Attentat de Conflans : « Les institutions n’ont pas su protéger Samuel Paty », dénonce l’avocate de sa famille. Depuis l’assassinat terroriste islamiste de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), le 16 octobre, la famille du professeur d’histoire-géographie était restée silencieuse.
Pour la première fois, leur avocate, Me Virginie Le Roy, spécialiste des dossiers de terrorisme, sort de sa réserve, après la publication du rapport de l’éducation nationale qui dédouane l’institution. Dans un entretien au Monde, elle critique la « manœuvre politique » derrière ce document et estime que l’Etat a failli dans sa mission de protection de Samuel Paty, malgré les nombreux signaux d’alerte émis. Après la mort de Samuel Paty, l’« enchaînement des faits » détaillé par l’inspection générale. Personne n’aurait pu imaginer qu’un rapport de l’inspection générale, rédigé dans la langue institutionnelle de l’éducation nationale, puisse transmettre autant d’émotion.
C’est pourtant bien cela qui se dégage à la lecture de l’enquête divulguée le 3 décembre, signée de deux inspecteurs – Roger Vrand et Elisabeth Carrara – sur les jours qui ont précédé l’assassinat de Samuel Paty, ce professeur d’histoire-géographie décapité par un terroriste islamiste, le 16 octobre, à proximité du collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) où il exerçait. Un mois et demi après le drame, les conclusions de l’inspection générale clarifient deux points sur lesquels toute la communauté éducative s’interroge : oui, l’institution, en particulier la chef d’établissement, a été suffisamment réactive dans la prise en charge et le soutien plein et entier apporté au professeur pris pour cible sur les réseaux sociaux.
« Cela devient une rumeur malfaisante… » : dans ses derniers messages à sa hiérarchie et ses collègues, le désarroi de Samuel Paty. Ce sont des échanges d’e-mails, presque banals, comme il en existe des dizaines chaque jour entre professeurs d’un même établissement.
Ils racontent la vie interne d’un collège de banlieue parisienne, secouée par une affaire locale, dont chacun croit qu’elle aura tôt fait d’être oubliée. Le Monde a eu accès aux messages envoyés par Samuel Paty, ses collègues et sa hiérarchie, la semaine précédant son assassinat par un terroriste islamiste près de son collège du Bois-d’Aulne de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), le 16 octobre. On y lit les explications et l’incompréhension d’un professeur pris malgré lui dans une polémique qui le dépasse, le soutien sans faille de la principale du collège, quelques messages de soutien de parents et de collègues mais aussi de vifs reproches adressés par deux autres enseignants qui se désolidarisent. « Madame F., il me manque peut-être des éléments, répond Samuel Paty.
Colère grandissante du monde musulman contre Macron, Paris invite ses ressortissants à la prudence. La colère contre Emmanuel Macron ne cesse de grandir dans le monde musulman, après que le président français a défendu la liberté de caricaturer le prophète Mahomet, lors d’un hommage national à Samuel Paty – le professeur assassiné dans un attentat islamiste le 16 octobre pour avoir montré de telles représentations en classe.
Ce week-end, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a pris la tête de cette contestation mettant en cause la « santé mentale » de M. Macron, l’accusant de « diriger une campagne de haine » contre les musulmans et comparant le traitement de ces derniers en Europe à celui des juifs avant la deuxième guerre mondiale. Lundi 26 octobre, il a également appelé au boycott des produits français et en. Après l’assassinat de Samuel Paty, beaucoup d’interrogations sur la rentrée scolaire. Comment reprendre le chemin de l’école, lundi 2 novembre, sans se laisser submerger par l’émotion ?
Que raconter aux élèves de l’attaque contre Samuel Paty et, à travers lui, contre l’école et les valeurs de la République ? Comment adapter l’accueil – et le discours – à l’âge des enfants ? Et quel hommage, in fine, rendre à l’enseignant ? Une semaine jour pour jour après l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), les questions sont nombreuses au sein de la communauté éducative. Le 17 octobre, le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, promettait « un cadrage national strict, puissant et fort » pour répondre aux défis de cette rentrée. Article réservé à nos abonnés Lire aussi A Conflans, l’école frappée en plein cœur par un nouvel attentat terroriste.
Professeur décapité : Blanquer promet une feuille de route pour les enseignants à la rentrée. Jean-Michel Blanquer assure, dans Le Journal du dimanche (JDD) du 25 octobre, qu’il y aura une feuille de route pour répondre à l’inquiétude des enseignants sur la rentrée du 2 novembre et le discours à tenir aux élèves sur l’assassinat de leur collègue Samuel Paty. « Les organisations syndicales (…) m’ont demandé un cadrage clair et précis pour ne laisser aucun enseignant dans le flou.
