Ville du futur : un retour à la terre ultra high-tech. Cet article est publié dans le cadre de La Nuit des idées, organisée par Universcience, le jeudi 25 janvier 2018 à la Cité des sciences et de l’industrie.
Aujourd’hui le débat sur nos futurs est écartelé entre un mouvement écologico-radical, low-techs, « décroissant », et une idélogie du progrès high-tech. L’un est suspecté de nous renvoyer à l’âge de pierre et l’autre à réduire à terme l’homme à un nouvel esclavage. Ainsi, comme au XIXe siècle, s’affrontent un nouveau romantisme et une nouvelle rationalité. L’Atelier international expérimental pour la cité bionumérique et le Laboratoire expérimental de la Cité des sciences et de l’industrie, réunissent les avant-gardes scientifiques, techniques et créatives low-tech et high-tech. Ils les mettent en synergie pour proposer de nouveaux cadres de vie. Quel modèle pour une ville vraiment vivante ? Avec le lancement de la 16e session du concours d’architecture et d’urbanisme EUROPAN consacrée aux villes vivantes s’ouvre une période féconde pour transformer les relations que les villes entretiennent avec le vivant.
Il s’agit de passer d’une logique d’imitation, voire de prédation, à une logique de régénération. L’objectif ? Faire des villes des supports actifs d’une nouvelle relation symbiotique entre les êtres vivants, qu’ils soient humains ou non humains. Bien que la figure du vivant ne soit pas une figure nouvelle dans la fabrique urbaine et architecturale, elle revêt une dimension inédite à l’ère de l’Anthropocène. « Smart city » : d’autres imaginaires existent pour une ville intelligente. Le futur est peuplé de chimères.
Certaines apparaissent comme étant plus fréquentes que d’autres. Traversant les époques en s’adaptant au style « futuriste » propre à chaque génération, elles constituent des attentions fictionnelles, selon le sociologue allemand Jens Beckert : du fait de leur présence récurrente au sein des imaginaires – ceux des films de science-fiction et des livres blancs prospectifs – ces objets imaginaires piègent la pensée en focalisant les débats vers eux. Quitte à rendre évident et souhaitable des visions en réalité peux désirables.
Ainsi, nous connaissons tous la voiture volante, reconnue depuis la fin du XIXe siècle et les aquarelles d’Albert Robida. Le XIXᵉ siècle, premier moment de l’ère des pollutions. On débat depuis quelques décennies des ravages de la pollution industrielle et de ses effets néfastes sur l’environnement comme s’il s’agissait de phénomènes nouveaux.
Dans la seconde moitié de XIXe siècle, pourtant, à une époque où la France renforce son industrialisation, les Français des villes et des régions industrielles découvrent les méfaits des usines et des mines – qui les font vivre et, dans le même temps, les tuent à petit feu. Les feuilletonistes, dont les récits peuplent le rez-de-chaussée d’une presse en plein développement, y consacrent des pages bien avant Zola. Comment on « végétalise » les villes. L’opposition classique entre ville et nature a aujourd’hui largement cédé la place à la « ville verte » dans les politiques de développement durable urbain.
C’est dans ce cadre que l’on assiste depuis les années 1990 à un renouvellement des actions dites de « verdissement » (ou greening) dans les villes. Ces dernières se fondent sur les effets prêtés à la végétalisation. Il s’agit tout d’abord de faire face aux conséquences du réchauffement climatique, ce qui se traduit en zones urbaines par un objectif de réduction des îlots de chaleur urbains via la plantation d’arbres ou les toitures végétalisées.
Plus largement, le verdissement vise à susciter des perceptions positives chez les citadins, en termes d’ambiance et d’une ville qui (s’)intègre (dans) l’environnement. À quoi ressemblera la ville de demain ? Depuis les années 1980, le libéralisme économique a mis la mondialisation/métropolisation sur orbite.
Un archipel mégapolitain mondial, selon l’expression d’Olivier Dollfus, s’est rapidement constitué. Initialement dominé par New York, Londres, Paris et Tokyo, cet archipel agrège désormais plusieurs centaines de villes, dont beaucoup sont apparues en Asie à la vitesse de l’éclair. Leurs valeurs et leur mode de fonctionnement sont communs. Les métropoles prospèrent avec un minimum d’État ; à la limite, la situation idéale est celle de la cité-État, comme c’est le cas pour Singapour, régulièrement classée comme étant la meilleure ville au monde pour les affaires.
L’art urbain, de la subversion à la subvention. Comme toutes les grandes villes européennes, Bruxelles connaît depuis des années une vague d’interventions artistiques en marge des institutions habituellement en charge de la gestion de la culture dans l’espace public.
Du street art aux arts performatifs, un large éventail de pratiques créatives ponctue désormais l’espace et le temps des usagers de la ville. Réalisées à l’origine dans la clandestinité et en toute illégalité – de fait réprimées régulièrement par la police et occasionnellement condamnées par la justice dans le cas des graffitis–, leurs auteurs ont gagné d’abord en reconnaissance de la part du public, puis de la part des institutions – monde de l’art pour commencer, autorités publiques pour suivre, marché privé enfin.
A Bruxelles, le cas « Bonom » Étudions le cas du street-artist Bonom. Le succès du personnage public a poussé l’artiste à révéler son identité en même temps qu’à mettre fin à ses pratiques clandestines. Les « forêts urbaines », essentielles aux villes de demain. Cet article est publié en collaboration avec les chercheurs de l’ISYEB (Institut de Systématique, Évolution, Biodiversité, Muséum national d’Histoire naturelle, Sorbonne Universités).
