Marche eloge. Usbek & Rica - Et si le futur appartenait aux lents ? L’apologie de la vitesse et de l’accélération n’a pas toujours été la norme et a accompagné l’entrée de l’Occident dans l’époque moderne.
Et si un retour de la lenteur était la clé pour retrouver qualité de vie et bien-être au travail ? C’est la réflexion que développe dans cette tribune Pauline Rochart, consultante indépendante, spécialiste du futur du travail et des organisations, après avoir lu l’essai sur Les hommes lents (Flammarion, 2020) de l’historien Laurent Vidal. En septembre dernier, un éboueur parisien, assoupi sur le rebord d’une vitrine, se fait prendre en photo à son insu.
Le cliché diffusé sur Twitter alerte son employeur, qui le licencie. L’affaire a fait grand bruit. Livre : Les Hommes lents. Résister à la modernité. Le monde se divise, dit-on, en deux catégories : ceux qui arrivent toujours à l’heure, voire en avance, et ceux qui ne s’embarrassent guère d’un quart d’heure, ou plus, de retard – Marilyn Monroe sur les plateaux de tournage en est une figure légendaire.
Aujourd’hui, nous sommes loin des caprices de stars. Alors que les rythmes de travail et de vie s’accélèrent, le retard ne signale plus une désinvolture, il est devenu une condition existentielle générale qui nous mène au bord de la rupture. Dans ce contexte, ne serait-il pas temps de réhabiliter une forme de liberté par rapport au temps, voire de renoncer définitivement à le gérer toujours plus efficacement ? Les Hommes lents : résister à la modernité de Laurent Vidal et Éloge du retard d'Hélène L’Heuillet. Deux livres qui s’attaquent au mal contemporain, j’ai nommé : l’accélération.
Dans Les Hommes Lents : résister à la Modernité, XVe-XXe siècle, publié chez Flammarion, Laurent Vidal propose une histoire peu connue : celle de la lenteur. L’historien montre comment la Modernité s’est construite sur une discrimination, fondée sur la vitesse érigée en vertu sociale. Mais si la lenteur est un vice, attribué plus volontiers aux pauvres, aux indigènes colonisés ou aux migrants… elle peut aussi devenir une arme de subversion dans les mains des dominés. Usbek & Rica - « Ralentir est devenu subversif » Je voulais me départir de la littérature sur la lenteur qui existe déjà, et qui est abondante, de cet éloge de la lenteur qui a déjà été fait et bien fait.
C’est en historien que je voulais approcher cette question et je me suis rendu compte que l’on pouvait établir, dans l’Occident chrétien, un moment où le discours religieux et le discours économique se sont rencontrés. (14) «Les Hommes lents», leçon de pauses. Dans la tradition théologique, la paresse (longtemps qualifiée d’acédie) est un péché capital qui se caractérise par la mollesse mais aussi par la lenteur.
Pour Guillaume Peyraud, dominicain du XIIIe siècle, l’acédie conduit au gaspillage de l’un des biens les plus précieux que Dieu a accordés à l’homme : le temps. Etre lent et oisif est fortement condamnable car c’est le contraire d’un bon comportement chrétien. «L’homme n’a pas été créé pour être oisif mais pour travailler», explique Martin Luther dans son Commentaire du livre de la Genèse. Les voyages immobiles (1/3) : Oblomov d’Ivan Gontcharov. Oblomov : une éthique de la paresse – PHILITT. Oblomov n’est pas seulement le récit d’un homme paresseux mais aussi celui d’un homme à la recherche du bonheur.
Oblomov repoussera la passion, une émotion jugée trop violente pour accepter une dimension inférieure du bonheur. Être capable de toucher le bonheur réel, celui à hauteur d’homme, n’est-ce pas cela s’accomplir ? C’est en tout cas la sagesse choisie par ce « Platon en robe de chambre ». « On dirait que tu as même la flemme de vivre. ». Cette phrase assénée à Oblomov par son ami Stolz résume parfaitement le caractère de ce personnage. La Lenteur: entre ennui, paresse, plaisir et art de vivre. V - Le mouvement "slow": la lenteur pour résister au règne de la vitesse A.
"Slow Food": aux origines du mouvement "slow" Le mouvement "slow", aussi appelé mouvement doux en français, "prône une transition culturelle vers le ralentissement de notre rythme de vie, l'adoucissement des pressions modernes et l'appréciation des choses simples. Il s'oppose à un nombre de tendances qu'a vues naître le XXe siècle telles que la restauration rapide (et donc la malbouffe), le tourisme de masse, l'hyperconnexion, la consommation démesurée" (source wikipedia).
