« Sans contact » – Revue Hermès – Cognition – Communication – Politique. Par Dominique Wolton Déconfiné, peut-être, mais avec la hantise de croiser l’autre, le passant, celui qui peut devenir instantanément mon ennemi parce qu’il va m’infecter.
L’autre est là, visible, devenu menaçant. Hier, finalement caché par mon confinement, il était moins dangereux, chacun était dans sa bulle. Tout a basculé. Ne laissons pas s’installer le monde sans contact. Tant de gens parlent du « jour d’après », de tout ce qu’il faudra accomplir et obtenir après le coronavirus.
Mais au-delà des maladies et des deuils de chacun, dans quel état y arriverons-nous collectivement ? Dans quel état psychologique ? Le confinement n’a pas révolutionné l’espace public numérique, mais il a accéléré sa transformation. Pendant la période de confinement, sans possibilité d’interaction physique collective, les citoyens n’ont pu s’informer et s’exprimer que par le biais des médias à disposition dans leur foyer.
Plus qu’un bouleversement radical des modalités d’accès à l’information et de débat public — l’un des domaines de la vie sociale affecté par cette séquence —, le confinement a entraîné une accélération des mutations déjà à l’œuvre. Isolement physique, temps disponible, actualité dense et enjeux complexes : tous les ingrédients étaient en place pour intensifier le processus de transformation de l’espace public. Les deux dimensions fondamentales de transformation de l’espace public Deux dimensions sont primordiales pour comprendre la nature de cette transformation : la première est la centralité acquise par l’Internet, qui se situe désormais au cœur des pratiques informationnelles et du débat public.
COVID : gratuité contre droit d’auteur #CulturePrime. Covid-19 : des cartes très politiques. Tribune.
Lors de sa conférence de presse de jeudi, le ministre de la Santé a présenté trois cartes «reflétant l’activité virale du Covid-19» dans les départements français, sur lesquelles sera en partie fondée la stratégie de déconfinement à partir du 11 mai. Carte 1 : «Circulation active du virus», jeudi. Sources : Ministère des Solidarités et de la Santé, Santé publique France. Avec leur classement en trois catégories des départements, elles apparaissent comme la garantie que les décisions du gouvernement seront fondées sur une analyse statistique objective. Pourtant, les cartes ne sont pas des images «scientifiques» indiscutables (1), surtout lorsqu’elles sont utilisées par des politiques en temps de crise. Carte 2 : «Tension hospitalière sur les capacités en réanimation», jeudi. Un titre, une légende Une carte n’est vraiment lisible que si elle comprend au moins un titre et une légende qui explique les choix graphiques opérés. Carte 3 : «Synthèse», jeudi.
« Ironie de la situation : le gouvernement publie une page pour lutter contre les fake news… puis l’abandonne, afin de couvrir sa propre opération de désinformation ! » Les véritables raisons derrière l’abandon de. L’imagerie du Covid-19 dans les médias. Pour un chercheur spécialiste d’imagerie scientifique, la crise sanitaire actuelle et sa médiatisation sont sidérantes car elles montrent la recherche de l’iconicité à tout prix en train de se faire.
Et elle confirme que les ressources visuelles sont limitées. Dans des travaux de recherche (aujourd’hui anciens !) J’avais nommé cette quête d’images censées représenter certaines dimensions de cette crise, et ce en suivant la théorie Freud sur le travail du rêve, « la prise en considération de la figurabilité ». À l’issue d’un parcours non systématique dans divers médias « tous publics » et sans aucune prétention à l’exhaustivité, j’ai extrait (fin mars-10 avril 2010) trois catégories d’illustrations. Ce sont celles qui émergent de la presse écrite, de la télévision et plus marginalement de l’Internet dès lors que ces médias veulent s’adresser à leurs publics. Image publiée et consultée le 26 mars 2020 Que montre-t-elle ? Pourquoi est-il rouge ? Date du graphique : 20 mars 2020.
Ce que le coronavirus fait à l’info. Coronavirus / Covid-19 : Bing et Google se mobilisent. La pandémie du coronavirus (Covid-19) se répand dans le monde entier et les deux principaux moteurs de recherche se sont mobilisés pour proposer aux internautes des outils de suivi de la maladie.
Covid-19 : Santé publique France publie ses données en Open data. Durant la crise sanitaire liée à l'épidémie du COVID-19, Santé publique France se charge de surveiller et comprendre la dynamique de l'épidémie, d'anticiper les différents scénarii et de mettre en place des actions pour prévenir et limiter la transmission de ce virus sur le territoire national.
Mais, depuis le 21 mars 2020, Santé publique France est allé plus loin en mettant ses données sur le coronavirus à disposition de tous en Open Data. Orange recycle son service de géolocalisation pour la pandémie. Depuis des années, Orange cherche à commercialiser la mine d’or que sont nos données de géolocalisation (la liste des antennes-relais auxquelles nos téléphones se connectent au fil la journée).
La pandémie semble être pour l’entreprise une bonne occasion d’ouvrir son marché. En 2013, Orange a lancé une première offre, Flux Vision, qui propose aux villes et lieux touristiques des statistiques sur les « flux de déplacement » de leurs visiteurs : fréquentation, durée de séjour, provenance, chemins parcourus. Google et le Covid-19 ou le Big data au service des gouvernements. Google a mis en ligne vendredi l’ensemble des données de déplacements des utilisateurs (qui ont activé l’option localisation) de son outil de cartographie, Google Maps.
Des données qui doivent, selon le géant du web américain, permettre d’aider les dirigeants à améliorer l’efficacité de leur politique de confinement. Des données agrégées et anonymes des régions de 131 pays sur une même période – du 16 février au 29 mars - qui déterminent selon Google des tendances. Contre le COVID-19, la géolocalisation déjà autorisée. Face au COVID-19, de nombreux États annoncent leur intention de recueillir massivement des données de géolocalisation auprès des opérateurs de communication.
En Chine, aux États-Unis, en Italie, en Israël, en Corée du Sud, en Belgique. En dépit d’un amendement scélérat proposé par l’opposition, une telle ambition est pour l’heure absente du projet de loi français dédié à l’épidémie, actuellement débattu au Parlement. Et pour cause : depuis 2015, la loi renseignement semble déjà autoriser de telles mesures.
L’an dernier, nous avons attaqué cette loi devant le juge de l’Union Européenne, dont nous attendons bientôt la décision. Contre la pandémie due au coronavirus, de nombreux pays misent sur la surveillance permise par le « big data » Utiliser les données personnelles pour juguler la pandémie de Covid-19 : l’idée fait peu à peu son chemin dans le monde entier. Que cela soit déjà mis en œuvre ou seulement envisagé, la logique est commune : puisque le coronavirus, très virulent, se propage avec les déplacements des populations, utiliser la masse de données personnelles numériques générées par nos smartphones peut aider à comprendre la manière dont le virus progresse, voire guider les décisions de mise en quarantaine. Lire aussi Rappel à l’ordre, conseil de défense, apéro aux fenêtres : revivez la 4e journée de confinement en raison de l’épidémie due au coronavirus Une application imaginée à Oxford.