Tour Eiffel : comment une agression potentiellement raciste aboutit à une fatwa en ligne. Le déclenchement de l'affaire et son aboutissement, par bonheur, diffèrent du tragique attentat contre Samuel Paty.
Mais l'attaque au couteau perpétrée ce dimanche 18 octobre contre deux femmes voilées près de la tour Eiffel a enclenché des mécaniques similaires à celles qui ont conduit à la mort de l'enseignant de Conflans-Sainte-Honorine : un incident aux circonstances encore non élucidées a fait l'objet d'une récupération allant même jusqu'à évoquer une "Nuit de cristal" contre les musulmans ; en parallèle, comme le révèle Marianne, un inquiétant appel au règlement de compte a émané d'une page Facebook islamiste, laquelle a dévoilé au passage l'identité d'une des deux agresseuses présumées.
Cette fois-ci, les autorités ont réagi à temps : des signalements ont été effectués auprès de la plateforme Pharos et la "fatwa numérique" a été rapidement supprimée. Deux versions s'affrontent sur le caractère raciste de l'agression. Après l’attentat de Conflans, le gouvernement veut renforcer la protection des fonctionnaires et le contrôle des réseaux sociaux. Une semaine après la décapitation d’un professeur d’histoire-géographie à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), le premier ministre, Jean Castex, a annoncé, vendredi 23 octobre, que « 56 visites domiciliaires » – préalables à une perquisition – avaient été effectuées la semaine passée et que 27 interpellations avaient eu lieu après des signalements de contenus en ligne.
Sur « 123 visites domiciliaires [qui] ont été décidées (…) 56 ont d’ores et déjà été réalisées », a déclaré le premier ministre lors d’un bref point presse à l’issue d’un conseil de défense à l’Elysée. En outre, « 1 279 signalements à la plate-forme Pharos, service spécialisé chargé du recueil des signalements illicites sur Internet, ont permis 27 interpellations », a-t-il ajouté. Face au terrorisme, Macron choisit l’épreuve de la force.
Attentat de Conflans : entre effets d’annonce et recyclage d’expulsions, Gérald Darmanin fait feu de tout bois. Après le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) et l’association BarakaCity, dont le ministère de l’intérieur a demandé la dissolution lundi 19 octobre, c’est au tour de la mosquée de Pantin de subir les foudres de la Place Beauvau.
Gérald Darmanin a demandé au préfet de Seine-Saint-Denis, lundi en fin de journée, de fermer ce lieu de culte, coupable d’avoir relayé sur son site une vidéo de Brahim C., le parent d’élève qui s’en était pris à Samuel Paty pour la diffusion d’une caricature du prophète Mahomet lors d’un cours d’enseignement moral et civique. Le professeur d’histoire-géographie a été décapité vendredi 16 octobre par Abdouallakh Anzorov, un terroriste islamiste âgé de 18 ans et d’origine tchétchène, qui avait eu connaissance de cette vidéo par les réseaux sociaux. Attentat de Conflans : neuf personnes en garde à vue, dont des parents d’élèves et des proches du meurtrier.
Un enseignant a été décapité en fin d’après-midi, vendredi 16 octobre, à Conflans-Saint-Honorine (Yvelines), et son agresseur présumé a été tué par balle par la police dans la ville voisine d’Eragny (Val-d’Oise) quelques instants plus tard.
Le Parquet national antiterroriste (PNAT) s’est saisi de l’enquête, ouverte pour « assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». La sous-direction antiterroriste de la police judiciaire et la direction générale de la sécurité intérieure ont été saisies. Lire les dernières informations : hommage national à l’enseignant assassiné et point sur l’enquête, au lendemain du drame Cinq nouvelles personnes ont été interpellées dans la nuit, portant à neuf le nombre total de personnes en garde à vue, selon une source judiciaire samedi matin. « J’ai pris conscience qu’on peut mourir d’enseigner » : des milliers de personnes rassemblées en France en hommage à Samuel Paty.
Attentat de Conflans : ce que l’on sait de l’enquête après le meurtre brutal de Samuel Paty. L’Elysée a annoncé, samedi 17 octobre, qu’un « hommage national » serait rendu à Samuel Paty, l’enseignant décapité vendredi dans les Yvelines. Cet hommage aura lieu mercredi 21 octobre et sera organisé en coordination avec la famille.