Qu’est-ce qu’un risque acceptable. Une multitude de projets sont bloqués parce que des riverains s’y opposent en raison des risques sanitaires ou environnementaux qu’ils peuvent créer.
Il peut s’agir d’un équipement (aéroport, tracé de TGV, antenne de télécommunication, lignes à haute tension), d’une installation industrielle (centrale thermique, exploitation de gaz de schiste, centre de traitement des déchets) ou de pratiques de production (cultures agricoles, usage de l’eau). Ces conflits relèvent d’un jeu d’acteurs complexe : riverains organisés en association, promoteurs des projets, élus territoriaux, voire nationaux, experts scientifiques, services administratifs instructeurs, etc.
Le point commun de ces controverses concerne l’existence et l’ampleur des risques créés par ces projets. Pour les uns, ils sont acceptables ; pour les autres, ils sont inacceptables. Il y aurait donc un seuil permettant de faire le partage entre les effets désirables et indésirables. Qu’est-ce qu’un risque acceptable (2) Le post publié sur ce sujet le 24 mai a suscité de nombreux commentaires, certains proposant une argumentation détaillée.
C’est le signe que la discussion sur les conditions de l’acceptabilité des risques est importante et qu’elle est au cœur des débats sur la sécurité sanitaire. Je poursuis ici cette discussion riche en citant en italiques les principaux points débattus. Une première série de contributions concerne l’objet même du débat. S’agit-il du phénomène lui-même ou de sa représentation ? « En réalité il ne convient pas de parler de risque, mais de perception du risque. […] Seule la perception du risque compte et donc là encore les médias ont un rôle primordial.
Dans l’ensemble, on voit une ligne de partage entre ceux pour qui le risque a une réalité objective et ceux pour qui le risque est avant tout une notion subjective. « Le risque acceptable dépend d’abord de sa valeur intrinsèque. Un autre élément du débat concerne la répartition sociale des risques et des bénéfices. Pourquoi tant d’affrontements autour des risques et de leurs incertitudes. Le thème du risque acceptable continue de susciter de nombreux commentaires sur ce blog à la fois intéressants et conflictuels.
Ainsi, les échanges entre « untel » et « efge » qui illustrent une certaine difficulté à débattre de façon sereine de ces questions dans notre pays. D’un côté, les auteurs de ces commentaires avancent des arguments fondés sur des données. Par exemple, ce que « untel » développe sur Diane 35 renvoie à des données factuelles qui me semblent justes, de même que ce « efge » dit de la stratégie vaccinale des Pays-Bas est exact. D’un autre côté, ce qui est frappant et d’une certaine manière désolant, c’est qu’arrive bien souvent un moment où au lieu d’échanger des analyses, on tente d’illégitimer son contradicteur, c’est-à-dire de « prendre le pouvoir ». Risque individuel ou risque collectif. Les nombreux commentaires reçus (merci des efforts faits par les auteurs qui s’attachent à éviter les attaques personnelles) au sujet des posts concernant l’acceptabilité des risques m’inspirent deux réflexions.
La première concerne la légitimité de la parole sur les risques. Qui a autorité pour « dire » les risques ? Les médecins et les chercheurs jouent un rôle important et c’est plutôt une bonne chose. Ils parlent depuis leur expérience, leur compétence et leur savoir. Quand ils détiennent des preuves solides, leur point de vue s’impose naturellement. Louis Pasteur a démontré que la théorie de la génération spontanée était fausse. La seconde réflexion me vient des échanges au sujet des risques et des bénéfices de la vaccination. De nombreux vaccins provoquent des effets indésirables, on peut donc dire qu’ils sont dangereux.
Ce n’est donc pas qu’une question médicale. Aversion au risque.
Principe de précaution. Danger. Catastrophe. Faisabilité. Danger et risque nucléaire. Changement climatique. Livres.