Les dangers du scientisme. Le scientisme n’est qu’une forme de collectivisme qui, désirant être le triomphe de la Raison, des Lumières et de l’efficacité, en vient à politiser toute l’existence des individus du groupe.
Si la science un jour règne seule, les hommes crédules n’auront plus que des crédulités scientifiques.— Anatole France, L’hypnotisme dans la littérature. Étienne-Louis Boullée, Projet de cénotaphe à Newton, vue en élévation, 1784. Le scientisme est une idéologie apparue au XIXe siècle, selon laquelle la connaissance scientifique doit permettre d’échapper à l’ignorance dans tous les domaines et donc, selon la formule d’Ernest Renan (1823-1892) d’organiser scientifiquement l’Humanité. Il s’agit d’une foi absolue dans les principes de la science.
Dans cette perspective, le politique s’efface devant la gestion « scientifique » des problèmes sociaux et toute querelle ne peut relever que de l’ignorance ou de la mauvaise foi. Le scientisme peut être compris à trois niveaux : Le scientisme en économie. Sciences et pseudo-sciences. Regards des sciences humaines. Note de lecture de Hervé Le Bars Que peuvent nous dire les sciences humaines sur la lancinante question de la distinction entre sciences et pseudo-sciences ?
Beaucoup de choses, assurément. L’ouvrage, sous la direction de Valéry Rasplus, sociologue et épistémologue, nous en donne un aperçu éclectique en convoquant neuf auteurs du domaine. Exercice imposé, Valéry Rasplus commence par poser les critères de démarcations entre science et pseudo-science. En vingt pages, il esquisse les conceptions du monde qui orientent notre manière de comprendre la science, présente la démarche scientifique, distingue l’induction de la déduction, évoque les idées de Popper sur la réfutabilité et introduit les parasciences entre sciences et pseudo-sciences !
Esprits faux ? La Raison au risque de la pensée magique. Par Nayla Farouki - SPS n°304, avril 2013 L’existence, le rôle et l’importance de la raison ne peuvent être appréciés sans référence préalable à la pensée magique.
Archaïque et toujours présente, celle-ci est le mode de pensée naturel, spontané1, de l’être humain. La raison n’en émane, ni n’en découle. Elle s’y oppose2. La pensée magique est de nature sociale3, collective. Aux origines, la pensée magique Cette prise de possession – comme celle par les démons – engendre des émotions fortes qui incitent le collectif à se regrouper et à se défendre face aux ennemis réels ou supposés ; sur le plan social, cela aboutit à l’unification du groupe au travers de comportements d’insertion (au-dedans) et de répulsion (au-dehors). Menaces « post-modernes » sur la science. Par Marcel Kuntz - SPS n°304, avril 2013 La méthode scientifique guide depuis des siècles l’étude des phénomènes naturels, mais cette méthode est progressivement sapée par la pensée dite « postmoderne ».
Celle-ci exerce une influence souvent hégémonique dans les sciences humaines : dans nombre d’institutions, la sociologie des sciences est monopolisée par ce courant. L’examen des programmes des trois colloques successifs « Science de la vie en société » du Genopole1 révèle que tous les orateurs invités des sciences humaines et sociales, qu’ils soient sociologues, philosophes, historiens des sciences, proviennent du même courant post-moderne2. Désemparés par les querelles politiques autour de certaines technologies, des scientifiques appellent naïvement à la rescousse des sociologues, par exemple, sans s’apercevoir qu’il ne s’agit pas d’une sociologie « universelle », mais d’une chapelle bien particulière qui ne produit qu’une forme particulière de pensée.
Méthode expérimentale. Rationalisme.
Pseudosciences. How Ignorance Fuels Science and the Evolution of Knowledge. “Science is always wrong,” George Bernard Shaw famously proclaimed in a toast to Albert Einstein.
“It never solves a problem without creating 10 more.” In the fifth century BC, long before science as we know it existed, Socrates, the very first philosopher, famously observed, “I know one thing, that I know nothing.” Some 21 centuries later, while inventing calculus in 1687, Sir Isaac Newton likely knew all there was to know in science at the time — a time when it was possible for a single human brain to hold all of mankind’s scientific knowledge. Fast-forward 40 generations to today, and the average high school student has more scientific knowledge than Newton did at the end of his life. But somewhere along that superhighway of progress, we seem to have developed a kind of fact-fetishism that shackles us to the allure of the known and makes us indifferent to the unknown knowable.
Are we too enthralled with the answers these days? What emerges is an elegant definition of science: Progrès.