Ils proposent chaque mois une chronique scientifique de la biodiversité, « En direct des espèces ». Objectif : comprendre l’intérêt de décrire de nouvelles espèces et de cataloguer le vivant. Les zones urbanisées occupent environ 10 % des surfaces terrestres, une proportion qui ne cesse de croître. Ces espaces constituent les milieux de vie de plus de 50 % de la population mondiale et contribuent de manière importante au changement climatique. Face à ces réalités, des efforts de plus en plus importants sont engagés dans de nombreuses villes pour améliorer la qualité de vie et limiter les contributions de ces espaces aux changements globaux, grâce notamment à des plans d’adaptation au changement climatique et en faveur de la biodiversité.
La grandeur des métropoles : Londres contre Paris ? Paris a perdu les Jeux olympiques de 2012 contre Londres.
Paris devrait prochainement gagner quelques milliers de banquiers londoniens en mal de relocalisation post-Brexit. Du reste Francfort aussi. Londres est-elle la véritable héroïne du dernier « Mary Poppins » ? Le retour de Mary Poppins (Marshall, 2018), 50 ans après la création cinématographique du personnage, est un événement pour Disney et pour les fans de la célèbre nounou britannique.
Le cerf-volant rafistolé grâce au Times crée un véritable trait d’union entre les deux films et, étant donné son rôle narratif dans le second opus, il devient un symbole fort : symbole de la famille mais aussi symbole endogène à l’univers de Mary Poppins. Au-delà de cette insertion publicitaire unique en son genre, nous nous intéressons ici aux inscriptions filmiques de la ville de Londres. Dans les deux longs-métrages, il est explicité que l’histoire se déroule au cœur de la capitale anglaise.
Quels développements pour les territoires numériques de la FrenchTech ? La 3e édition de la Digital Week de Nantes s’est achevée le 25 septembre dernier. En 10 jours, ce sont quelque 200 évènements consacrés aux cultures du numérique qui se sont tenus un peu partout en ville. Artistes, chercheurs, entrepreneurs et aussi nombre de curieux ont participé à des échanges et des explorations autour des enjeux d’un numérique toujours plus pervasif. En 2016, ces évènements sont nombreux, très nombreux. À tel point qu’il devient difficile de se différencier.
Des villes vertes et bleues pour supporter un climat plus chaud. Avec des villes qui se densifient et s’étendent dans le monde entier, le réchauffement climatique constitue l’enjeu majeur de ce siècle pour les milieux urbains : ceux-ci pourraient accueillir près de 70 % de la population mondiale d’ici à 2050. Nous vous proposons de voir ici comment certaines métropoles australiennes – comme Melbourne, Sydney ou Perth – ont déjà adopté des stratégies d’aménagement pour améliorer leur résilience aux aléas climatiques. La gestion de l’eau et des espaces verts y joue un rôle-clé, en particulier pour atténuer la formation d’« îlots de chaleur ». Ce phénomène est récurrent au sein des villes : l’activité humaine, conjuguée à la bétonisation des espaces, s’accompagne d’une augmentation locale des températures, créant des microclimats. Rien qu’en Île-de-France, les températures de Paris demeurent en moyenne 2 à 3 °C plus élevées que celles des zones rurales sur l’ensemble de l’année, avec un écart allant jusqu’à 10 °C ponctuellement.
Des villes et des jardins. Quelle que soit sa culture, l’être humain associe la beauté et la quiétude qui se dégagent d’un jardin au bonheur paradisiaque. Le mot paradis lui-même est dérivé du persan pairi-daeza qui signifie « jardin ». Considérés comme l’une des sept merveilles de l’ancien monde, les jardins suspendus de Babylone (actuel Irak) ne sont peut-être que des jardins rêvés… ou des jardins bien réels, mais situés dans autre ville antique, à Nineve. Biodiversité en ville : verdir n’est pas tout. Des territoires où les oiseaux et les insectes se font de plus en plus rares, des disparitions d’espèces inquiétantes et très rapides que de nombreuses études qualifient de « sixième extinction de masse »… Ces derniers mois, les rapports scientifiques relayés par la presse se sont multipliés pour tirer la sonnette d’alarme sur l’état de la biodiversité.
Si l’accent est souvent mis sur les espèces en danger, il faut souligner que la notion de biodiversité implique aussi (surtout ?) L’idée des relations entre espèces ; et entre ces espèces et leur environnement. La nature ne doit plus être l’oubliée des projets d’aménagement urbain. Comme de nombreuses villes exposées à des risques croissants – raréfaction de l’eau, canicules, risques d’inondations – la ville de Paris et plus largement la région Île-de-France se tournent vers des solutions fondées sur la nature afin de s’adapter aux impacts du changement climatique.
La maire Anne Hidalgo a ainsi récemment proposé par exemple la création de forêts urbaines et de cours d’école végétalisées. Ces initiatives ont été vivement critiquées peu après leurs annonces, taxées d’opportunistes à l’approche des municipales de 2020. Or, les épisodes de canicule comme ceux vécus par les Franciliens fin juin et fin juillet – avec un record de chaleur à 42,6°C à Paris – replacent logiquement l’objectif de réduction des îlots de chaleur au cœur des préoccupations des citoyens, des politiques, mais aussi des journalistes qui en soulignent les effets néfastes sur le bien-être des populations.
Les bienfaits des espaces de nature en ville. Paris, le cliché préféré des séries. Ciné-tourisme : découvrir et valoriser le territoire par le cinéma.