Pourquoi a-t-on le droit d’offenser ? L’assassinat du professeur Samuel Paty, décapité par un terroriste après avoir montré à ses élèves deux caricatures représentant Mahomet, et ses suites politiques en France et à l’étranger ont relancé de vives controverses au sujet de la liberté d’expression.
Son extension aux propos ou images susceptibles de heurter les croyants a été en particulier interrogée dans les débats récents portant sur les limites et les usages de cette liberté. Du respect des croyances au délit de blasphème ? Une réponse à François Héran - LEDDV.FR - Revue universaliste. Par Karan Mersch, enseignant en philosophie Sociologue, démographe et anthropologue, François Héran a repris la plume dans un ouvrage qui vient de paraître (Lettre aux professeurs sur la liberté d’expression, Paris, La Découverte, 2021) pour prolonger le texte qu’il avait adressé aux enseignants d’éducation morale et civique après la décapitation de Samuel Paty.
Liberté d'expression : "Ce n'est pas parce qu'on est indigné que l'on a raison" Suite à la parution du dessin de Xavier Gorce dans Le Monde et la polémique qu'il a engendré, Nathalie Heinich, sociologue et directrice de recherche au CNRS, s'interroge au micro de Marie Sorbier sur la place de l'ironie dans notre société actuelle.
Si une des caractéristiques du dessin de presse, ainsi que de l'art, est d'opérer un décalage, de manier l'ambiguïté et, plus généralement, l'ironie, sommes-nous encore capable de l'accepter ? Ne pas intégrer l'ironie dans notre culture commune. Nous assistons à l'importation en France, via les milieux universitaire, culturel et militant, d'un mode de rapport à la représentation qui a été et est toujours extrêmement puissant aux Etats-Unis. Nathalie Heinich L'école américaine Ce mode de rapport à la représentation, Nathalie Heinich l'avait observé dès les années 1990 en enquêtant sur les rejets de l'art contemporain aux Etats-Unis, enquête qui a donné lieu à son livre Guerre culturelle et art contemporain.
Cancel culture. "Les caricatures : savoir les apprécier sans pour autant les aimer" D’abord il ne faut pas prendre les caricatures pour ce qu’elles ne sont pas.
Elles ne sont ni un trait d’humour, ni une œuvre d’art, ni une page de littérature… Une caricature, c’est toujours du premier degré et c’est à ce niveau qu’il faut les prendre. Elle vise à produire un effet. Elle est un moyen, disons un médium pour mettre hors de soi celui qui est visé. Guerres et terrorisme : ne pas se tromper de cible. Parce qu’il touche à la vie et à la mort de nos concitoyens, le terrorisme appelle un débat qui concerne l’ensemble de la communauté nationale.
C’est à ce débat que tente de contribuer la tribune collective parue sur le site de « L’Obs » le 14 novembre intitulée « Guerres et terrorisme : sortir du déni ». Les auteurs y défendent une thèse pour le moins simpliste : Français, Européens, Occidentaux, seraient en grande partie responsables de ce qui leur arrive, car ce sont leurs interventions militaires qui susciteraient, au Moyen-Orient, réactions violentes, radicalisation et in fine actes de terrorisme. On peut s’étonner que les auteurs, pour l’essentiel non spécialistes du sujet, assènent des certitudes aussi rustiques dans un domaine aussi disputé sur le plan scientifique. "Mennel a raison de se dévoiler : dans le Coran, rien n'oblige les femmes à porter le voile" L’argument qui revient constamment chez les adeptes du port du voile est celui affirmant que cette pratique est une recommandation divine incontournable pour la femme musulmane, car inscrite dans les textes coraniques.
