Le Brexit, un champ d’études fertile. Brexit: pour le Royaume-Uni, des siècles d'efforts ruinés. De 2016 à 2021 : tout comprendre au Brexit en quinze dates. L’accord de sortie trouvé par les négociateurs britanniques et européens doit être ratifié par les parlements européen et britannique, avant d’entrer en vigueur le 29 mars 2019. Retour sur la chronologie, passée et à venir, de cet interminable feuilleton lancé par le référendum de juin 2016. 23 juin 2016 : la victoire du « Leave » Les Britanniques se prononcent à 51,9 % dans un référendum pour une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Houleuse et incertaine, la campagne a tourné autour de trois grands sujets : le contrôle de l’immigration, après l’arrivée massive les années précédentes de travailleurs européens, notamment polonais ; la souveraineté du pays et le souci « de reprendre le contrôle » face aux décisions de l’UE ; et la fin de la contribution financière, afin de récupérer ses moyens budgétaires, suite à une vaste cure d’austérité. 2 octobre 2016 : Theresa May, championne du « hard Brexit » 29 mars 2017 : activation de l’article 50 8 juin 2017 : Theresa May affaiblie.
« Ces deux dernières années, les Britanniques ont redécouvert leur attachement à l’UE » La négociation avec Bruxelles fait ressortir une triste vérité : les grands manitous du Brexit ont ou fantasmé ou raconté des bobards, explique, dans sa chronique, Alain Frachon, éditorialiste au « Monde ». Chronique. Il y a deux ans, les Britanniques choisissaient de quitter l’Union européenne : 51,9 % étaient pour, 48,1 % contre, lors du référendum du 23 juin 2016. On les imaginerait tout à la joie de cette « libération », pour reprendre l’expression des fondamentalistes du Brexit. Enfin dégagés de cette machine à broyer l’identité des peuples, à miner leur souveraineté et à étouffer leur économie que serait l’UE !
Enfin « libérés » des diktats bruxellois ! « Well, well, well », ce n’est pas tout à fait la situation. Ces deux dernières années, les Britanniques ont redécouvert, sinon leur part d’européanité, du moins leur attachement à l’UE – au marché unique et à l’union douanière, notamment. Un « flop » à New Delhi ou à Tokyo. Royaume-Uni : le Brexit aura-t-il vraiment lieu ? Les pro-européens sont plus offensifs pour inverser le résultat du référendum de juin 2016. Devant les pressions multiples, des milieux d'affaires en particulier, Boris Johnson, chef de la campagne du Leave, jugerait préférable de «rester dedans». De notre correspondant à Londres Dans quatorze mois, le 29 mars 2019, le Royaume-Uni quittera l'Union européenne. Ou pas. A priori, le pays continuera ensuite à observer toutes les règles du club pendant une transition d'environ deux ans, repoussant d'autant le grand saut.
Après des hommes du passé, comme Tony Blair ou Nick Clegg (ancien vice-premier ministre de David Cameron), des politiques en vue n'hésitent plus à sortir du bois. Le passage des frontières risque de devenir un calvaire pour les Britanniques. Brexit : Theresa May perdue dans le brouillard. Europe, 2017 (3) : le Brexit dans le vif du sujet. Le 23 juin 2016, à la surprise générale, les électeurs britanniques ont clairement fait le choix de la sortie de leur pays de l'Union européenne par 51,9 % des électeurs. Une avance de 1,3 million de voix sur les 46,5 millions de suffrages exprimés qui a surpris l'essentiel des observateurs et ouvert la voie à un précédent dans l'histoire de la construction européenne. 2016 a été l'année de la décision et de ses conséquences immédiates, notamment la démission du Premier ministre David Cameron, qui avait lancé ce référendum et avait fait campagne pour le maintien dans l'UE.
Il a été remplacé à la tête du gouvernement et du parti conservateur par Theresa May qui s'est engagée à respecter le vote des Britanniques et à prendre en compte les raisons de ce vote. Soft ou Hard Brexit ? 2016 a été, dans la foulée du vote, une année de préparation et de réflexion de ce que sera réellement le « Brexit ». Vers un affrontement ? La question du parlement Une résistance économique durable ? Les incertitudes du Brexit. Tout d'abord, l'article 50 qui entame la procédure n'a toujours pas été enclenché, cela devrait se faire, et surtout le pays a des doutes sur les intentions réelles de Theresa May et sur son plan pour réussir le Brexit, car à part sa célèbre phrase Brexit Means Brexit, le Brexit veut dire le Brexit, la première ministre britannique n'a pas été des plus précises.
