L’anonymat sur Internet, par exemple, fait qu’on est beaucoup plus sauvage, violent, haineux, beaucoup plus soi-même. Les gens qui interagissent par Internet peuvent être sous certains aspects plus authentiques. On est en train de remettre en question notre vision de l’authenticité. » Eva Illouz
« C’est d’ailleurs un des nombreux problèmes des réseaux sociaux : nous prenons peu à peu l’habitude de ne fréquenter par écran interposé que des gens pensant comme nous.
Et on devient du coup de plus en plus raide et intolérant envers le reste du monde… » Christophe André
« Le ressentiment vient du fait que les outils numériques mis en place par Google ou Facebook affectent notre quotidien à tous les niveaux, et qu’en face il n’y a pas la capacité de produire une vision d’avenir. » Bernard Stiegler
« Nos données sont déjà monétisées par les grandes plateformes mais si on joue ce jeu-là, on va se retrouver très vite dans une situation de prolétarisation des usagers. Les plateformes commerciales poussent déjà chacun d'entre nous à reconnaître la valeur économique, financière de ce que nous mettons en ligne. Le paradoxe est qu'au moment même où elles nous poussent à reconnaître que tel clic a telle valeur, que telle vidéo peut valoir x pour un annonceur, elles nous disent aussi "Attention, tu n'es pas là pour gagner de l'argent mais pour être un amateur heureux, un passionné désintéressé". Elles nous mettent en situation de produire de la valeur et en même temps elles disent "tu ne peux pas te permettre d'être dans une situation de vénalité, de recherche de gain, tu dois accepter la non-reconnaissance de ta contribution". Comment sortir de ce paradoxe, de ce double bind ?
Réseaux sociaux : l’autre pays de la science. Réseaux sociaux : tu les aimes et tu les quittes. C’est un phénomène que j’ai remarqué, je ne sais pas s’il est généralisé et s’il relève réellement du phénomène, néanmoins je l’ai quand même remarqué : le fait de faire ses adieux aux réseaux sociaux.
La semaine dernière, par exemple, l’écrivaine Leïla Slimani a annoncé sur son compte Instagram, quelques jours après l’assassinat de Samuel Paty, ne plus vouloir utiliser ni Facebook ni Instagram, là où, je cite, “la haine s’étale sans filtre”. Et bizarrement, certains magazines n’ont jamais autant parlé de la présence de Leïla Slimani sur les réseaux sociaux qu’à partir du moment où elle les a quittés. Qu’il s’agisse de raisons éthiques, politiques ou personnelles (ils nous prennent trop de temps ou d’énergie sans grand retour), désormais, on ne dit plus : “ça y est, j’ai un compte Twitter” ou “ça y est, je suis sur Insta”, on prévient, sur ces mêmes réseaux, qu’on ne va plus les utiliser. Pourquoi ?
A la manière d'une rupture amoureuse Avoir le dernier mot. Quand les chaînes de mails se déchaînent. Dans sa pièce Jules César, Shakespeare fait dire à son personnage Casca : “Tout esclave a en ses mains le pouvoir de briser ses chaînes”... il pourrait ajouter aujourd’hui : et ses chaînes de mails.
On croyait s’être débarrassé de cette corvée qui consiste à poster des photos de soi enfant, à afficher des couvertures de livres de chevet ou à copier-coller des messages avec des mots absurdes. Mais non, cette vieille manie de la chaîne, jamais vraiment disparue en fait, est revenue en force pendant le confinement. Etre enchaîné à l’autre serait-il le seul moyen d’être avec un autre ? Chaînes en boucle Quiconque a une adresse mail, un profil Facebook, Twitter ou Instagram, connaît ce jeu de la chaîne.
Ca faisait longtemps que je n’y avais pas participé, mais j’ai cédé au début du confinement lorsqu’en plein désoeuvrement de quarantaine, une personne que j’aime beaucoup m’a nommée pour poster des photos de moi enfant. Aliénation délibérée Ambiguïté du groupe... et de soi. « À l’ère d’Internet, n’importe quel contenu privé peut devenir une arme de manipulation » La Croix : Les réseaux sociaux ont-ils transformé la notion de scandale ?
Jérôme Lèbre : À l’origine, le terme scandale est issu de la Bible puisqu’il a été choisi pour traduire une expression en hébreu signifiant « l’occasion de tomber dans l’erreur ». Il faut donc comprendre la notion de scandale comme quelque chose qui est en nous et qu’un élément extérieur rend manifeste. Or, aujourd’hui, on observe que deux choses viennent se rencontrer : la collusion entre vie publique et vie privée, qui a toujours fait débat, et la nouvelle puissance des réseaux sociaux. Dès lors qu’un élément de la vie privée est rendu public, son importance est largement et rapidement amplifiée par le nombre et la nature des réactions sur ces réseaux sociaux. C’est ce qui, habituellement, transforme une donnée privée en un scandale. Est-on en train de renoncer à l’idée de « vie privée » ? J. Faut-il vraiment considérer les réseaux sociaux comme une menace pour la démocratie ?
