Commémoration de l’assassinat du professeur Samuel Paty. Commémoration de l’assassinat du professeur Samuel Paty. Christophe Naudin : "La mort de Samuel Paty a rendu concrète une menace que je sentais" - Invité du jour. RECIT. Assassinat de Samuel Paty : du cours sur la liberté d'expression à l'attentat, les 11 jours d'un engrenage mortel. Onze jours d'extrême tension.
Voilà comment résumer la période qui a suivi le premier cours de Samuel Paty sur la liberté d'expression, le 5 octobre dernier, jusqu'à ce qu'un terroriste le poignarde et le décapite, le 16 octobre. Lors de leurs auditions par la police judiciaire, dont France Télévisions a eu connaissance, élèves, enseignants et équipe de direction du collège du Bois d’Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), décrivent le climat hostile qui montait dans – et surtout à l’extérieur – de l’établissement depuis le 5 octobre.
Onze jours après avoir montré des caricatures du prophète Mahomet à ses élèves dans le cadre de son cours, le professeur d’histoire-géographie était tué sur le chemin de son domicile. Récit de ce mortel engrenage. Lundi 5 octobre : "Est-ce que tout cela vaut le coup de perdre la vie ? " Pour tenter de comprendre, il faut se replonger dans ce cours d'éducation morale et civique délivré par Samuel Paty. Hommage d’élèves à Saluel Paty. Attentat de Conflans : Blanquer promet un « cadrage clair » pour les enseignants à la rentrée. Jean-Michel Blanquer assure, dans Le Journal du dimanche (JDD) du 25 octobre, qu’il y aura une feuille de route pour répondre à l’inquiétude des enseignants sur la rentrée du 2 novembre et le discours à tenir aux élèves sur l’assassinat de leur collègue Samuel Paty. « Les organisations syndicales (…) m’ont demandé un cadrage clair et précis pour ne laisser aucun enseignant dans le flou.
Ce cadre, nous allons le construire ensemble pour le jour de la rentrée, mais aussi dans la durée, dans le sens d’un renforcement des valeurs de la République », assure le ministre de l’éducation dans un entretien au JDD. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Attentat de Conflans : comment le tueur a cherché d’autres cibles sur les réseaux sociaux, avant Samuel Paty Une journée en trois temps Selon M. Un enseignant décapité dans les Yvelines, le parquet antiterroriste chargé de l’enquête. Un enseignant a été décapité en fin d’après-midi, vendredi 16 octobre, à Conflans-Saint-Honorine (Yvelines), et son agresseur présumé a été tué par balle par la police dans la ville voisine d’Eragny (Val-d’Oise) quelques instants plus tard.
Le Parquet national antiterroriste (PNAT) s’est saisi de l’enquête, ouverte pour « assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». La sous-direction antiterroriste de la police judiciaire et la direction générale de la sécurité intérieure ont été saisies. Lire les dernières informations : hommage national à l’enseignant assassiné et point sur l’enquête, au lendemain du drame Cinq nouvelles personnes ont été interpellées dans la nuit, portant à neuf le nombre total de personnes en garde à vue, selon une source judiciaire samedi matin.
Trente-quatrième jour : l'horreur et la pensée - Charlie Hebdo. 34e jour.
La décapitation d'un enseignant par un islamiste fait passer le procès au second plan. C’est très difficile d’écrire ce matin. Si j’assiste à ce procès, c’est parce que je crois que le mal ne doit pas être seulement dénoncé et combattu, mais pensé — c’est-à-dire expliqué. J’ai été professeur pendant plus de quinze ans en région parisienne, j’ai enseigné dans des collèges de banlieue où la violence sociale ne s’arrêtait jamais, et je sais combien s’efforcer chaque jour d’expliquer est fondamental. Expliquer n’est pas justifier, expliquer n’est pas provoquer. La parole de la justice dont nous faisons l’expérience à ce procès ne suffit pas ; aucune parole ne se suffit à elle-même, surtout pas celle de la répression.
