Avant et après le Vel' d'Hiv': rafles et déportations dès 1941. Voir liens complémentaires, actualisations et mises à jour en fin d'article.
Le premier génocide du XXe siècle: Herero et Nama face à l'Allemagne impériale. Des femmes Herero contraintes au travail forcé, transportant des marchandises dans le camp de concentration de Swakopmu Mise à jour du 29 aout 2018 ( d'autres mises à jour figurent à la fin de l'article): cérémonie à Berlin, sans avancées sur les réparations et les excuses officielles.
Manifestation à Berlin le 29 aout L'Allemagne a remis mercredi 29 aout à la Namibie des ossements de membres des tribus Herero et Nama massacrés durant le génocide. Ce geste est jugé insuffisant par leurs descendants, qui exigent des excuses officielles et des réparations. Après 2011 et 2016, c'est la troisième fois que l'Allemagne restitue des ossements de ces populations à la Namibie. L’éducation nationale se prépare à enseigner la Shoah sans « grands témoins » rescapés.
Du côté des survivants d’Auschwitz, dont une quinzaine seulement peut encore témoigner, comme des enseignants, on prépare « l’après ».
LE MONDE | 20.10.2018 à 06h45 • Mis à jour le 21.10.2018 à 10h27 | Par Mattea Battaglia La lumière s’éteint, et le silence se fait dans le grand amphithéâtre du lycée Montaigne, à Paris, où une centaine d’élèves ont pris place, vendredi 19 octobre après-midi. Le visage d’Ida Grinspan, rescapée d’Auschwitz, décédée le 24 septembre, apparaît sur un grand écran déployé au-dessus de l’estrade où se sont assis quatre anciens déportés – Ginette Kolinka, 93 ans, Esther Senot, 90 ans, Raphaël Esrail, 93 ans et Robert Wajcman, 88 ans. Dark tourism ou tourisme mémoriel symbolique ? 1Le dark tourism (Lennon et Foley, 2000 – tourisme sombre pour les francophones), dénommé également « thanatourisme » (Seaton, 1996 ; Dann et Seaton, 2003) ou tourisme macabre, implique toute forme de prestation comprenant la visite de lieux associés à la mort, à la souffrance, à la peine et à la destruction.
Le champ de recherche relatif à ce segment spécifique gagne encore à être précisé. Ce constat vaut autant pour les pratiques et les espaces concernés que pour les critères de réussite sous-jacents et les motivations – mouvantes et hybrides – des visiteurs. Nous nous proposons ici d’esquisser une lecture critique relativement large des ressorts de ces prestations. En somme, qu’est-ce qui peut inciter à la mise en tourisme puis au succès – en termes de notoriété – d’objets historiques dits sensibles ? 2Nous nous inspirerons, pour ce faire, de notre expérience issue du terrain sud-africain. 3Dans la nation arc-en-ciel, le tourisme mémoriel est bien établi. Illustration 1 Illustration 2. "L'Histoire en direct" : pourquoi Auschwitz symbolise-t-il la Shoah ? Bilans du système concentrationnaire nazi. Gilles Karmasyn Introduction Il est important de comprendre que les chiffres dont il sera question dans la présente page concernent le système concentrationnaire nazi stricto sensu, lequel n’inclut pas les centres de mise à mort industrielle (improprement mais communément appelés «camps d’extermination», désignation ambigüe qui désigne parfois les camps de concentration, ce qui ajoute à la confusion), à savoir: Chelmno, Belzec, Sobibor, Treblinka, et le centre de mise à mort qui fit partie de Birkenau (Auschwitz II).
Les Juifs furent amenés dans ces centres d’assassinat de masse pour y être exécutés directement, sans connaître la vie d’esclaves concentrationnaires qui fut le lot des déportés politiques (principalement). «On obtient [pour le nombre de concentrationnaires purs, non juifs] 600 000 morts dans les camps. Le chiffre de décès concentrationnaires comprenant [les Juifs] mais exceptant les détenus [sic!] Nous retrouvons là les fourchettes obtenues plus haut. La Shoah par balles : les historiens oubliés. "Shoah par balles – l'histoire oubliée", tel est le titre percutant de l'émission Pièces à conviction diffusée sur France 3 le 12 mars 2008 à 20 h 50.
L'enjeu était de sensibiliser le grand public à cette dimension de l'extermination des juifs d'Europe qu'ont été les fusillades massives de juifs soviétiques par les nazis à partir de l'été 1941. C'est avec le plus grand malaise que nous, historiens, avons suivi ce programme en deux parties, fait d'abord d'un documentaire de Romain Icard relatant l'entreprise d'exhumation de charniers menée en Ukraine par le père Desbois et son équipe, puis d'une discussion de la journaliste Élise Lucet avec le père Desbois et Simone Veil. La première minute de l'émission donne en effet le vertige. Des faits avérés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale sont présentés comme une découverte récente, due au "travail d'enquête méticuleux et acharné" du père Desbois. Certes, tout n'a pas été dit sur les fusillades massives.
Les évadés de Rawa Ruska, témoins de la Shoah. Un film de Chochana Boukhobza. Comment enseigner la Shoah sans "grands témoins" ?