Hong Kong, entretien avec un "frontliner" Aimantés par l’actualité politique et insurrectionnelle hongkongaise, quelques amis sont partis pour voir ce qu’il se tramait là-bas en-deçà des récits médiatiques et des quelques analyses politiques qu’on peut lire à propos du soulèvement qui dure depuis le début du mois de juin.
En ce jour de fête nationale chinoise, ils voulaient participer à gâcher la fête par cette contribution comme ont tenté de le faire des milliers de hongkongais pour continuer à défier l’autorité de Pékin. Nous publierons ici dans le mois à venir quelques récits et analyses tirés de leur voyage. Voici, pour commencer, l’interview d’un manifestant qui se dit lui-même « frontliner » (ie combattant en première ligne) ; il a 28 ans, se situe toujours au devant des manifestations et prend part aux actions d’attaque et de défense. Et la ZAD sauvera le monde..., par Frédéric Lordon (Le Monde diplomatique, octobre 2019) Mais avec quelle emprise les normes matérielles du capitalisme ne nous tiennent-elles pas ?
George Orwell, déjà, avec la parfaite honnêteté intellectuelle qui était la sienne, avouait qu’il ne se voyait pas se passer de son confort minimum : « Je suis un semi-intellectuel décadent du monde moderne, et j’en mourrais si je n’avais pas mon thé du matin et mon New Statesman chaque vendredi. Le chien de Diogène : imaginaire, mémoire et politique. Texte inédit pour le site de Ballast Au départ de ce texte, qu’il faut sans doute situer quelque part entre la spéculation et la rêverie, les mots d’un poète néerlandais.
L’auteure, poétesse elle-même, s’en empare pour louer, au fil d’une plume trempée dans la tradition libertaire, les vertus mobilisatrices de l’imaginaire en politique. Sans quoi, « il n’est pas de révolution ». On croisera donc un commandant de sous-marin, des barbares, un abbé, un orage, et même un vieux chien grec. ☰ Par Adeline Baldacchino Le souvenir est-il vraiment « un chien qui se couche où il lui plaît » ? Un qui vous lèche tendrement la main en réclamant des caresses ? « La politique n’est rien d’autre que l’art de faire passer les rêves de l’état gazeux à l’état révolutionnaire. » Féconds, bien sûr : commençons par une intuition — l’imaginaire nous met en mouvement, nous incite à l’action et conditionne parfois le passage aux actes.
Violence et transformation sociale : faire la révolution sans la révolution ? Les gilets jaunes auront marqué de façon indélébile l’année 2019.
Sans chercher à affirmer ou infirmer les reproches de ces conservateurs de tout poils, ceux ayant vu dans ce mouvement une lueur d’espoir vers une transformation de nos sociétés initiée par les masses sont inévitablement ramenés à ce débat qui n’est pas neuf : que faire de la stratégie de la violence ? Ceux qui enragent de l’injustice de nos sociétés, de la prédation de son économie sur les hommes et la nature doivent-ils entretenir cette rage, la propager, en faire une arme de transformation et une force de visibilisation ou doivent-ils au contraire en craindre les excès, les risques et les dérives ? « Citoyens, vouliez-vous la révolution sans la révolution ? En Algérie, les stades contre le pouvoir, par Mickaël Correia (Le Monde diplomatique, mai 2019)
Une longue tradition de contestation Née le 22 février, la protestation populaire contre le régime algérien ne faiblit pas.
Fer de lance du mouvement, la jeunesse masculine exprime depuis longtemps ses revendications politiques lors des rencontres de football. Plusieurs chants des supporteurs des clubs de la capitale sont désormais repris par l’ensemble des manifestants. Une ambiance de fête gagne le centre-ville d’Alger, en ce soir du 2 avril. Sous la double pression du peuple et de l’armée, le président Abdelaziz Bouteflika vient d’annoncer sa démission. Le titre évoque le palais présidentiel, situé à El-Mouradia, quartier des hauteurs algéroises, et se réfère à La casa de papel, une série télévisée espagnole à succès qui met en scène une bande de braqueurs professionnels.
Les chants de stade ont toujours existé en Algérie, mais ils sont devenus une culture musicale à part entière depuis une quinzaine d’années. Taille de l’article complet : 2 535 mots. La grande débâcle du "grand débat" Le grand débat, qui se termine ce samedi 16 mars, a été largement perçu par les gilets jaunes comme une mystification, une ruse visant à étouffer la contestation plutôt que d’y répondre par un changement de cap politique.
L’étude de la théorie managériale et des stratégies mises en place par les multinationales depuis les années 70-80, pour contrer les activistes qui s’opposent à elles, éclaire de manière particulièrement crue les stratégies adoptées par le gouvernement Macron, afin de noyer le mouvement social le plus important de l’histoire récente. « Rien ne sera plus comme avant »