Dennis Meadows : « Nous n'avons pas mis fin à la croissance, la nature va s'en charger »
En 1972, dans un rapport commandé par le Club de Rome, des chercheurs de l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT) publient un rapport intitulé « Les limites de la croissance ». Leur idée est simple : la croissance infinie dans un monde aux ressources limitées est impossible. Aussi, si les hommes ne mettent pas fin à leur quête de croissance eux-mêmes, la nature le fera-t-elle pour eux, sans prendre de gants. En 2004, le texte est, pour la deuxième fois, remis à jour. Sa version française vient – enfin – d’être publiée aux éditions Rue de l’échiquier. En visite à Paris pour présenter l’ouvrage, Dennis Meadows, l’un des auteurs principaux, revient sur la pertinence de projections vieilles de quarante ans et commente la crise de la zone euro, la raréfaction des ressources et le changement climatique, premiers symptômes, selon lui, d’un effondrement du système.
Depuis cette nuit, la Terre vit sur ses réserves
Il aura fallu moins de huit mois à l’humanité pour consommer toutes les ressources naturelles renouvelables que la planète peut produire en un an, selon le Global Footprint Network. L’humanité vit désormais au-dessus de ses moyens. En moins de huit mois, elle a déjà consommé toutes les ressources naturelles renouvelables que la planète peut produire en un an.
Alain Caillé : "Le convivialisme, une idée neuve pour éviter la catastrophe" - Société
« Jamais l'humanité n'a disposé d'autant de ressources matérielles et de compétences techniques et scientifiques (...). Pourtant à l'inverse, personne non plus ne peut croire que cette accumulation de puissance puisse se poursuivre indéfiniment, telle quelle, dans une logique de progrès technique inchangée, sans se retourner contre elle-même et sans menacer la survie physique et morale de l'humanité ». Ainsi débutent les premières phrases du « Manifeste convivialiste », un petit livre de 40 pages mais à l'ambition intellectuelle élevée face à ce sentiment d'urgence.
Les trois racines de l’écologisme
Paru sous le titre Ecologie et fascisme dans le n°12 (nov. 1991) du Sauvage nouvelle série. Revu en Juin 2010 (1). En février 1975, j’ai eu la chance d’assister pendant un week-end à Londres à une réunion internationale de Friends of the Earth, où se rencontraient pour la première fois des écologistes de plusieurs villes de France (2) , d’Angleterre, d’Irlande, des USA, d’Australie, de Nouvelle-Zélande, de Suède, d’Allemagne et probablement de quelques autres pays que j’ai oubliés. J’ai gardé de cette rencontre une très forte impression, qui m’a beaucoup fait réfléchir par la suite : tous ces gens avaient la même vision du monde, partageaient les mêmes valeurs alors qu’ils n’avaient pratiquement aucune référence écrite commune.
POC21: la transition écologique, open source
(cet article est une traduction française “augmentée” de l’annonce publiée sur la version anglaise de ce magazine en décembre) Réchauffement climatique, épuisement des ressources, inégalités, … alors que ces crises deviennent chaque jour plus urgentes, le modèle “open source” peut-il ouvrir une nouvelle voie, à quelques mois de la conférence Paris Climat 2015 (COP21) ? En décembre dernier s’achevait à Lima la 20ème Conférence des Nations Unies sur le climat, avec une frustration qui rappelle le spectre de “l’échec de Copenhague”. Les mobilisations populaires telles que la Marche Pour le Climat de septembre dernier et Alternatiba semblent chaque jour gagner en ampleur.
"La décroissance permet de s'affranchir de l'impérialisme économique"
Serge Latouche est professeur émérite d’économie et un des principaux inspirateurs du mouvement de la décroissance. On avait envie de le revoir, pour retracer les racines de la décroissance, entre Club de Rome, Illich et Gorz, et savoir où il en est par rapport au pouvoir, aux économistes altermondialistes, et à la gauche. Reporterre - Quelle est l’histoire de la décroissance ? Serge Latouche - L’histoire de la décroissance, en tant qu’étiquette, est très brève.
David Holmgren : les quatre scénarios de la décroissance
David Holmgren n’est pas un inconnu dans le monde de l’écologie et de la soutenabilité. Cet australien né en 1955 a été avec Bill Mollison l’inventeur du concept de Permaculture. Son premier ouvrage Permaculture One, basé sur les travaux de l’écologue américain T.
Trump, Poutine, Brexit… Le scénario catastrophe d'un cataclysme historique est en marche
Nous venons d’entamer un nouveau cycle de catastrophes historiques et, comme d’habitude, nous allons garder la tête dans le sable jusqu’à ce qu’il soit trop tard. L’auteur et chercheur Tobias Stone, archéologue, historien et auteur, invite, dans un article publié en juillet dans Medium.com, à prendre un peu de recul sur toutes les catastrophes isolées qui sont en train de nous tomber dessus. De l’autre côté de l’Atlantique, Trump. Ici, le Brexit. Pas très loin, Poutine. Et puis Erdogan, aussi.
Alain Damasio
Alain Damasio écrit de la science-fiction comme d’autres lancent des pavés : dans le but de trouver, parfois à tâtons, quelques sentiers hors du désastre. Ses deux livres les plus connus, La Zone du Dehors et La Horde du Contrevent, ont redonné au conte philosophique une actualité sans niaiserie, et nourri l’imaginaire d’une génération plutôt que son désespoir. Illustration Jérémie Masson Dans un numéro précédent, nous avions publié la vidéo suivante, dans laquelle Alain Damasio contribuait à l’abécédaire de la ZAD.
Andreas Malm - Le mythe de l’anthropocène (2015)
L’année dernière [2014] a été l’année la plus chaude jamais enregistrée. Et pourtant, les derniers chiffres montrent qu’en 2013 la source qui a fourni le plus d’énergie nouvelle à l’économie mondiale n’était ni solaire ou éolienne, ni même le gaz naturel ou le pétrole, mais le charbon. La croissance des émissions globales de gaz à effet de serre – de 1 % par an dans les années 1990 à 3 % aujourd’hui – est frappante. Cette augmentation est parallèle à notre connaissance croissante des terribles conséquences de l’utilisation de combustibles fossiles.
Détroit, laboratoire du monde d'après le néolibéralisme - Décroissance forcée
Des trottoirs et des parkings vides longent les vastes avenues. Une enfilade de magasins aux rideaux baissés quadrille le centre-ville de Détroit, berceau de l’industrie automobile américaine. Les banderoles « à vendre » et « à louer » se succèdent sur les façades des bâtiments. 80 000 logements seraient abandonnés, soit près de un sur cinq.