Pourtant, le foulard qui est la pièce principale du voile, de sorte qu’une femme ne peut être considérée comme voilée sans ce morceau du tissu qui couvre la tête, n’est pas recommandé par les textes coraniques étant donné que la chevelure de la femme n’est évoquée nulle part. Le voile et les textes coraniques Le verset qui revient inlassablement pour défendre le port du voile est le numéro 31 de la sourate 24, La Lumière : "Dis aux croyantes de baisser leurs regards de garder leur chasteté et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur khimar sur leurs djouyoub […]", dans lequel ni le terme de chevelure ni celui de tête n’apparaissent. Le Bal des hypocrites, par Pierre Jourde. Une fois Samuel Paty décapité au nom d’Allah, ah, comme ils ont été nombreux, et navrés, et recueillis, ceux qui sont venus pleurer sur lui !
Ah, comme ils l’ont dénoncé, l’affreux attentat, le lâche assassinat ! Ils auraient difficilement pu faire autrement. Bigots de tous les pays, lâchez-nous ! Taguieff: «Le décolonialisme est la maladie sénile de la gauche intellectuelle contemporaine» Faut-il tolérer l’intolérance ? Comment une société ouverte et tolérante peut-elle lutter contre les ennemis de la tolérance, tout en respectant ses propres principes ?
La question surgit aux États-Unis alors que des manifestations de haine, réunissant l’extrême-droite, des néonazis, des membres du Ku Klux Klan et des suprématistes blancs, ont été autorisées dans les rues de Charlottesville (Virginie), au nom de la liberté d’expression. Lettre ouverte d’un prof de Trappes : « Comment pallier l’absence de stratégie de l’État pour vaincre l’islamisme ? » Didier Lemaire est professeur de philosophie à Trappes depuis vingt ans.
Témoin de la progression de l’emprise islamiste dans le livre « la Communauté » de Raphaëlle Bacqué et d’Ariane Chemin. Dès 2018, il a écrit avec Jean-Pierre Obin, inspecteur de l’Education nationale auteur d’un rapport sur les atteintes à la laïcité à l’école, une lettre au président de la République pour lui demander d’agir de toute urgence afin de protéger ses élèves de la pression idéologique et sociale qui s’exerce sur eux.
Il se demande aujourd’hui comment les enseignants pourraient bien pallier l’absence de stratégie de l’État pour vaincre l’islamisme. « Chers collègues enseignants, « Ne craignez pas d’être accusés de racisme en rejetant l'islamisme » : la lettre de professeurs en hommage à Samuel Paty. Attentat de Conflans : ce que révèlent les auditions du trio à l’origine de l’engrenage fatal. « J'ai pleuré […] Parce que je me suis mise à sa place, en me disant que s'il avait des enfants ça serait dur.
Que s'il avait prévu des vacances en famille… » Ce sont les mots dérisoires tenus devant les enquêteurs sur procès-verbal par Z., la collégienne à l'origine de la polémique ayant conduit à la mort tragique, le 16 octobre, de l'enseignant Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Une controverse autour d'un simple cours sur la liberté d'expression qui a ensuite abondamment été déformée et amplifiée sur les réseaux sociaux par son père, Brahim Chnina, et Abdelhakim Sefrioui, un militant islamiste fiché S. Le désir de Loi face à la Loi du désir : les ressorts moraux de l’adhésion à la vision islamiste du monde. La mort de Samuel Paty tué par un criminel islamiste a excessivement choqué l’ensemble des citoyens français car, outre son caractère ignoble quant au mode de perpétration, elle atteint comme jamais auparavant l’institution qui incarne ce qui reste du sacré républicain, c’est-à-dire l’école.
Ce qui demeure en outre tout à fait choquant c’est que le déroulement de cette sinistre séquence d’une barbarie incroyable semble concentrer tous les maux qui demeuraient à l’état latent au sein de l’institution scolaire, comme si un ensemble de forces jamais émergées, mais présentes de manière invisible, avaient trouvé en cet événement un point nodal pour se manifester. "Pourquoi la critique des religions est essentielle (et libère les hommes)" Le dramatique problème posé par les attentats islamiques aujourd’hui soulève, plus largement, la question du type de respect public que l’on doit aux religions – sous-entendu dans une République laïque comme la nôtre. Car si la loi de 1905 est claire sur la liberté religieuse et sur la séparation de l’État et des Églises (articles 1 et 2), elle ne dit rien sur la manière dont on a le droit, ou pas, de critiquer les religions, et donc sur le respect qu’elles méritent. Or il faut expliciter ce point important pour éviter les injures malhonnêtes et insupportables qui font passer les esprits laïques à gauche pour des "préfascistes" versant, quand il s’agit de l’islam, dans le "racisme" anti-arabe (C.