J. Twitter Et Les Fast-Thinkers. GettyImages-114986190 | LONDON, ENGLAND - JUNE 01: A close-up view of the homepage of the microblogging website Twitter on June 1, 2011 in London, England.
Anonymous Twitter users have recently claimed to reveal the identity of numerous high-profile individuals who have taken out legal privacy injunctions. (Photo by Oli Scarff/Getty Images) « Est-ce qu’on peut penser dans la vitesse ? ». Pierre Bourdieu, en 1996*, nous invite à réfléchir à cette question. Le nouveau théâtre de l’immédiateté Twitter, comme d’ailleurs LinkedIn, Facebook, ou même Instagram, est bien le lieu de l’immédiateté dans l’expression. Violence symbolique et fragmentation des identités Sur les médias sociaux, la foule est souvent anonyme et désincarnée, ce qui ne l’empêche pas d’influencer. Les réseaux sociaux, un désaveu de ses droits [Cynthia Fleury] Les journalistes face aux réseaux sociaux ? Une nouvelle relation entre médias et politiques par Valérie Jeanne-Perrier Les réseaux sociaux ont contribué à modifier en profondeur les pratiques de communication politique.
Avec l’évolution permanente des formats et la rapidité de circulation des informations, les journalistes sont obligés d’adapter leur métier pour le meilleur (plus grande visibilité, accessibilité…) et pour le pire (course à l’audience, fake news…). Dans le même temps, les hommes politiques et leurs équipes de communication ont cherché à se rapprocher des citoyens. À leur tour, ils se sont emparés de Facebook, Twitter, Instagram ou encore Snapchat. Une situation délicate pour les journalistes dont le métier consiste à analyser et enquêter, et pas uniquement commenter ou diffuser des opinions de personnalités politiques.
L’équation est complexe. Ce sont toutes ces questions que Valérie Jeanne-Perrier aborde dans ce livre. Les journalistes face aux réseaux sociaux ? Six techniques pour vérifier une information sur un réseau social. Les réseaux sociaux nous poussent à partager des contenus parce qu’ils nous émeuvent, nous amusent ou nous indignent, même si on n’a pas toujours cherché (ou réussi) à les vérifier. De fait, il est bien souvent difficile de distinguer le vrai du faux, spécialement lorsqu’il s’agit d’une image ou d’une vidéo. Il existe pourtant des techniques simples pour ne plus se faire avoir, croire, ou pire, relayer une intox sans le savoir. L’équipe des Décodeurs en a choisi six qu’elle vous explique. 1. Partir du principe que, par défaut, c’est faux Lorsqu’on est face à un contenu qui ne présente ni source claire, ni élément probant – par exemple une affirmation dont on n’a pas la provenance, ou une citation attribuée à une personnalité sans précision sur le contexte dans lequel elle l’aurait prononcée, il vaut mieux considérer par défaut que c’est faux, plutôt que l’inverse – « dans le doute, j’ai partagé », une réflexion hélas trop souvent entendue. 2. 3. 4. 5. 6.
Sur les réseaux, on fait davantage confiance à la personne qui partage qu’à la source de l’information. Les réseaux sociaux : usines à complexes. Trop grand, trop petit, trop ceci, trop cela… ; mais aussi le nez, les oreilles, les seins, les muscles, la peau, les cheveux, les poils, les dents… ; sans oublier l’intelligence, la culture, l’humour, la beauté, la popularité… Les raisons de complexer ne manquent pas !
Un complexe, c’est la focalisation de notre esprit sur un défaut ; que ce défaut soit réel ou supposé, ça n’a aucune importance. Ce qui est important, c’est que cette focalisation est suivie d’une amplification de ses conséquences : on attribue au défaut la responsabilité de nombre de nos problèmes existentiels, de nos échecs, de nos difficultés. Si on ne trouve pas l’amour, si on n’a pas assez d’amis, si on végète dans son travail, c’est à cause de ce satané défaut. Être petit avec de grandes oreilles, par exemple… Pourtant, il suffit d’ouvrir les yeux pour voir qu’on peut être heureux, même si on est petit avec de grandes oreilles. Que faire ? Défocaliser donc, de désenfermer de soi-même. Internet réduit-il le lien social ? [Mind Map] Éducation aux médias. Système de réputation. Débat. Sophisme.
Vulgarisation scientifique. Désinformation.
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