’est appuyée sur quatre études publiées entre 2008 et 2018 pour actualiser les séries temporelles des températures de l’océan. Elles mesurent la chaleur accumulée par ce dernier, nommé « contenu thermique de l’océan » (OHC pour « ocean heat content »). Leurs résultats suggèrent que les chiffres utilisés par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) étaient bien inférieurs à la réalité. Entre 1971 et 2010, l’OHC aurait ainsi grimpé annuellement de 0.36 à 0.39 watts par mètre carré (w/m²). Adrien Simorre. Les Alpes touchées par une sécheresse historique.
Cinq régions de France sont frappées par des restrictions d’eau, et à Annecy, le lac connaît une baisse spectaculaire. LE MONDE | 19.10.2018 à 17h29 • Mis à jour le 20.10.2018 à 09h51 | Par Martine Valo Des promeneurs qui s’enfoncent, à pied, loin vers l’intérieur du lac d’Annecy, comme s’ils traversaient la baie du Mont-Saint-Michel à marée basse, des pédalos reposant sur une terre craquelée par l’aridité, de gros bateaux de promenade à l’arrêt. Et près des rives, des pontons devenus inutiles au-dessus d’un sol caillouteux… Il n’a pas plu, ou presque, sur le lac d’Annecy depuis le mois de juin. Alors que le sud de la France a récemment été frappé par des inondations meurtrières, une large partie du pays continue de pâtir d’une sécheresse historique. Actuellement 60 départements, au 18 octobre, sont partiellement ou entièrement sous le coup d’arrêtés préfectoraux de restriction des prélèvements d’eau.
Il faut remonter à 1947 pour trouver un niveau aussi bas dans le lac d’Annecy. Sécheresses, inondations… le choc climatique aggrave la faim dans le monde. Sécheresses en Afrique, inondations et tempêtes en Asie… Les dérèglements climatiques de plus en plus nombreux et intenses affectent la capacité des populations à se nourrir, et menacent les progrès qui avaient été réalisés dans la lutte contre la faim dans le monde depuis le début des années 2000, constate l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dans un rapport publié mardi 11 septembre. Avec les conflits et les crises économiques, la « variabilité du climat » et ses phénomènes extrêmes sont une des principales causes de la sous-nutrition et de l’insécurité alimentaire dans le monde, selon la FAO. L’objectif de développement durable (ODD) numéro 2, « faim zéro » à l’horizon 2030, adopté en septembre 2015 par les Nations unies, apparaît donc inatteignable.
Le message tombe à la veille de la 73e session de l’Assemblée générale des Nations unies, qui s’ouvrira à New York le 18 septembre. Le Moyen-Orient restera-t-il habitable encore longtemps? - Page 3. Sécheresse, surexploitation : le monde a soif. Les algues sargasses, cauchemar des Caraïbes. Les Antilles françaises sont confrontées à une invasion d’algues brunes toxiques, une catastrophe sanitaire, environnementale et économique. Le Monde | 08.05.2018 à 06h36 • Mis à jour le 08.05.2018 à 13h43 | Par Martine Valo Des navires qui ne peuvent plus quitter le port, englués dans une soupe d’algues brunes à l’odeur insoutenable et dont émane un cocktail d’hydrogène sulfuré et d’ammoniac : ce n’est là qu’une des illustrations du cauchemar vécu par les habitants des Caraïbes avec les arrivées à répétition de sargasses.
Ces algues, qui s’échouent en radeaux de plusieurs centaines de mètres carrés de superficie et plusieurs mètres d’épaisseur, sont très abondantes depuis fin février. Ce phénomène se produit à épisodes irréguliers depuis les premières vagues apparues dans l’arc antillais en 2011. Les alertes se multiplient. . « Catastrophique » « C’est... Jusqu’à 12 000 microparticules de plastique par litre d’eau dans l’Arctique. En Afrique du Sud, vent de panique au Cap menacé d’être privé d’eau. Après trois ans de sécheresse, la deuxième ville d’Afrique du Sud pourrait se retrouver sans eau dans les prochaines semaines. La sécheresse vire au scénario catastrophe dans la métropole sud-africaine du Cap. D’ici au 12 avril, les robinets pourraient être à sec et les habitants contraints de faire la queue pour recevoir leur ration quotidienne d’eau, sous la protection de la police. « Je suis trop inquiet pour l’envisager », assure Farrel Cohen, qui gère le Metropolitan Golf Club aux allées grillées par le soleil. « Personne ne sait à quoi s’attendre.
Les gens se précipitent dans les supermarchés pour acheter de l’eau », précise-t-il. Après trois ans de sécheresse, la pire depuis un siècle, Le Cap, deuxième ville d’Afrique du Sud, pourrait se retrouver sans eau dans les prochaines semaines. Ce sera le « jour zéro ». En novembre 2017, il avait été fixé au 13 mai 2018. Lire aussi : En Afrique du Sud, une rentrée scolaire sur fond de vives tensions raciales. 64 % des nappes phréatiques ont un niveau inférieur à la normale. Dans son dernier rapport mensuel, le Bureau de recherches géologiques et minières fait état d’une réalité inquiétante : 64 % des nappes phréatiques françaises ne sont pas à l’équilibre, elles sont trop basses par rapport à la normale.