Le mouvement débute en Italie en 1986, en réaction à l'installation d'un McDonald, à Rome. il concerne donc d'abord le domaine culinaire. Pour réenchanter le monde, il faut réapprendre à prendre son temps. Temps de lecture: 3 min Avoir manqué de temps pour faire la recension du petit opus de Denis Grozdanovitch est sans aucun doute l’ironie du sort la plus étrange qui soit.
En effet, dans son Petit éloge du temps comme il va, l’auteur rappelle à son lecteur, dans un essai à sauts et à gambades que n’aurait pas renié un certain Montaigne, combien il faut savoir, dans la vie, prendre le temps ou plutôt savoir savourer et apprécier les diverses temporalités que la modernité nous usurpe souvent –du temps de la lecture au temps de la réflexion, du temps de l’observation de nos climats (extérieurs comme intérieurs) au temps précieux du souvenir… Si le dernier chapitre retrouve le ton des débuts, en restituant quelques expériences singulières nées de déambulations personnelles (on souhaiterait que l’auteur, ayant pensé le Temps, se mette désormais à interroger l’Espace!)
, il se trouve également teinté d’un certain pessimisme. Bibliographie Lenteur. Peut-on résister à l'ère du temps accéléré ? 1Winston Smith, le personnage de 1984, est un archiviste bien curieux dont la mission est de falsifier ou d’effacer le passé pour le compte d’un régime dont le slogan est : « Celui qui a le contrôle du passé a le contrôle du futur.
Celui qui a le contrôle du présent a le contrôle du passé. » Ce travail d’amnésie programmé offre des possibilités insoupçonnées : « La guerre c’est la paix. La liberté c’est l’esclavage. L’ignorance c’est la force », est-il ainsi inscrit au fronton du ministère de la Vérité. Sans passé ni futur, tout devient possible. De l’Angsoc, ce régime totalitaire imaginé par George Orwell, Jean Chesneaux dit qu’il « préfigure la société synchrone intégrale que nous proposent certains futurologues [1][1]J. Réflexions autour de la lenteur. Réflexions autour de la lenteur. 1Depuis une trentaine d’années, les critiques de l’accélération se couplent d’une valorisation de la lenteur.
Ces thématiques sont plutôt le domaine de sociologues ou de philosophes et font rarement l’objet d’une approche spatiale, même si les géographes s’intéressent de plus en plus aux questions temporelles. 2S’intéresser à la lenteur conduit à mener des réflexions autour de la vitesse, entendue comme l’allure à laquelle se produit un phénomène pour évoluer, se transformer, se produire. Au sens premier, une vitesse est un rapport au temps avec des vitesses rapides et d’autres lentes. La lenteur n’existe donc pas dans l’absolu et est considérée en comparaison avec des mouvements ou des pratiques plus rapides. 3Notre appel à communication interrogeait la valorisation récente de la lenteur comme objet d’étude et comme manière de faire de la recherche.
Hartmut Rosa: «Nous sommes devant une occasion rare de décélérer» Éloge de la lenteur. Privilégier la marche, prendre le temps de cultiver des plantes, les regarder pousser... Ce sont des moyens de se sentir exister ! Approches sensibles d'un philosophe, un paysagiste et un anthropologue. Et, ne pas oublier que "Pour faire un jardin, il faut un morceau de terre et l'éternité.
" Hartmut Rosa, Vincent Desportes, A. et F. Laugrand ... Surprise et ralentissement. Le temps que nous vivons est-il « hors de ses gonds » comme l’écrivait Shakespeare dans « Hamlet » ? Alors que l’évènement est supposé remettre l’histoire en marche, celui que nous subissons depuis plusieurs semaines semble la ralentir et la figer. Marche ou rêve : Catherine Cusset, David Le Breton, Charlotte Garson.
Catherine Cusset est écrivaine. Parmi ses publications, Un brillant avenir (Prix Goncourt des lycéens 2008), L’autre qu’on adorait et Vie de David Hockney. Elle a voyagé au Mexique, au Brésil, au Vietnam, au Népal, au Maroc, en Inde, au Costa Rica, en Chine… Le 4 juin dernier, elle publiait Trois fois au bout du monde, aux éditions Gallimard, dans la collection "Le sentiment géographique". Le récit de trois de ses voyages. Elle qui, écrit-elle, a toujours été « une plante d’appartement, une petite nature, une trouillarde. » se retrouve à l’autre bout du monde : un trek au Népal en février 2013, un voyage au Costa Rica en mars 2014 et un voyage en Chine en mars 2019.
