L'effondrement a commencé. Il est politique. Alors que des révoltes éclatent aux quatre coins du monde, gouverner aujourd'hui s’apparente de plus en plus à mener une guerre ouverte ou larvée contre les soulèvements des peuples et des êtres vivants, pour maintenir coûte que coûte un ordre de plus en plus discrédité.
L'anthropologue Alain Bertho revient ici pour Terrestres sur cette « crise de la gouvernementalité » et sur la longue séquence de révoltes apparentées qui en sont à l'origine. Temps de lecture : 18 minutes « Il faut bien avoir à l’esprit que l’épuisement des possibilités de ce monde signifie tout autant celui de l’action politique qui allait de pair avec lui. » Marcello Tari Ne pouvant maîtriser, même au prix d’une répression sanglante, l’immense soulèvement de son peuple, le gouvernement chilien annonce, le 30 octobre 2019, qu’il renonce à organiser la COP 25 originellement prévue du 2 au 13 décembre à Santiago. Réchauffement climatique : l'avenir n'a pas besoin de nous ! LE MONDE | • Mis à jour le | Par Jean-Pierre Dupuy (Philosophe, professeur à l'université de Stanford, Etats-Unis) Pendant que la France se livrait à l'un de ses psychodrames politiques favoris, de mauvaises nouvelles nous arrivaient du Japon.
Elles concernaient l'avenir du monde, certes peu de chose en regard du remaniement de l'exécutif hexagonal. Réuni à Yokohama, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) préparait son nouveau rapport et laissait filtrer ce qu'en seront les grandes lignes. Lire : Réchauffement : une révolution économique est nécessaire Lire : le troisième volet du rapport du GIEC sur l'atténuation du changement climatique. Quelles sont les visions possibles d'un avenir durable. La transition écologique : l’ampleur du changement à amorcer et la nécessité du débat La globalisation des échanges et de la communication à l’échelle de la planète résonne paradoxalement avec la confrontation aux limites de celle-ci.
La reconnaissance de l’irréversibilité des atteintes portées à l’environnement, de la globalité des menaces liées aux changements climatiques ou au déclin de la biodiversité, ou encore des limites de certaines ressources naturelles pourtant essentielles au développement économique a conduit à poser la question d’un découplage entre développement économique et pression environnementale. Ceci alors même que le rythme des dégradations s’accélère et que la mesure des impacts reste difficile à appréhender. Nouveaux risques et incertitudes bouleversent le champ d’analyse et d’action. Kaya, l'équation qui calcule l'avenir de l'humanité. Quand, en 1972, Dennis Meadows propose au Club de Rome le rapport qui le fera connaître, le monde en pleine croissance économique et démographique refuse de considérer avec sérieux le pessimisme du chercheur et de son équipe du MIT.
Quarante ans plus tard, la planète réalise à quel point Meadows avait pu tomber juste dans ses analyses. Pour qu’elle soit réaliste, il est désormais accepté que l’écologie doit être imbriquée dans des problématiques globales : économiques, scientifiques et démographiques. Internet et le capitalisme: le paradis selon Rifkin, l'enfer pour Attali. La salle était archi-comble.
Le sujet était délibérément polémique: internet va-t-il tuer le capitalisme? Et les intervenants prestigieux. Côté américain, Jeremy Rifkin, dans le rôle du prospectiviste, auteur de "La troisième révolution industrielle", et de "La Nouvelle société du coût marginal zéro", tous les deux sortis cet automne en français. En face de lui, par caméras interposées, Jacques Attali. La visio-conférence, organisée par g9plus, se tenait à la maison des Arts et Métiers à Paris, avec Clara Gaymard, directrice générale de General Electric France et de Jean-Marc Daniel, économiste et enseignant à L’ESCP. Jeremy Rifkin lit un texte préparé, édifiante synthèse de ses deux précédents ouvrages. Jeremy Rifkin : “Ce qui a permis le succès inouï du capitalisme va se retourner contre lui” Il y a vingt-cinq ans, c'était la star du ring, le « boss », vainqueur du communisme par K-O !
Aujourd'hui, le capitalisme est un champion usé par la crise, miné par les contradictions et politiquement à bout de souffle. Pour l'économiste américain Jeremy Rifkin, nous assistons, tout simplement, à son éclipse. Dans un livre passionnant – La Nouvelle Société du coût marginal zéro – en librairie le 24 septembre 2014, il raconte le basculement, inévitable, que nous avons déjà commencé à opérer vers un nouveau système de production et de consommation : les « communaux collaboratifs ».
Cette troisième voie (au-delà du sempiternel binôme « capitalisme ou socialisme ») est une forme d'organisation sociale fondée sur l'intérêt de la communauté plutôt que sur la seule satisfaction des désirs individuels, et rendue possible par la troisième révolution industrielle, dans laquelle Internet nous a fait entrer. LA STRATÉGIE DU CHOC, par Cédric Chevalier. Billet invité Dans ma réflexion (permanente) sur l’époque que nous vivons, j’ai le pressentiment assez clair que nous allons traverser, que nous traversons déjà, une des zones de turbulence les plus critiques de l’histoire de l’humanité.