Un précédent rapport d’août 2017 faisait alors état de 71 % à un niveau modérément bas à très bas. Un début timide pour la recharge hivernale des nappes phréatiques L’équilibre d’une nappe phréatique est atteint lorsque les sorties d’eau (écoulement de rivières et de ruisseaux) sont au même niveau que les rentrées d’eau (alimentation de la nappe phréatique par infiltration des eaux de pluie). Lorsqu’il sort plus d’eau qu’il n’en rentre, le niveau de la nappe baisse. Conséquence en surface : les cours d’eau s’assèchent. La Garonne à sec © Marc31 Au 1er août 2017, 83 % des nappes phréatiques françaises étaient en baisse. Découvrez les chiffres des précipitations en France sur le Planetoscope Une situation inhabituelle en hiver consoGlobe vous recommande aussi... Le réchauffement climatique va modifier l’amplitude des marées en Europe.
Les fluctuations du niveau des océans pourraient fragiliser le littoral et entraîner des perturbations de l’écosystème. Entre 1901 et 2010, les niveaux des océans et des mers de la planète ont augmenté d’environ 19 centimètres à cause de la fonte des glaces. D’ici à la fin du siècle, l’élévation de leur niveau pourrait même atteindre deux mètres si les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter au rythme actuel. Conséquence directe du réchauffement climatique, cette hausse engendre d’autres phénomènes.
Selon un article de chercheurs français publié dans la revue scientifique Continental Shelf Research, lundi 10 avril, l’amplitude des marées va osciller de 15 % par rapport au niveau moyen des mers. Ainsi, si la mer monte d’un mètre, l’écart entre la marée haute ou la marée basse avec le niveau moyen serait de 15 cm. Quant au marnage (écart entre marée haute et marée basse), il pourrait atteindre 30 cm. Baisse de la marée au Mont-Saint-Michel, hausse à Calais. Aux USA, la montée des eaux met en péril la Côte est. Une nouvelle étude de la National Oceanic and Atmospheric Administration révèle la vulnérabilité extrême de la façade atlantique. Commandé en 2015 sous l’administration Obama, le dernier rapport de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) sur l’élévation du niveau marin a été discrètement publié mardi 24 janvier sur le site Internet de l’agence, sans tambour ni trompette.
Il est pourtant d’une singulière importance : il montre que les côtes américaines, en particulier sur la façade atlantique, sont parmi les plus vulnérables au monde à la montée des océans. Selon les calculs des chercheurs de la NOAA, le pire scénario correspondrait à une élévation de 2,5 mètres le long de ces côtes d’ici à la fin du siècle en cours. Soit une estimation revue à la hausse de quelque 60 centimètres par rapport au dernier rapport analogue, qui ne remonte qu’à 2012. Lire aussi : L’élévation du niveau des mers pourrait atteindre 2 mètres à la fin du siècle Effet d’enfoncement. Le littoral français recule de manière accélérée. Les parlementaires examinent une proposition de loi pour permettre aux territoires de s’adapter à l’érosion. Le recul du trait de côte pourrait atteindre, par endroits, 50 mètres en 2050.
LE MONDE | • Mis à jour le | Par Martine Valo Un rempart contre l’océan… Cette parade illusoire ne convainc plus, alors que la puissance de l’érosion à l’œuvre sur une bonne partie des quelque 20 000 km de littoral français, alliée à la montée des eaux, fait reculer les dunes, effrite les falaises, engendre éboulements et submersion marine. Le rythme du changement est encore loin d’être connu partout, mais l’expertise progresse.
Aucun département côtier n’est épargné. Selon les services du ministère de l’environnement, le remodelage du littoral correspond à la disparition de 3 100 terrains de rugby en un demi-siècle, de 1949 à 2005, soit 26 km2. L’ampleur du repli des banquises surprend les scientifiques. Depuis novembre, la couverture mondiale de glace de mer accuse une perte de plus de trois millions de kilomètres carrés par rapport à la moyenne 1981-2010. La chute est si spectaculaire qu’on croit d’abord à une erreur. Nulle erreur pourtant : au cours des quatre derniers mois de l’année, la couverture mondiale de banquise a accusé un effondrement inédit en plus de trente ans d’observations. En novembre et décembre, un déficit presque constant de plus de trois millions de kilomètres carrés (km2) de glaces de mer a été enregistré par rapport à la moyenne 1981-2010, selon les données du National Snow and Ice Data Center (NSIDC) américain.