Une phrase de Nietzsche me revient, elle dit : « Un homme offensé est un homme qui ment. » Les tueurs qui se disent offensés par les caricatures de Mahomet mentent pour justifier leur volonté de tuer ; ils mentent sur l’islam, ils mentent sur Mahomet. Attentat de Conflans : ce que l’on sait de l’enquête après le meurtre brutal de Samuel Paty. L’Elysée a annoncé, samedi 17 octobre, qu’un « hommage national » serait rendu à Samuel Paty, l’enseignant décapité vendredi dans les Yvelines.
Cet hommage aura lieu mercredi 21 octobre et sera organisé en coordination avec la famille. Michaël Prazan : « Au-delà de la sidération, c’est le basculement possible de notre société qui doit nous alarmer » Tribune.
Pendant dix ans, j’ai été prof en Seine-Saint-Denis et dans le Val-de-Marne. J’étais « TZR » [titulaire de zone de remplacement], autrement dit rattaché à l’académie de Créteil, et non à un établissement en particulier, ce qui fait que je changeais de lycée ou de collège à chaque rentrée scolaire. J’ai sillonné l’académie, visité des dizaines de communes, pour la plupart difficiles, sinon sinistrées.
Un millier d’élèves est passé par mes classes, j’y ai croisé des centaines d’enseignants. Déjà, l’institution, que j’ai quittée en 2005, était envahie par les problèmes que nous connaissons aujourd’hui. La pudibonderie, la bigoterie, la haine, au fil d’une actualité dense et clivante – loi sur les signes religieux à l’école, 11-Septembre, guerre en Irak, seconde Intifada, influences néfastes de Tarik Ramadan et de Dieudonné, etc. –, se sont propagées à une vitesse inouïe.
Comment, nous, enseignants, avons-nous réagi face au gouffre qui ne cessait de se creuser entre eux et nous ? Attentat de Conflans : comment un « incident mineur » dans une classe est devenu « hors de contrôle » C’est une question qui hante les Conflanais depuis la décapitation de Samuel Paty : comment un « incident mineur entre un professeur et son élève » a-t-il pu mener à l’assassinat, d’une violence inouïe, d’un enseignant « gentil », « drôle » et « passionné par son métier » ?
Au lendemain du drame, samedi 17 octobre, ils étaient plus d’un millier – enseignants, élèves, parents, habitants et élus – à se rassembler devant les portes du collège du Bois-d’Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), pour rendre hommage à ce professeur d’histoire-géographie « massacré », selon les mots d’un policier, à moins de 300 mètres de là, en pleine rue et en plein jour, par un réfugié d’origine tchétchène né en 2002, tué par les forces de l’ordre peu après son geste. Lire aussi Attentat de Conflans : ce que l’on sait de l’enquête après le meurtre brutal de Samuel Paty « Un événement pareil ? Ici ? Attentat de Conflans : les dernières révélations de l’enquête. Trois jours après l’attaque au couteau qui a coûté la vie à un professeur d’histoire-géographie du collège du Bois-d’Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), et dont le corps a été retrouvé décapité, vendredi 16 octobre, non loin de l’établissement scolaire, les enquêteurs ont plusieurs pistes de travail.
Mais l’un de leurs enjeux immédiats est d’essayer de comprendre comment l’assaillant, originaire d’Evreux, à plus de 80 km de là, a bien pu identifier sa victime à sa sortie des cours, en cette veille de vacances scolaires. Le tueur, un jeune homme d’origine tchétchène âgé de 18 ans, abattu de neuf balles par les forces de l’ordre, a-t-il été renseigné très en amont de son passage à l’acte ? Ce qui impliquerait d’éventuelles complicités. « J’ai pris conscience qu’on peut mourir d’enseigner » : des milliers de personnes rassemblées en France en hommage à Samuel Paty. Après l’attentat de Conflans, Emmanuel Macron promet que « la peur va changer de camp »
Trèbes (Aude), en mars 2018, a vu tomber le gendarme Arnaud Beltrame.
Gilles Kepel : « Le dispositif législatif n’est plus opérant face à un djihadisme d’atmosphère » Tribune.
