On doit vivre mieux avec la philosophie que sans. Gilles Deleuze disait : « Si vous pensez que la philosophie ne sert à rien, n’en faîtes pas ! ». C’est ce que j’entends par sagesse, le maximum de bonheur possible dans le maximum de lucidité possible. Je tiens davantage à la lucidité qu’au bonheur. Mieux vaut une vraie tristesse qu’une fausse joie, mais le mieux à vivre est encore une joie vraie, c’est ce que les Anciens appelaient la sagesse. » André Comte-Sponville
« Vieillesse : plus de lassitude que d’envie, plus de peurs que de désirs, plus de déceptions que d’espoirs. Cela ressemble à la sagesse et n’en est que la caricature.
Ce qui est vital avec André Comte-Sponville. Pourtant, André Comte-Sponville refuse de réduire notre existence à la vie « au sens biologique » et cela s’est entendu pendant le débat sur la pandémie où la santé lui a semblé devenir tyrannique.
Le matérialisme inconsolé. « Contre la peur : et cent autres propos » « Tendre à une vie plus humaine » Le Temps: De plus en plus de gens tendent à percevoir la philosophie comme une manière de se soigner.
Est-ce une idée fausse? André Comte-Sponville, tendre vers le fini. André Comte-Sponville attend.
Un livre à la main, derrière une table vide, cerné par les parois de verre de la salle de réunion de sa maison d’édition. Il attend déjà depuis longtemps et, malgré un agenda chargé et une pratique plus qu’éprouvée de la légendaire désinvolture de la caste journalistique, paraît ne pas s’offusquer du retard. A peine s’il s’intéresse aux excuses bafouillées. Sans détours, le philosophe répond de son phrasé radiophonique d’antan : parcours, famille, philosophie, comme dans son dernier opus C’est chose tendre que la vie, presque mot pour mot.
Avec sa crinière d’argent, ses mains alertes et son regard mélancolique, l’homme vêtu d’une veste de velours noire, reste fidèle à sa réputation, courtois, précis, sûr de son fait et des théories qu’il distille depuis presque trente ans. L’incarnation de la modération en toute chose et aujourd’hui surtout en politique a toujours voté à gauche. L’avenir ? (1) Coussin de méditation. 1952 Naissance à Paris. Nous ne sommes pas des dieux. Nul n'invente sa morale André Comte-Sponville, philosophe, est l'auteur de C'est chose tendre que la vie (Albin Michel, 2015).
Pauvre Adam ! Comme il paraît falot, dans la Genèse ! Il faut dire que Yahvé, qui tient spectaculairement le premier rôle, ne lui laisse guère d'espace. Dieu agit (il crée : il donne l'être et la vie) ; l'homme ne fait que parler, ou plutôt - car il n'a guère à dire - que dénommer (il donne un nom à chacune des espèces que Dieu lui présente), ce qui est sans doute le discours le moins intéressant du monde ! Sexe et mystique. Sexe et mystique André Comte-Sponville, philosophe, est l'auteur de L'inconsolable et autres impromptus (PUF, 2018).
La sexualité est une chose merveilleuse. La spiritualité aussi. Mais ce sont deux choses différentes, ou plutôt non des choses mais des actes, des pratiques, des expériences, qu'il est rare de vivre simultanément. Pour ce qui me concerne - puisque chacun, dans ces domaines, ne peut guère parler que de soi -, mes moments de plus grande émotion érotique ne furent guère marqués de spiritualité, encore moins de sacré. Cela ne vaut-il que pour moi ? Bref, je ne reproche rien à ceux qui cherchent l'absolu au bout de leur sexe ou de l'orgasme.
Bonheur. L'inconsolable. Vertus. Morale. Philosophie politique. Crise sanitaire. Athéisme. Montaigne. La philosophie à l’épreuve de la pandémie. Positions pluralistes. Ère post-vérité. Bibliographie de André Comte-Sponville. "C'est chose tendre que la vie et aisée à troubler". André Comte-Sponville citant Montaigne. D'accord pour parler avec son éditeur d'"Un livre-bilan, à la fois singulier et fort"!
Dans cette émission, André Comte-Sponville complète cette série d'entretiens avec François L'Yvonnet. Une chose est remarquable dans notre conversation : le peu de temps laissé au silence, comme si l'enfant, perdu entre la mélancolie d'une mère et l'autoritarisme d'un père, mal à l'aise avec le langage qu'il fut, continuait chez l'adulte d'aspirer à dire nécessairement et à combler nos incomplétude et solitude existentielles.
Ce "doué pour l'angoisse" ("Du tragique au matérialisme (et retour)" en 2015) qui a aussi traité du désespoir, de la béatitude ou des grandes vertus est passé par la foi ou le communisme. Il a signé une oeuvre, moins médiatique que celle de certains de ses contemporains. Comme viatique, elle est substantielle et suffisante, souvent intranquille... "Ce n'est pas qu'il faille vivre au présent. Dédicace André Comte-Sponville Musique pour conclure l'entretien avec Oxmo Puccino.