Les étapes de la politique de la ville en France. Dans les années 1980, une succession d'émeutes urbaines (à Lyon, Paris, Marseille, Avignon) révélaient le mal-être de certains quartiers, de certaines banlieues.
Ces territoires coïncidaient souvent avec ceux des "grands ensembles" (barres, immeubles) tels qu'ils s'étaient développés au cours des années 1950 et 1960 (dans le cadre des ZUP par exemple). Il s'agissait alors de traiter une situation d'urgence. Mais ces grands ensembles se sont par la suite dégradés et ont fini par concentrer les populations en difficulté (étrangers, groupes socialement fragilisés, familles mono-parentales, etc.), en raison du départ des catégories moyennes assurant, à l'origine, une certaine mixité sociale.
Ainsi se sont constitués autant de cercles vicieux de plus en plus difficiles à briser. Depuis lors, différentes politiques se sont succédé, avec des succès inégaux, certainement insuffisantes pour résoudre l'ensemble des problèmes socio-économiques rencontrés. Rénovation urbaine : trois questions à se poser en attendant la liste des 200 quartiers prioritaires - Immobilier. Pourquoi la liste des 200 quartiers qui bénéficieront d’une partie des 5 milliards d’euros de l’ANRU n’est toujours pas publiée ?
L’effet de levier de 20 milliards attendu par le gouvernement sera-t-il au rendez-vous ? Des professionnels du secteur répondent au Moniteur.fr. C’est une liste qui vaut de l’or. L’annonce des 200 quartiers prioritaires de la politique de la ville, ces territoires qui bénéficieront d’environ 85% des 5 milliards d’euros de budget de l’agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) dans le cadre du nouveau programme de renouvellement urbain (NPNRU), n’en finit plus d’être repoussée.
« La politique de la Ville aurait dû articuler la lutte contre les inégalités socio-spatiales et celle contre les inégalités raciales » - Jérémy Robine, géographe. « Endroit criminogène, menaçant l’identité nationale » pour certains ; « lieu d’exclusion, symbole du racisme» pour d’autres : comment se fait-il que trente ans de politique de la Ville n’aient pas fait évoluer ce débat sur les banlieues ?
A l’évidence, la politique de la Ville aurait dû davantage s’accompagner de discours portant sur la mémoire et de mesures symboliques envers les habitants des quartiers populaires, comme le droit de vote des étrangers aux élections locales. Les politiques de mobilité de l’ANRU et les actions culturelles de l’ACSé agissent sur les préjugés entourant les banlieues, mais cela demeure très insuffisant et n’empêche pas les stratégies d’évitement (résidentiel, scolaire) de se développer. La grande majorité des acteurs de la politique de la Ville a sincèrement pensé que le problème des banlieues était avant tout urbain. Et ils avaient, en partie, raison. Mais dès lors, leur objectif n’était pas de faire évoluer ces préjugés. L’essentiel. L'avenir des villes se décide-t-il avec ou sans ses habitants.
Le prochain numéro de la revue Résonnances, dédiée à l’éducation populaire et l’action culturelle, abordera la question de la politique de la ville. « La politique de la ville est-elle condamnée à ressembler à la politique tout court, qui exclut le peuple des décisions tout en se prétendant démocratique » ?
, s’interroge l’association Arc en ciel théâtre, éditrice de la revue, qui propose à chacun d’envoyer ses réflexions et ses expériences sur ce sujet. Albert Camus suppose que, malgré la malédiction des dieux qui ont condamné Sisyphe à éternellement remonter la pente en poussant le fardeau d’un rocher qui redescend à chaque fois, il « faut imaginer Sisyphe heureux ». Est-il possible aujourd’hui d’imaginer heureux celles et ceux qui inlassablement se battent depuis près de quarante ans, pour que « les habitants » aient leur mot à dire dans l’aménagement de leurs conditions d’habitants. Politique de la Ville : Myriam El Khomri garantit aux communes un financement “sanctuarisé“ (fil-fax 17/10/14)
Nouvelle géographie d’intervention de la politique de la ville. La politique de la ville a-t-elle oublié les habitants ? A l'heure du rapport Mechmache Bacqué sur la participation des habitants remis au ministre François Lamy et à l'heure de l'annonce de la refonte de la géographie prioritaire dans le cadre d'un projet de loi débattu le 27 novembre prochain, deux questions se posent : que reste-t-il de trente ans de politique de la ville ?
Les habitants, censés être les premiers bénéficiaires de cet arsenal institutionnel, le sont-ils réellement ? Rapport Dubedout, rapport Bonnemaison, création du Conseil national de prévention de la délinquance, mission Banlieue 89, création du fonds social urbain. Myriam El Khomri, secrétaire d'Etat à la Ville : "J'irai parler aux habitants des villes FN"