La pilule du féminisme – Entrez dans la matrice. J’ai avalé la pilule du féminisme.
Cette expression, on l’entend souvent de la part des féministes, ou – si vous préférez – dans la bouche de celles et ceux qui se sont rendus compte. Une métaphore bien trouvée et dans laquelle on peut lire une référence à la pilule contraceptive, cette pastille journalière pour laquelle les féministes se sont battu·e·s et ont vaincu. Mais pas seulement. Entrez dans la matrice. Le webcomic Sinfest du nippo-américain Tastuya Ishida illustre parfaitement ce processus dans sa série The Sisterhood (qui commence ici).
La Sororité. La pilule rouge… – Pop. Mon Dieu. Et le sexisme, soudain, est partout. Dans la bouche du présentateur d’une éternelle émission matinale quand, à l’annonce d’une chronique sur un triolet de nouveaux talents féminins, demande immédiatement si elles sont jolies – ce sont des artistes, c’est leur voix et leur talent qui nous intéresse. Partout, en permanence. J’ai avalé la pilule du féminisme. . « Let me tell you why you’re here. J'aime : Le sexisme expliqué à ceux qui n'y croient pas - Une heure de peine... .
Il y a des gens qui, simplement, refusent d'y croire : ça n'existerait pas, et puis c'est naturel, et de toutes façons, c'est la même chose pour les hommes. Freud racontait une histoire rigolote qui sonnait un peu comme ça, à propos d'un chaudron percé, mais passons : je ne suis pas là pour faire la psychanalyse du déni. Je vais plutôt essayer d'expliquer pourquoi le dernier argument, selon lequel les hommes aussi seraient discriminés, ne marche pas. Et pour cela, je vais me baser, one more time, sur la sexualisation dans les jeux vidéo.
L'exemple de la sexualisation dans les jeux vidéo est intéressant parce qu'il a fait l'objet de réactions très claires dans le sens du "c'est pareil pour les hommes" : vous pouvez vous reporter aux commentaires des deux articles que Mar_lard a consacré à ce thème pour avoir quelques illustrations, ainsi qu'à ceux de mon dernier billet sur le thème.
Il en va de même pour Ken. Ce n'est pas faux. Repères statistiques. Zoom sur ANNA et ELISA : 2 outils pédagogiques à destination des professionnel-le-s Tous nos zooms Autres repères Autres repèresstatistiques Tous les repères statistiques Repères statistiques Haut de page Haut de page Haut de page Haut de page Haut de page Haut de page Haut de page Haut de page.
Domination masculine : elle crève les yeux jusqu'à en être invisible. Comment combattre le sexisme sans le voir pour ce qu’il est dans sa complexité ?
Un rapport de domination qui profite globalement aux hommes au détriment des femmes. Mais pas seulement. C’est une domination qui se fait accepter en éduquant différemment les deux sexes : elle repose sur des stéréotypes variables – parce que créés en fonction du contexte historique –, limitant et infériorisant les femmes. Une domination qui se transmet sans même la nécessité d’un programme politique : ces stéréotypes s’en chargent, intégrés et transmis par les hommes comme par les femmes (c’est le sexisme ordinaire, « inconscient »). Une domination qui peut se passer de la haine et de la misogynie, sauf quand la résistance est trop forte, mais qui se sert aussi de ce à quoi on a beaucoup plus de mal à l’associer chez nous : une violence physique et sexuelle d’une ampleur terrifiante à l’égard des enfants et des femmes[1]. Le pouvoir des hommes existe et se perpétue par la dégradation des femmes.
Extraits du 1er chapitre de Pornography : Men Possessing Women d’Andrea Dworkin.
Source : DWORKIN, Andrea, Pouvoir et violence sexiste, Montréal, Sisyphe, 2007, pp. 45-73 Dans ce chapitre, Andrea Dworkin montre à quel point la conception d’un pouvoir masculin « naturel » est profondément ancrée en chacunE de nous, comme une évidence jamais remise en question. Dworkin dénonce cet a priori que le pouvoir ferait partie intégrante de la condition masculine. Dworkin décrit ensuite les attributs de ce pouvoir masculin perçu comme incontestable : la force physique, la capacité de terroriser, le pouvoir de nommer, le pouvoir de propriété,le pouvoir de l’argent, le pouvoir du sexe. Tous ces attributs conjugués à l’essence-même du pouvoir masculin permettent à l’homme d’exercer son droit inaliénable à prendre tout ce dont il a besoin pour se maintenir. « La réalité de la force physique masculine, dans un sens objectif, a moins d’importance que l’idéologie qui sacralise et qui célèbre cette force.