Il y a trente et un ans, à l’automne 1989, éclatait la première « affaire » islamiste dans l’école de la République. Trois jeunes filles s’étaient présentées voilées en cours au collège Gabriel-Havez de Creil, dans l’Oise. L’organisation des Frères musulmans avait envoyé ses représentants pour négocier avec le principal, qui les avait éconduits lorsqu’il se rendit compte qu’ils l’enregistraient à son insu. Elle venait de marquer symboliquement une importante rupture, en cette année où l’affaire Rushdie avait déchaîné les passions outre-Manche et où Khomeyni, en prononçant sa fatwa du 14 février condamnant à mort Salman Rushdie pour blasphème, avait, du même coup de force, inclus l’Europe – et les autres territoires de la planète où vivaient des musulmans – dans le « domaine de l’islam », c’est-à-dire toute juridiction où s’applique une fatwa.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le jour où la France s’est divisée sur le foulard. Le désir de Loi face à la Loi du désir : les ressorts moraux de l’adhésion à la vision islamiste du monde. La mort de Samuel Paty tué par un criminel islamiste a excessivement choqué l’ensemble des citoyens français car, outre son caractère ignoble quant au mode de perpétration, elle atteint comme jamais auparavant l’institution qui incarne ce qui reste du sacré républicain, c’est-à-dire l’école. Ce qui demeure en outre tout à fait choquant c’est que le déroulement de cette sinistre séquence d’une barbarie incroyable semble concentrer tous les maux qui demeuraient à l’état latent au sein de l’institution scolaire, comme si un ensemble de forces jamais émergées, mais présentes de manière invisible, avaient trouvé en cet événement un point nodal pour se manifester.
Si l’islamisme radical est naturellement le coupable, il faut nous interroger sur comment il peut avoir autant d’emprise, sur comment une vision religieuse fondamentaliste du monde a pu acquérir tant de légitimité dans la jeunesse. 1 Jean-Michel MUGLIONI Quelques réflexions sur le fanatisme. La ... Croyances religieuses et mythes.
ANALYSE : Jean-Michel Muglioni apporte un éclairage capital à la question de «l’enseignement du fait religieux» en appelant à rattacher ce dernier à l’usage rationnel des mythes. Dès qu’il est dissocié de la croyance en sa vérité factuelle, le mythe garde un sens et véhicule une forme de vérité méditative en la fixant poétiquement, selon le philosophe, qui invite, pour s’accoutumer à aborder les religions sous cet angle critique et réflexif, à commencer par celles auxquelles on ne croit plus. Vice-président de la Société Française de Philosophie, Jean-Michel Muglioni a enseigné la philosophie pendant plus de trente ans en classes préparatoires, et jusqu’en 2007 en khâgne au lycée Louis-le-Grand.
Laurent Thines - - Hommage poétique - à Samuel Paty, mort... Samuel Paty « méritait » de mourir : quatre mois de prison avec sursis pour une étudiante. Une étudiante en biologie de 19 ans, qui avait écrit sur Facebook que Samuel Paty « méritait » de mourir, a été condamnée, vendredi 23 octobre, par le tribunal correctionnel de Besançon à quatre mois de prison avec sursis pour « apologie du terrorisme ». La jeune femme, jugée en comparution immédiate, devra également effectuer un stage de citoyenneté dans les six mois à venir. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Attentat de Conflans : le terroriste était en contact avec au moins deux présumés djihadistes en Syrie. Catherine Kintzler : “Le terrorisme islamiste considère que l’école est à sa disposition et entend lui dicter sa loi”
Existe-t-il un lien entre l’évolution de l’école en France et l’assassinat de Samuel Paty ? Catherine Kintzler : Oui, car l’école vit sous pression depuis des décennies. Elle est sommée de s’adapter à la demande sociale et aux exigences du marché, les savoirs sont relativisés comme « élitistes » au profit du « savoir-être » et des « compétences », les élèves et les parents, relayés par l’institution, se sentent autorisés à désavouer les professeurs. C à vous - Une imame et une rabbine unies pour la nation - #CàVous.