Quand vous entendez « destruction créatrice », méfiez-vous… On oppose souvent aux discours alarmants sur les destructions d’activité et d’emploi par le progrès technologique l’argument de la « destruction créatrice ».
Autrement dit, nous serions dans une phase de transformation, où tout se qui disparaît est appelé à renaître sous une autre forme. Mais la réalité semble aujourd’hui nettement plus complexe. Cette « destruction créatrice » a été théorisée par l’économiste autrichien Joseph Schumpeter dans son livre Capitalisme, socialisme et démocratie (Petite Collection Payot, 1951). Il explique que le capitalisme est d’une plasticité infinie. Le système capitaliste est capable, non pas de gérer les structures existantes, mais, par « des poussées disjointes », d’en créer de nouvelles, puis de les détruire (pp. 122-123).
Il réfute la thèse de l’épuisement du progrès technique parce que le capitalisme est soumis consubstantiellement à un processus d’évolution dont l’impulsion fondamentale est l’innovation. Déclin du dynamisme entrepreneurial. « Destruction créatrice » : pour en finir avec les contresens. « Puisque l’on entre dans un monde très schumpétérien, il est important de libérer le processus de destruction créatrice » avançait Emmanuel Macron (interview au Point du 27 août 2017) afin de justifier la réforme du code du travail.
Depuis, la référence à la « destruction créatrice » dans le contresens « pour créer du neuf, il faudrait faire table rase de l’ancien » est reprise un peu partout, à tort et à travers. Or, cela peut masquer les véritables enjeux portés par les « révolutions » en cours. Nous proposons ici de revenir sur le concept de « destruction créatrice » dans son sens « schumpétérien ». L’innovation, moteur du capitalisme En quelques décennies à peine, la notion d’innovation a remplacé celle de progrès pour devenir une sorte de but ultime. L’économiste autrichien naturalisé américain propose en effet une interprétation originale des cycles de la croissance économique, notamment les cycles longs identifiés par l’économiste russe Kondratiev.
Un processus essentiel. L'importance des institutions - Ép. 2/8 - Théorie et politiques de la croissance. Rediffusion du 27 septembre 2016 Philippe Aghion interroge en particulier ce matin le grand modèle de croissance, qui a valu le Prix Nobel de science économique en 1987, à Robert Solow.
Le "modèle Solow", qualifié d’"élégant" et "parcimonieux", nous dit-il, procède par accumulation de capital, il est aussi qualifié de « modèle de croissance néoclassique ». Philippe Aghion qui a enseigné à Oxford et à Harvard a rencontré Robert Solow. Il nous décrit avec affection un homme de 95 ans, qui a gardé avec ses illustres collègues la passion de la recherche et de l’interaction avec les jeunes étudiants. Robert Solow, toujours engagé et intéressé par la marche du monde revient sur la place essentielle de l’innovation dans le processus de la croissance américaine. Philippe Aghion souligne que le mérite du modèle de Solow est d’avoir justement mis en valeur le rôle du progrès technique. Institutions, innovation et concurrence - Ép. 3/8 - Théorie et politiques de la croissance.
Rediffusion du 28 septembre 2016 Philippe Aghion, titulaire de la chaire "Économie des institutions, de l'innovation et de la croissance" revient sur le modèle de croissance qu’il a créé avec Peter Howitt et les critiques ou remises en question que ce modèle a pu susciter et comment en allant des données à la théorie et en intégrant ces critiques, ils ont pu améliorer leur instrument inspiré des idées de Schumpeter.
Dans une interview donnée au Point en mars 2008, Philippe Aghion indiquait : " La croissance vient de l’innovation et l’innovation est influencée par les institutions " Et plus récemment au magazine Capital, en avril 2015, il soulignait : « Pour rester compétitive, la France doit devenir innovante. Institutions, innovation et concurrence - Ép. 3/8 - Théorie et politiques de la croissance. Philippe Aghion, titulaire de la chaire "Économie des institutions, de l'innovation et de la croissance" revient sur le modèle de croissance qu’il a créé avec Peter Howitt et les critiques ou remises en question que ce modèle a pu susciter et comment en allant des données à la théorie et en intégrant ces critiques, ils ont pu améliorer leur instrument inspiré des idées de Schumpeter.
Dans une interview donnée au Point en mars 2008, Philippe Aghion indiquait : " La croissance vient de l’innovation et l’innovation est influencée par les institutions " Et plus récemment au magazine Capital, en avril 2015, il soulignait : « Pour rester compétitive, la France doit devenir innovante. Michel Godet : "l'innovation n'est pas seulement technique"
Benjamin Coriat, Xerfi Canal Le retour des « communs » et la crise de l'idéologie propriétaire. Les Matins de France Culture - Quel modèle économique pour assurer la croissance française ? Erik Brynjolfsson : La solution pour la croissance ? Faire la course avec les machines. Robert Gordon : La mort de l'innovation, la fin de la croissance.