En réformant la Constitution, Poutine jette les bases d’un pouvoir à vie. L’annonce par Vladimir Poutine d’un train de réformes constitutionnelles, immédiatement suivie de la démission du Premier ministre Dmitri Medvedev, est interprétée par ses opposants et de nombreux observateurs comme la mise en place d’un système institutionnel destiné à lui assurer le pouvoir à vie.
“Un coup de tonnerre dans un ciel clair”. C’est ainsi qu’un ministre russe, aussi surpris que ses compatriotes, a décrit les multiples rebondissements de la journée de mercredi. En l’espace de quelques heures, Poutine a annoncé une vaste révision constitutionnelle, accepté la démission de Medvedev, et nommé un nouveau Premier ministre, Mikhaïl Michoustine – un technicien inconnu du grand public. “Les commentateurs de la vie politique russe s’accordent sur le fait que Vladimir Poutine compte dans tous les cas conserver une fonction prédominante dans la verticale du pouvoir qu’il a construit et remodèle à sa guise”, poursuit le quotidien. Multiples scénarios. Nord Stream 2 : Trump signe la loi imposant des sanctions contre le gazoduc qui doit relier la Russie et l’Allemagne. L’Union européenne (UE), Berlin en tête, ainsi que Moscou ont fortement critiqué samedi les sanctions américaines prises la veille contre le gazoduc Nord Stream 2, au cœur d’une bataille économique et géopolitique entre Washington et Bruxelles.
Ces sanctions sont survenues alors que les Etats-Unis et certains pays européens – l’Ukraine, la Pologne et les pays baltes – craignent que ce projet n’accroisse la dépendance des Européens vis-à-vis du gaz russe et renforce l’influence de Moscou. Les mesures américaines « affectent des sociétés allemandes et européennes et constituent une ingérence dans nos affaires intérieures », a réagi Ulrike Demmer, une porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel. « MacronLeaks » : des hackeurs d’Etat russes ont bien visé la campagne présidentielle de 2017. Mois après mois, les pièces du puzzle des « MacronLeaks » émergent et s’assemblent.
Plus de deux ans après ce piratage informatique qui a visé, en 2017, l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron, aboutissant à la publication du contenu de plusieurs messageries électroniques juste avant le second tour de l’élection présidentielle, de nouveaux indices font surface. Pour la première fois, des éléments, recueillis par Le Monde, accréditent techniquement l’implication coordonnée de deux unités de pirates étatiques russes dans cette tentative de déstabilisation du scrutin présidentiel. A l’époque, l’entourage du candidat avait dénoncé « une forme d’ingérence ». Fin novembre, deux chercheurs de Google, spécialisés dans la traque des groupes de pirates informatiques les plus sophistiqués, ont présenté le résultat de certains de leurs travaux dans le cadre d’une conférence spécialisée. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Les coulisses du piratage des « MacronLeaks »
URSS : le début de la fin ? Les trois grandes phases de la chute de l'URSS. Le dessous des cartes. Quel monde vu du Kremlin ? L'heure du "soft power" russe. Le lancement en France de la chaine Russia Today, à l'aube d'une année 2018 qui sera très marquée par la Russie sur le plan international, est révélateur de la stratégie d'influence déployée par le Kremlin. 2018 sera russe.
Ce n’est pas moi qui le dis. C’est un diplomate français de haut rang. Constat simple au vu d’une double actualité qui va dominer l’année : la très probable réélection de Vladimir Poutine en mars, et l’organisation de la Coupe du Monde de football en juin et en juillet. Le « retour de la Russie » est déjà flagrant sur les plans économique, diplomatique, militaire. Mais cela ne suffit pas pour le patron du Kremlin : il s’est aussi lancé dans le « soft power », qui fait la force des Etats-Unis, entreprise d’influence culturelle, via les arts, le sport, la religion, la presse. Cette stratégie russe s’incarne particulièrement dans les médias, via la chaine Russia Today qui vient de se lancer en France. D’abord, le contexte idéologique est favorable. De la Lituanie au Kazakhstan, visualisez la dislocation progressive de l’Union soviétique. La dissolution de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS), en décembre 1991, marque la fin de la guerre froide, mais elle a été aussi été un casse-tête juridique.
Créée en 1922 avec le « traité d’Union », l’URSS avait prévu un dispositif juridique qui accordait « le droit de choisir librement de faire sécession de l’Union » dans l’article 26 – un peu comme l’article 50 du TUE qui permet au Royaume-Uni de quitter l’UE – mais l’exercice de ce droit avait été refusé aux républiques qui ont déclaré leur indépendance en 1990 et 1991. Les premières indépendances baltes Les Lituaniens prennent l’initiative : le 11 mars 1990, le Parlement proclame l’indépendance du pays. Moscou réplique alors en établissant un blocus, puis envoie l’Armée rouge neuf mois plus tard, le 11 janvier 1991. La répression fait 14 morts parmi les centaines d’opposants lituaniens non violents.