La langue française, ce parangon de misogynie. Alors que certaines réclament l’écriture inclusive au nom de l’égalité, Marie Deveaux et Jean-Loup Chiflet affirment qu’il existe un meilleur remède pour rendre ce monde plus doux envers les femmes: s’attaquer «à notre vocabulaire infiniment plus sexuellement incorrect» que la grammaire.
D’ailleurs ils l’ont fait, en pointant et analysant tous les «mots ouvertement ou sournoisement machistes». A commencer par ceux qui ne possèdent aucun équivalent masculin, comme pimbêche, mijaurée, gourde, mégère, harpie, morue, pisseuse, rombière ou encore virago: «mot latin qui qualifiait une femme forte ayant le courage d’un homme», puis synonyme de «femme criarde» dans certains dictionnaires. Lire aussi: Transcendance du féminin Il existe également un large éventail de mots ne devenant dégradants que lorsqu’ils changent de genre. Ainsi du mot garce, longtemps féminin de gars et ne désignant qu’une simple jeune fille… Avant de devenir l’équivalent de «méchante et mauvaise» au XVIe siècle. « De nombreuses alternatives existent pour éviter un langage sexiste » La langue n’est pas neutre.
Et s’il en fallait une preuve, les polémiques récurrentes sur l’écriture inclusive l’ont largement apportée ! La volonté de faire évoluer la langue pour qu’elle représente aussi bien les hommes que les femmes a en effet suscité de nombreuses levées de bouclier. Tous les prétextes sont bons pour résister, que l’on juge les innovations proposées « illisibles » (le point médian), laides (le mot « autrice » suscitant visiblement des haut-le-cœurs chez nombre de lecteurs et lectrices), voire tout à fait secondaires (« c’est pas l’écriture inclusive qui va mettre fin aux inégalités de salaire ! »). Pourtant, comme le rappelle Eliane Viennot, la langue structure nos façons de penser, et ne pas donner les outils pour nommer les femmes est un des moyens les plus subtils de contribuer à la domination masculine.
Point médian, accord de proximité…, l’écriture inclusive est dans l’air du temps. Ce sont des questions auxquelles on réfléchit de manière plus systématique. INFO L'EXPRESS - L'Académie française se résout à la féminisation. C'est une petite révolution qui s'annonce sous la coupole de l'Académie française.
Dans les tout prochains jours, la vénérable institution va reconnaître officiellement une défaite comme elle en a peu enregistré dans son histoire. Et ce dans un domaine très symbolique : la féminisation des noms de métiers. Préfète, informaticienne, députée, procureure... Si ces termes ont fini par s'imposer et entrer dans le langage courant, c'est qu'ils ont pour eux plusieurs atouts. D'abord, ils se construisent pour la plupart de manière naturelle : ajout d'un e (avocate), éventuellement d'un accent grave (infirmière), consonne doublée (chirurgienne), recours au suffixe "trice" (acupunctrice) : du classique. "Parce que doctoresse rime avec fesse" De manière significative, c'est par la francophonie que la féminisation des noms de métier a progressé.
Offre limitée. 2 mois pour 1€ sans engagement Ensuite, l'institution est devenue au fil des siècles fondamentalement conservatrice. Opinions Programme. Comment le langage efface les femmes – Les Ourses à plumes. Anodin ?
Inutile ? Le combat pour l’écriture inclusive a suscité de nombreux débats. Le langage est la violence sexiste la plus quotidienne que subissent les femmes et les personnes non-binaires au cours de leur vie. Zoom sur quelques notions qui ont conduit à l’effacement du féminin dans la langue française. Métiers Mon médecin de famille est une femme et ma mère a toujours dit le mot « docteuresse ». Règles de grammaire. Doctrice ou doctoresse ? Histoire de la langue française au féminin. 2001 |Autrice ou écrivaine, doctrice ou doctoresse ?
Dans "Tire ta langue", en mars 2001 il était question du féminin dans la langue française. Antoine Perraud et Simone Douek s'entretenaient avec Benoîte Groult, Bernard Cerquiglini et Nicole Cholewska. La revue lesbienne Well Well Well a été entièrement rédigée selon des règles de grammaire égalitaires. FÉMINISME - Souvenez-vous, quand vous étiez sur les bancs de l'école, de la première règle de grammaire qu'on vous a apprise: "Le masculin l'emporte sur le féminin".
Depuis, vous avez pris le réflexe de gommer dans vos phrases la forme féminine quand elle se mêle à la forme masculine. N'est-ce qu'un détail de la grammaire française ou s'y cache-t-il un enjeu plus important, celui, tout simplement, de l'égalité entre les hommes et les femmes? C'est la question que s'est posé le magazine Well Well Well, un mook (mi-magazine, mi-book) lesbien lancé en septembre dernier, financé par crowdfunding, dont le deuxième numéro sort ce samedi 6 juin avec la chanteuse Soko en couverture.
L'an dernier, la revue avait déjà bien fait parler d'elle, et pour cause: après les disparitions successives de têtue.com, de la Dixième Muse, de Lesbia Magazine, les lesbiennes se sont retrouvées sans média qui leur était destiné. "Si on ne le fait pas, qui le fait? "