Haut-Karabakh : malgré le cessez-le-feu, les bombardements continuent. Forces arméniennes séparatistes du Haut-Karabakh et armée azerbaïdjanaise s’accusent mutuellement, dimanche 11 octobre, de ne pas respecter l’accord de trêve entré en vigueur la veille, et de poursuivre les bombardements de zones civiles.
Dans l’après-midi, aucun échange de prisonniers ou de corps n’avait été annoncé, un objectif pourtant affiché du cessez-le-feu humanitaire négocié à Moscou, et qui devait entrer en vigueur samedi à 12 heures, soit 10 heures à Paris. L’Azerbaïdjan a accusé les séparatistes arméniens de ne pas respecter la trêve, faisant état notamment d’une frappe nocturne sur Gandja, deuxième ville du pays, qui a fait neuf morts civils. A Gandja, les journalistes de l’Agence France-Presse (AFP) ont vu les sauveteurs azerbaïdjanais à l’œuvre dans les décombres d’un immeuble, d’où deux corps ont été retirés. Au total, neuf appartements ont été détruits, selon des témoins, par une frappe survenue à 2 heures (heure locale). Accusations et contre-accusations Le Monde avec AFP. Combats dans le Haut-Karabakh : le début d’une nouvelle guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan ? Tirs d’artillerie, blindés, bombardements… depuis dimanche 27 septembre 2020, le Haut-Karabakh, région du Caucase, est le théâtre d’affrontements entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
Selon un bilan provisoire et partiel, plusieurs dizaines de morts sont à déplorer… Pourquoi cette région se retrouve-t-elle à nouveau au centre de tensions entre les deux anciennes Républiques soviétiques – chacune renvoyant à l’autre la responsabilité d’avoir déclenché les hostilités ? Guillaume Erner reçoit Florent Parmentier , politologue, secrétaire général du CEVIPOF/Sciences Po, chercheur associé au Centre de géopolitique de HEC. Auteur notamment de « Les chemins de l’Etat de droit, la voie étroite des pays entre Europe et Russie », ed.
Presses de Sciences Po. Le Haut-Karabakh "Nous sommes dans le Caucase, cette montagne de langues. A l'issue de cette guerre, un cessez le feu a été conclu en 1994. Les alliances C’est une surface relativement restreinte cette région du Haut-Karabakh. La Russie. Le Haut-Karabagh, territoire en voie d'étatisation - Mathieu Petithomme. Les États de facto sont souvent présentés comme des zones grises isolées des relations internationales formelles, faisant face à d’importants problèmes internes et à des menaces extérieures [1].
Ces entités contestées sont largement perçues comme des territoires séparatistes illégitimes, si bien que les élites locales de Transnistrie ou des Républiques d’Ossétie du sud, d’Abkhazie, du Haut-Karabagh et de Chypre du nord sont toujours marginalisées lors des négociations de règlement des conflits. Considérées comme de marionnettes dans les mains de leurs États-parents, elles ne sont pas considérées comme des acteurs autonomes.
Pourtant, bien qu’ils ne puissent faire entendre leurs voix au sein des forums internationaux, ils influencent plus ou moins directement les positions des États qui les protègent, tout en maintenant des revendications de souveraineté fondées sur leurs assises militaires, sur l’existence de populations permanentes et de capacités locales de gouvernance. Le projet de « swap » territorial entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan dans la région du Haut-Karabagh en 2000. En 2000, l’Arménie et l’Azerbaïdjan considéraient le vieux projet d’échange territorial que les États-Unis avaient élaboré en 1992 : Ce plan, modifié à plusieurs reprises, prévoyait la reconnaissance par l’Azerbaïdjan de l’indépendance de la République du Haut-Karabagh et le transfert à l’Arménie du corridor de Latchine qui la relie à cette enclave, en échange du district de Meghri, qui aurait été octroyé à l’Azerbaïdjan. [...]
En janvier 2000, au lendemain de la rencontre de Davos entre les présidents Robert Kotcharian et Gueïdar Aliev, cette tentative de troc a été accueillie favorablement par le ministre des affaires étrangères azerbaïdjanais, M. Vilayat Guliev, qui l’avait qualifiée de « percée historique ». Mais du côté arménien, les réactions officielles ont été tardives et embarrassées : le chef de la diplomatie, M. Le Haut-Karabagh en état de guerre. Le projet de « swap » territorial entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan dans la région du Haut-Karabagh en 2000. Une Leçon de géopolitique du Dessous des cartes - Erdogan au cœur du conflit entre Arméniens et Azéris ? (07/10/2020) - Regarder le documentaire complet.
Cette zone montagneuse à majorité arménienne enclavée en plein Azerbaïdjan cristallise en effet les tensions entre les deux États.
Mais comment le Haut-Karabagh a-t-il hérité d’une situation géographique si particulière ? Pourquoi l’Arménie et l’Azerbaïdjan entretiennent des relations aussi conflictuelles ? Quel est le rôle joué par les puissances régionales turque, russe et iranienne dans les événements actuels ? Doit-on encore craindre une aggravation de la situation ? Pour répondre à toutes ces questions, Émilie Aubry s’entretient avec Tigrane Yégavian.
Interview et réalisation : Émilie Aubry Assistée de : Pierre Simon Montage et étalonnage : Mohammed Zemmar Production : Angèle Le Névé, Juliette Droillard ARTE France - Octobre 2020. Haut-Karabakh : les raisons de la haine - Regarder le documentaire complet.