Si je n’étais pas si réservé dans mes propos, je parlerais même d’une conviction car la conjonction de toutes mes connaissances pointe massivement vers ce futur/présent turbulent. Concrètement, je suis fort convaincu que le régime socio-technique actuel, pour utiliser un terme de théorie de la transition, ne peut en aucun cas se maintenir à moyen et à long terme. Je ne vois à l’heure actuelle aucune force majeure à l’oeuvre capable d’éviter ce scénario. Six dangers mortels pour la civilisation. Matthew Stein, auteur du livre When Technology Fails (Quand la technologie échoue), décrit la «parfaite tempête» qu'affronte notre civilisation.
La conjonction de six évènements majeurs qui chacun séparément peuvent mettre à bas notre mode de vie. «Si nous ne sommes pas capables de calmer cette tempête, elle va détruire, sans aucun doute, la vie sur terre telle que nous la connaissons» écrit-il dans le Huffington Post. Effondrement de la civilisation ? Pablo Servigne [EN DIRECT] « On atteint le point critique : l’effondrement de notre civilisation » La pensée de François Roddier est complexe.
Il faut du temps pour l’assimiler. Mais son intérêt vaut largement les minutes nécessaires à son appréhension. En mariant l’économie, la biologie et la thermodynamique (l’étude de l’énergie et de ses transformations), cet astrophysicien de presque 80 ans propose une lecture étonnante et passionnante de notre monde et de ses crises. Parfait pour stimuler son cerveau. Voici d’abord une présentation de sa démarche, tirée d’une conférence organisée le 12 mars par le think tank The Shift project : Thierry Gaudin : « La vraie Renaissance démarrera après 40 ans de restructuration autoritaire » TG : Ma première réaction : la démographie.
Il faut avoir en tête la courbe du Moyen-âge. Entre 1100 et 1300, la population européenne triple, jusqu'à 40 habitants au km2, grâce à d'importants progrès techniques : les socs de charrue en fer, la sélection des semences, les premières proto-usines utilisant l'énergie hydraulique (moulins), etc. Vivons-nous une nouvelle Renaissance? Patrice van Eersel. On peut s’amuser à la poser à l’envers : si nous remontions le temps avec une caméra, pour aller interviewer des Italiens ou des Flamands de la fin du xve siècle, comment définiraient-ils leur Renaissance ? Sans doute seraient-ils bien embarrassés. Une étude de la Nasa met en garde contre la chute de l'Empire occidental. Selon une étude américaine, la question n’a rien de théorique: notre civilisation serait condamnée à un effondrement total. Cette mise en garde ne vient pas d'un Nostradamus des temps modernes, mais d'un groupe de scientifiques qui ont utilisé un mode de recherche original: les enseignements de l’Histoire.
Le site du Guardian rapporte que des sociologues et des naturalistes ont développé un nouveau modèle montrant comment "une tempête parfaite" pourrait détruire la civilisation actuelle. Cette nouvelle étude dont nous avions erronément annoncé le financement par la Nasa sur base des informations du Guardian, met en lumière la manière dont l’exploitation des ressources et l’inégale distribution des richesses mènera " dans quelques décennies " à un effondrement de notre système économique.
René Passet : « Il faut prendre du recul pour voir qu’un autre monde est en train de naître » - Changement de civilisation. Basta ! : Notre manière de penser l’économie dépend de notre perception du monde. Et varie totalement en fonction des époques et du progrès technique. Les nouvelles technologies vont-elles réinventer l'homme ? Les technologies d’information et de communication ont la discutable vertu de propager des idées capables de mobiliser des mouvements d’opinions qui incitent parfois à réunir les moyens pour les réaliser.
C’est ainsi que se développent dans le cyberespace des associations dites « transhumanistes » qui tentent de persuader nos contemporains de la prochaine émergence d’un homme nouveau, grâce aux technologies nouvelles axées sur la maîtrise du vivant et l’augmentation des facultés cognitives. L’Association transhumaniste mondiale a ainsi vu le jour en 1998 aux États-Unis, et s’est donné un Manifeste qui revendique notamment « le droit moral de ceux qui le désirent, de se servir de la technologie pour accroître leurs capacités physiques, mentales ou reproductives et d’être davantage maîtres de leur propre vie.
En quoi percevons-nous donc dans l’actuel pouvoir des techniques l’annonce d’une coupure dans le processus par lequel l’homme a justement produit ces techniques ? Jeremy Rifkin, l’Internet des objets et la société des Barbapapa. On savait depuis son livre sur la troisième révolution industrielle, mais cela se confirme avec son dernier livre (« La société du coût marginal zéro ») que Jeremy Rifkin envisageait l’avenir radieux de la production et de la consommation d’objets de sa future société d’hyper abondance sur le mode de « l’Internet des objets » : des imprimantes 3D partout, permettant à chacun de produire à domicile ou dans de micro-unités d’innombrables objets matériels de la vie quotidienne, jusqu’à des « voitures imprimées », en étant guidé par des programmes en ligne (logiciels gratuits), moyennant divers matériaux de base, plastiques souvent, mais aussi « ordures, papier recyclé, plastique recyclé, métaux recyclés.. » (voir ce court entretien).
Internet : fragmentation faute de diversité ? par Bernard Lietaer. Comment la gauche et la contre-culture sont tombées dans le piège de l'utopie numérique. L’Humanité, apothéose ou apocalypse. « Tout va s’effondrer. Alors... préparons la suite » Gabriel Plassat. L'avenir en question / Future at stake: L'avenir en question. Effondrement.