Autain) et, tout autant, pour éviter d’aggraver les tensions idéologiques au sein du corps social, y compris à gauche. Complaisances avec l'islamisme : "Toutes les forces politiques sont responsables du marasme ambiant" Dans La Fabrique du musulman (Libertalia, 2017), sous-titré "essai sur la confessionnalisation et la racialisation de la question sociale", Nedji Sidi Moussa met en lumière l'essentialisation des "musulmans". Selon lui, celle-ci est surtout le fait de l'extrême droite identitaire mais aussi de mouvements communautaristes, comme le Parti des indigènes de la République (PIR) ou le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), soutenus par une partie de la gauche. Alors que l'assassinat de Samuel Paty, enseignant dans un collège à Conflans-Sainte-Honorine, a relancé le débat sur la responsabilité de la gauche (ou de "l'islamo-gauchisme") dans la montée de l'islamisme, nous avons choisi de nous entretenir avec lui.
Marianne : Certaines organisations de gauche sont accusées de complicité envers l’islamisme. Hommage à Samuel Paty: «La liberté d’expression va être de moins en moins enseignée» Vous enseignez la liberté d’expression ? N’écoutez pas François Héran ! (par Gwénaële Calvès) - Mezetulle. Gwénaële Calvès1 analyse une lettre adressée par François Héran aux professeurs d’histoire-géographie. Publiée dans La Vie des idées2, cette lettre explique comment organiser un cours consacré à la liberté d’expression.
Examinant les propositions de l’auteur, Gwénaële Calvès montre qu’elles reposent sur une double confusion « à laquelle il est à peine croyable qu’un tel auteur ait pu céder ». Dans une lettre aux professeurs d’histoire-géographie récemment publiée par La Vie des idées2b, François Héran explique aux professeurs de collèges et lycées la manière dont il convient d’organiser un cours d’enseignement moral et civique (EMC) consacré à la liberté d’expression. Hommage à Samuel Paty : comment l'éducation aux médias aide les jeunes à aiguiser leur esprit critique.
Multiculturalistes contre universalistes : de "Libé" au "Monde", fractures dans les rédactions de gauche. Sur les réseaux sociaux, on ne compte plus les manifestations de dépit à l’encontre de la presse de gauche. Elisabeth Badinter : "Cela ne peut plus se régler dans le pacifisme"
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The politics of religion / Les politiques du religieux. Ce lundi, il fallait en parler. Pierre-André Taguieff : "Ce pseudo-antiracisme rend la pensée raciale acceptable" "Vous nous faites chier !" - Ernest Mag. La décapitation de Samuel Paty est un crime collectif. - Journaux du Monde Entier. Tatiana Ventôse : "Marcher sur des oeufs est devenu la principale activité des enseignants" Delphine Horvilleur : "La laïcité est devenue synonyme d’athéisme. Mais ça ne l’a jamais été" - Madame Figaro. Représentations de Mahomet : ce que disent le Coran et les autres textes de l’islam. Jules Ferry (1832-1893) « Lettre aux instituteurs » Bock-Côté : "La défense de la liberté d'expression devient une position réactionnaire" Tout ce foin pour douze dessins ! - Charlie Hebdo. Caroline Fourest : "Nous sommes l'un des rares pays à regarder le fanatisme dans les yeux"
Catherine Kintzler : “Le terrorisme islamiste considère que l’école est à sa disposition et entend lui dicter sa loi” Crise dans l'enseignement et crise de la gauche après l’assassinat de Samuel Paty. Aux musulmans, et en particulier aux élèves et parents d’élèves qui désapprouvent les caricatures de Mahomet.