La décroissance ou le sens des limites, par Serge Latouche (Le Monde diplomatique, septembre 2016) Le projet de la décroissance n’est ni celui d’une autre croissance (« verte », par exemple), ni celui d’un autre développement (« soutenable », « social », « solidaire », etc.). Il s’agit de construire une autre société, une société d’abondance frugale ou de prospérité sans croissance. Autrement dit, ce n’est pas d’emblée un projet économique, fût-ce d’une autre économie, mais un projet sociétal qui implique de remettre en cause la domination de l’économie sur nos imaginaires politiques.
Faire de la décroissance une variante du développement durable constitue dès lors un contresens historique. Enquête sur la décroissance, une idée qui chemine, par Eric Dupin (Le Monde diplomatique, août 2009) Il fallait voir l’air interloqué de M. François Fillon. Ce 14 octobre 2008, M. Éloge de l'immobilité - Jérôme Lèbre. « Ralentir la ville » : les Cittàslow contre le culte de la vitesse. Nichée au sommet d’une colline en Ombrie (Italie), la cité médiévale d’Orvieto domine l’autoroute et la ligne à grande vitesse reliant Florence à Rome.
Mais dans les étroites rues pavées, nulle trace d’automobile. Seuls quelques minibus au gaz, silencieux, frôlent les tables des cafés installées au soleil. Dans le dédale des ruelles libérées des files de stationnement, le regard s’accroche aux églises, aux arches, aux tours et aux palais. C’est dans cette ville qu’a été signée en 1999 la charte fondatrice de Cittàslow (« Ville lente »). Habiter autrement, un autre rapport au temps. 1L’habitat participatif est une dénomination récemment adoptée [1][1]La parution en 2011 du Livre blanc de l’habitat participatif… qui désigne un ensemble d’initiatives diverses et plurielles, qui se caractérisent par des habitats regroupés de plusieurs ménages choisissant de mettre en commun certains espaces [2][2]Il existe une grande variété de configurations selon le nombre…. Le mouvement Slow Food : contretemps de l'accélération temporelle ?
Le mouvement Slow Food nous permet, à nous les paysans, de faire reconnaître notre métier par la promotion des produits que nous cultivons. La gastronomie n’est pas vraiment une question à laquelle les paysans s’intéressent. Slow TV, slow food, slow cities… Cinq façons de ralentir le rythme. En Norvège, la "téléscargot" bat des records d'audience. L'accélération de la vie quotidienne et de nos modes de consommation pousse certains à entamer un mouvement de décélération. "Lent(e)". Dans la langue française, cet adjectif reste péjoratif. Bernard Moitessier, le marin et l’Alliance (1925-1994) Le but de ma vie était d’atteindre ma vitesse de libération. Bernard Moitessier Né en 1925 à Saïgon, fils de colon, Bernard Moitessier passe son enfance avec des pêcheurs vietnamiens. Prisonnier des japonais avec sa famille pendant la seconde guerre mondiale, puis engagé comme matelot-interprète à la libération, il développe pendant cette période une aversion de la violence et des armes.
Petit éloge de la procrastination. Le philosophe américain a écrit un plaidoyer en faveur de la procrastination structurée, proposant quelques mesures adaptées à ceux qui remettent au lendemain afin de tirer profit de cette tendance et augmenter leur capacité de travail. Procrastinateur vs proactif. Carpe diem - Liste de 33 livres.
L'art de prendre son temps : Essai de philosophie politique Jean-Paul Jouary 1 critique. Oxmo Puccino - Slow Life. L'ennui, très tendance. Olivier Gosselain : “Slow Science et désexcellence: quelques poches de résistance en Belgique”- 12° séance séminaire_100512 – Politiques des sciences. Pour me présenter très rapidement, je suis professeur à l’Université libre de Bruxelles, j’ai une formation d’archéologue, ma spécialisation est plutôt l’ethnographie des techniques et tout particulièrement l’ethnographie de la poterie en Afrique et, jusqu’à il y a très peu de temps, je n’aurais jamais pensé que je me retrouverai ici à parler de politique des sciences.
C’est quelque chose qui est tout à fait récent pour moi : je ne suis pas engagé depuis longtemps, comme l’est ma voisine, dans un mouvement ou dans la résistance ; en tout cas pas de manière structurée. Je viens vous parler aujourd’hui de quelques expériences en Belgique qui tournent autour de la notion de désexcellence et de Slow Science. Je précise que la plus ancienne de ces poches de résistance a émergé il y a moins d’un an. Éloge de la lenteur au cinéma.
L’urgence de se hâter lentement : « Les Hommes lents », de Laurent Vidal, « Eloge du retard », d’Hélène L’Heuillet, et « Rendre le monde indisponible », d’Hartmut Rosa. « Les Hommes lents.