Le dilemme du prisonnier : célèbre, mais si mal compris. « Un jour, un pianiste fût arrêté par la police secrète et accusé d’espionnage.
Il portait des morceaux de papier couverts d’un code mystérieux. Malgré le fait qu’il persistait à déclarer qu’il s’agissait seulement des partitions pour la sonate du "Clair de lune" de Beethoven, le pauvre homme fut envoyé en cellule. Deux heures après, un sinistre individu vint l’interroger. "Il vaudrait mieux pour vous de tout nous dire, camarade", annonça-t-il avec un sourire en coin. "Nous avons attrapé votre ami Beethoven. Cette histoire permet d’introduire le plus fameux problème en théorie des jeux : le dilemme du prisonnier. Le dilemme a aujourd’hui soixante-dix ans.
J’espère que les lecteurs m’excuseront de m’attaquer de la sorte à une idée si vénérée, parce qu’elle reste pertinente, instructive et largement incomprise. Plus problématique est la croyance erronée que le dilemme du prisonnier signifie que nous sommes condamnés à l’autodestruction du fait de notre égoïsme. Mais cela va trop loin. Les GAFAM. Démanteler les GAFA ? – InternetActu. Sur le blog collectif Law and Political Economy (@LPEblog), le professeur de droit Frank Pasquale (@frankpasquale), l’auteur de Black Box Society, développe le concept de souveraineté fonctionnelle.
Les économistes, rappelle-t-il, ont tendance à caractériser la portée de la réglementation comme une simple question d’expansion ou de contraction du pouvoir de l’État. Mais, en économie politique, lorsque l’autorité de l’État se contracte, les intérêts privés comblent le vide, notamment parce que nous avons horreur d’une absence de pouvoir. Ce pouvoir des entreprises, nous le voyons à l’oeuvre dans les relations employeurs/employés ou dans les relations qu’instaurent des entreprises avec leurs fournisseurs voire avec leurs clients.
Le problème est que bien des entreprises exercent de plus en plus souvent leur pouvoir, non pas en tant que partie d’un conflit, mais en tant qu’autorité. Pour le professeur de droit, les plateformes ne sont plus de simples participants du marché. Hubert Guillaud. Uber et la chute du prix des licences de taxi. L’arrivée de Uber, LeCab et autres plateformes VTC de réservation a un fort impact sur le marché des licences de taxis.
Le graphique qui suit en donne une idée : le prix moyen de la « plaque », selon le site de la Compagnie des taxis, s’élevait à 230 K€ en 2013 et n’est plus que de 125 K€ en cette fin 2016, soit une baisse de près de moitié (45%). Peut-on convertir cela en profitabilité des taxis parisiens ? (On s’étonne d’ailleurs que la Préfecture de Paris ne publie pas de chiffres là-dessus.) Il y a 17137 plaques en circulation, ce qui signifie que l’industrie des taxis parisiens « capitalisait » 3,4 Md€ en 2013, et n’en capitalise plus que 2,1 Md€ à présent. La valeur perdue se retrouve pour l’essentiel chez le consommateur, sachant que les plateformes alternatives sont toutes en forte perte en ce moment.
La situation change désormais, de sorte qu’il est imprudent pour la Compagnie des taxis d’afficher, comme on le voit sur le graphique : « Un investissement hautement rentable ». « La nouvelle économie mondialisée entre les mains d’un petit nombre d’entreprises » Par Jean Tirole, économiste, Prix Nobel d’économie 2014 La « révolution numérique » a bouleversé la chaîne de valeur de la mondialisation : trois des cinq plus importantes capitalisations boursières mondiales et sept des dix plus importantes start-up mondiales sont des « plates-formes multifaces ».
Dans un marché traditionnel, un vendeur achète des biens et des services intermédiaires à un sous-traitant et vend le bien final au consommateur ; le sous-traitant et le consommateur n’ont aucune relation entre eux. Ainsi, nous allons au supermarché, mais n’avons aucun contact avec le producteur de fruits et légumes. Offre pléthorique Blablacar, Airbnb, Booking.com, Google, eBay ou Uber sont des plates-formes de mise en relation et de certification.
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