Nicolas Machiavel. Signature La politique chez lui se caractérise par le mouvement, les ruptures violentes et le conflit.
Si le recours à la force est une possibilité clairement admise, la politique requiert également des capacités rhétoriques de façon à convaincre les autres. Enfin, elle exige que les hommes politiques recourent à la virtù, un des concepts clés de sa pensée, qui désigne l'habileté, la puissance individuelle et le flair, permettant de passer outre à la force aveugle de la mauvaise fortune et d'innover afin que l'État puisse faire face aux défis qui se présentent. Ici deux traditions d'interprétation s'opposent : ceux qui insistent, tel Nietzsche, sur le caractère aristocratique de l'homme d'État machiavélien et ceux qui, au contraire, mettent en avant le fait que, dans une république où chacun a la liberté de participer au politique, il se trouvera nombre d'hommes disposant de la virtù nécessaire pour faire face aux défis à relever.
Biographie[modifier | modifier le code] Proses diverses. » Les notions de fortune et de virtù chez Machiavel. « Quel est le pouvoir de la fortune dans les affaires humaines, et comment on peut lui résister.
Je n'ignore pas que beaucoup ont pensé et pensent que les affaires du monde sont gouvernées par la fortune et par Dieu, que la prudence humaine est impuissante à les corriger, et que les hommes n'y ont même aucun remède ; aussi pourraient-ils juger que ce n'est pas la peine de trop s'employer, et qu'il vaut mieux se laisser gouverner par le sort. Cette opinion a été développée ces derniers temps, du fait des grands bouleversements qu'on a vus et que l'on voit chaque jour, impossibles à conjecturer par les forces de l'esprit humain. En y pensant parfois moi-même, il m'est arrivé de partager partiellement ce point de vue. Toutefois, comme il nous reste une part de liberté, je juge que s'il peut être vrai que la fortune est l'arbitre de la moitié de nos actions, elle nous en laisse cependant gouverner l'autre moitié, ou à peu près. I. 1°) Sens antique. 3°) Sens machiavélien de l’idée de fortune. » Machiavel et le christianisme. Religion et politique.
« Pour quelle raison, les hommes d’à présent sont-ils moins attachés à la liberté que ceux d’autrefois : pour la même raison qui fait que ceux d’aujourd’hui sont moins forts ; et c’est si je ne me trompe, la différence d’éducation fondée sur la différence de religion.
Notre religion, en effet, nous ayant montré la vérité et le droit chemin, fait que nous estimons moins la gloire de ce monde. Les païens, au contraire, qui l'estimaient beaucoup, qui plaçaient en elle le souverain bien, mettaient dans leurs actions infiniment plus de férocité : c’est ce qu'on peut inférer de la plupart de leurs institutions, à commencer par la magnificence de leurs sacrifices comparée à l'humilité de nos cérémonies religieuses dont la pompe, plus flatteuse que grandiose n’a rien de féroce ni de gaillard.
Il me paraît donc que ces principes, en rendant les peuples plus débiles, les ont disposés à être plus facilement la proie des méchants. Eléments d'élucidation. Partager : » Pourquoi les hommes ont-ils coutume de louer le passé et de blâmer le présent? Machiavel. « Tous les hommes louent le passé et blâment le présent, et souvent sans raison.
Ils sont tellement férus de ce qui a existé autrefois, que non seulement ils vantent le temps qu'ils ne connaissent que par les écrivains du passé, mais, que, devenus vieux, on les entend prôner encore ce qu’ils se souviennent d'avoir vu dans leur jeunesse. Leur opinion est le plus souvent erronée, et pour diverses raisons. » L’utilité de l’histoire pour l’action politique. Machiavel. « Si on considère le respect qu'on a pour l'Antiquité, et, pour me borner à un seul exemple, le prix qu'on met souvent à de simples fragments de statue antique, qu'on est jaloux d'avoir auprès de soi, pour orner sa maison, les donner en modèles à des artistes qui s'efforcent de les imiter dans leurs ouvrages; si, d'un autre côté, l'on voit les merveilleux exemples que nous présente l'histoire des royaumes et des républiques anciennes; les prodiges de sagesse et de vertu opérés par des rois, des capitaines, des citoyens, des législateurs qui se sont sacrifiés pour leur patrie; si on les voit, dis-je, plus admirés qu'imités, ou même tellement délaissés qu'il ne reste pas la moindre trace de cette antique vertu, on ne peut qu'être à la fois aussi étrangement surpris que profondément affecté.
Machiavel. Avant-propos du Livre I du Discours sur la première décade de Tite-Live, Trad. E. Philosophie politique. Gouvernement. Violence légitime. Cynisme. Ibn Khaldûn.