A s’en tenir à cette moyenne, près de 20 % de la banquise mondiale manquait, fin décembre, à l’appel. Australie : année noire pour la Grande Barrière de corail. A Bangalore, en Inde, la crise de l’eau dégénère en émeute urbaine. La faible mousson estivale et la riziculture épuisent les ressources en eau du fleuve Cauvery, qui traverse les deux Etats rivaux du Karnataka et du Tamil Nadu. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Julien Bouissou (New Delhi, correspondance) C’est une crise de l’eau qui dégénère en conflit meurtrier dans le sud de l’Inde. A l’origine des émeutes qui ont déjà fait deux morts et qui paralysent Bangalore, la capitale du Karnataka, la rivalité entre les deux Etats voisins Karnataka et du Tamil Nadu pour accéder au fleuve Cauvery irriguant leur territoire. Des dizaines de bus ont été incendiés, des commerces ont été attaqués et près de 400 émeutiers ont été arrêtés. Lire aussi : En Inde, Paysans et tradeurs guettent la mousson Le fleuve Cauvery, long de 800 kilomètres, prend sa source au Karnataka et traverse trois autres Etats, dont celui du Tamil Nadu, l’un de ses grands bénéficiaires.
Besoins en irrigation A qui appartiennent les eaux du fleuve Cauvery ? « Lois obsolètes » Quand l’océan se meurt, la planète aussi. Au milieu du hall d’exposition du congrès de l’Union internationale pour la protection de la nature (UICN), qui se tient à Hawaï jusqu’au 10 septembre, trône une très grosse mappemonde de l’agence météorologique et océanique américaine (NOAA). Elle se taille un franc succès auprès du public en montrant en accéléré le réchauffement de l’océan, ainsi que l’augmentation de son taux de salinité depuis la fin du XXe siècle : la planète vire à l’écarlate.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Il fait toujours plus chaud sur la planète Terre Et la gigantesque masse océanique qui la couvre à 71 % – soit 360,6 millions de kilomètres carrés –, devrait encore gagner un à quatre degrés d’ici à 2100. Même la température de l’eau des grandes profondeurs est en train de s’élever et, près des côtes, le thermomètre grimpe 35 % plus vite que dans la haute mer depuis les années 1960. Voir aussi : Où en est l’accord de Paris sur le climat ?
Migrations des organismes marins Impacts sur la santé humaine. L’élévation du niveau des mers pourrait atteindre 2 mètres à la fin du siècle. Selon une nouvelle étude américaine, la fonte de la calotte antarctique va entraîner une montée des eaux bien supérieure aux précédentes estimations. LE MONDE | 30.03.2016 à 19h01 • Mis à jour le 31.03.2016 à 07h36 | Par Clémentine Thiberge Si la montée des eaux est inévitable, elle risque également d’être plus importante que prévu – jusqu’à 2 mètres d’élévation d’ici la fin du siècle.
C’est ce que suggère une étude américaine publiée jeudi 31 mars dans la revue Nature. Les auteurs, Robert DeConto, de l’université du Massachusetts, et David Pollard, de l’université de Pennsylvanie, ont modélisé la contribution de l’Antarctique à l’élévation des mers et ont mis en avant la sensibilité de cette calotte glaciaire. Pour établir leurs résultats, les chercheurs se sont basés sur deux précédents épisodes de déglaciation. L’un datant du pliocène, voilà quelque trois millions d’années, et la dernière période interglaciaire, il y a 130 000 à 115 000 ans. Changement climatique : cinq îles des Salomon disparues sous les eaux du Pacifique.
Cinq îles des Salomon, dans le Pacifique, ont disparu en raison de la montée des eaux et de l’érosion côtière, selon une étude scientifique australienne publiée samedi 7 mai. Six autres sont fortement touchées. Les cinq îles qui ont totalement disparu (Kakatina, Kale, Rapita, Rehana et Zollies) étaient des îles non habitées mais porteuses de végétation, d’une superficie allant jusqu’à 5 hectares et sur lesquels les pêcheurs faisaient parfois escale. « Il ne s’agit pas seulement de petits îlots sablonneux », a expliqué Simon Albert, l’un des scientifiques auteurs de l’étude, à l’Agence France-Presse.
Sur les six autres îles touchées, l’érosion de la côte a précipité une dizaine de maisons dans la mer depuis cinq ans et a obligé deux villages à se relocaliser plus à l’intérieur. Lire aussi : Les océans montent à un rythme inédit depuis 28 siècles. Australie : la Grande Barrière de corail pourrait disparaître. « La majorité des coraux de la Grande Barrière pourrait avoir disparu quand un enfant né aujourd’hui fêtera ses 18 ans. » Cette annonce du Centre pour la science du système climatique (ARCCSS), un organisme financé par le gouvernement australien, vient s’ajouter aux nouvelles particulièrement alarmantes tombées ces dernières semaines à propos de la mauvaise santé du joyau du patrimoine australien.
Son déclin était déjà connu, mais les récentes études révèlent qu’il est plus rapide que prévu et qu’il pourrait encore s’accélérer. « De grandes parties de la Grande Barrière de corail seront mortes d’ici à 2034 si nous ne réduisons pas les émissions de gaz à effet de serre », a précisé, le 29 avril, l’ARCCSS. Si le sort de la Grande Barrière de corail, au nord-est de l’Australie, au large du Queensland, préoccupe autant les chercheurs, c’est parce qu’elle constitue le plus grand ensemble corallien du monde, aussi étendu que l’Italie avec ses 2 300 km de long. Ecoulement des engrais. Montée des eaux : 824 millions d'humains menacés en 2030. Détruire les récifs coralliens, c'est détruire la vie.