L'enfant et les écrans dans Rue des écoles. Que faire d’intelligent avec les écrans en tant qu’éducateur ?
Comment en tirer parti… loin de s’extasier devant l’apparente habileté des tout-petits à manipuler des objets encore récents pour les adultes et sans paniquer devant l’immense séduction des multiples appareils et technologies qui ont envahi nos vies ? Faire face. Accepter le fait que ces écrans font partie de notre civilisation. Que nous les avons créés pour répondre à des besoins (communication, information) et pour nous distraire et qu’ils sont des outils que l’on peut utiliser en conscience pour les mettre au service de notre intelligence. C’est cette sagesse numérique que nous propose de développer l’Académie des sciences.
Deux des auteurs de ce livre sont là pour en parler : Elena Pasquinelli, Postdoctorante à l'Institut Jean Nicod (EHESS-ENS-CNRS) en sciences cognitives, membre de La main à la Pâte. Écrans : une menace pour la santé des enfants ? L'étude qui va vous dissuader d'exposer vos enfants aux écrans. L'Académie américaine de pédiatrie (AAP) s'est penchée sur l'usage des appareils à écrans chez les plus jeunes, et ne cache pas son inquiétude. En résumé : "Les enfants d'aujourd'hui grandissent immergés dans un monde d'écrans, ce qui a des effets positifs et négatifs sur le développement. " L'ère des écrans Les pédiatres rappellent d'abord les constats suivants : Les enfants de moins de 8 ans passent de moins en moins de temps devant la télévision (de 2,24 heures quotidiennes en 2002 à 1,59 heure en 2012), concurrencée par les plateformes de streaming comme YouTube et Netflix.75% des adolescents possèdent un smartphone, qui leur permet d'accéder à internet, de regarder des vidéos, et d'interagir avec des applis. 91% d'entre eux se connectent depuis des appareils mobiles (téléphone, tablette), si bien qu'un quart des ados est décrit comme "constamment connecté" à internet.76% des adolescents utilisent au moins un réseau social, et Facebook demeure le plus populaire.
Temps d'écran et résultats scolaires enfin une étude allemande - CoSE - Collectif surexposition écrans. Les grandes études sur les répercussions des écrans sont essentiellement d’origine nord américaines (USA et canada) mais d’autres pays commencent à émerger : Thaïlande (Chonchaiya) Chine (Wu) et depuis quelques mois seulement des études allemandes avec tout récemment des études sur les répercussions sur le sommeil (Genuneit J, Sleep Med. 2018 May), ou sur les corrélations avec les troubles du comportement .
L’originalité de cette étude est d’avoir suivi (dans une cohorte appelée LIFE) 850 adolescents de niveau de collèges différents de Leipzig : en Allemagne les enfants sont répartis vers dix ans entre trois collèges de niveaux différents voir iconographie ; Les niveaux en mathématique, en allemand et en éducation physique étaient mesurés à l’entrée de l’étude et un an plus tard; Le temps d’activité physique, de « jeu »non organisé ou en activité physique spécifique était aussi mesuré, ainsi que le temps et le type d’écran.
Poulain T, Peschel T, Vogel M, Jurkutat A, Kiess W. Etudes – Le bon usage des écrans. Tel est le principal enseignement d’une étude publiée en novembre 2019 dans la revue médicale The Lancet Child & Adolescent Health.
Les auteurs de cette étude ont compilé des données recueillies dans le cadre scolaire auprès de 1,6 million d’adolescents âgés de 11 à 17 ans issus de 146 pays. Ces derniers ont été interrogés sur leurs dépenses physiques (sport, déplacements actifs, tâches domestiques…). Il ressort que plus de 80 % des jeunes pratiquent moins d’une heure d’activité physique par jour. De nombreux facteurs peuvent expliquer cette progression de la sédentarité : manque d’informations sur les recommandations officielles, niveau d’équipements insuffisant, augmentation du temps consacré aux écrans… La France ne fait pas figure de bonne élève puisque 87 % des adolescents de 11 à 17 ans ne respecteraient pas les recommandations officielles.
Et les filles sont davantage touchées que les garçons par cette progression de la sédentarité. Consulter l’article en ligne.