L'hebdomadaire belge le Vif met en lumière ces imprécisions en rapportant les propos de Theresa May affirmant qu'il n'était pas dans son intention d'étendre la période de négociation avec l'UE prévue pour deux ans mais qu'il se pourrait cependant que certains aspects pratiques requièrent une période de mise en œuvre. En clair, deux ans ne veulent pas dire deux ans... Une impression d'impréparation britannique décrite par le Wall Street Journal qui affirme : une chose est sûre, le Royaume Uni n'aura pas assez de temps pour négocier de nouvelles relations en deux ans. The New European est un nouvel hebdomadaire surprenant. « Brexit » : le culot de Theresa May. On aurait aimé croire que les Britanniques seraient en situation de faiblesse dès lors qu'ils annonceraient la date de lancement des négociations de sortie de l'Union européenne.
Le traité ne précise-t-il pas que si un nouvel arrangement n'est pas négocié dans un délai de deux ans, le candidat au divorce deviendrait un simple étranger, un « pays tiers », un Zimbabwe, un Équateur ? Dès lors, si Londres voulait garder quelque chose, quoi que ce soit, de cette ancienne relation, ses « ex » pourraient lui demander... ce qu'ils veulent. C'était tout le sens des discours unanimes, de Paris à Berlin, de Madrid à La Haye sur « les quatre libertés », unes et indivisibles. Pas de circulation des capitaux, sans circulation des personnes. Pas de circulation des services (financiers, notamment) sans circulation des biens. Theresa May l'a pourtant brillamment désamorcée le 5 octobre. . « Il semble qu'elle n'en veuille pas ; c'est énorme !
Dégagées, les quatre libertés ! Il fallait s'y attendre. La Grande-Bretagne en pleine crise brexistentielle. Le Brexit est une blessure que les Britanniques se sont auto-infligée. Ses conséquences sont véritablement ontologiques, car elles menacent l’existence même de la Grande-Bretagne en tant qu’espace politique et économique unifié. Le plus tragique, c’est que ceux qui ont bouleversé l’ordre britannique en votant en faveur du Brexit, le 23 juin dernier, n’ont certainement pas pris la mesure des conséquences de ce choix. La sortie de l’Union européenne va sans doute précipiter dans la récession une économie britannique déjà fragilisée – ce qui pourrait alors conduire à l’éclatement de la Grande-Bretagne. Pendant ce temps, l’Écosse se prépare à un second référendum sur son indépendance.
En clair, la crise du Brexit est existentielle. Comment en sommes-nous arrivés là ? Dans un contexte d’austérité, d’incertitude du marché du travail, de fracture sociale, d’inégalité et de fragilité économiques, la propension à tenir les autres pour responsables peut devenir irrésistible. Le « Brexit » n’aura pas lieu. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Arnaud Leparmentier Attention, problème de traduction : les Britanniques ont certes voté pour le « Brexit », mais cette expression ne signifie pas qu’ils vont quitter l’Union européenne (UE) et encore moins l’Europe. Il suffit d’observer les tergiversations du premier ministre, David Cameron, qui souhaite laisser à son successeur le soin d’exercer l’article 50 des traités européens, ce fameux article qui entraîne le compte à rebours de deux ans pour sortir de plein droit de l’UE. Déjà, Albion joue la montre.
Elle va devoir négocier simultanément son divorce et son remariage, sous une forme à inventer, avec les Européens. Passons sur les mille questions sans réponse : que va-t-il advenir des immigrés polonais à Londres, des retraités anglais en Creuse, des étudiants espagnols en Ecosse, des droits de douane que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) interdit d’augmenter… Faire fi des rancœurs passées. Le « Brexit » ? Un malentendu. Les « Brexiters » ont gagné mais ils font pâle figure. Les vainqueurs sont discrets ou arborent des têtes d’enterrement. On a connu Boris Johnson plus rigolard. L’ancien maire de Londres est l’homme qui a dominé la campagne : il a cristallisé le vote « out ».
Avec Michael Gove, son compère du Parti conservateur, ils ont mené la charge, sans trop de scrupules. La presse tabloïd les a solidement appuyés. Séisme du 23 juin Ce ne sont pas seulement les marchés, qui font plonger la livre, douter les investisseurs et déprimer la City. Brexit : derrière le psychodrame la faillite d'une élite, Editos & Analyses.