Penser le territoire à l'heure de l'Anthropocène – à propos des « communs négatifs » Que signifie vivre dans une ville devenue hostile à la vie elle-même ?
C’est l’expérience que font les habitant de Centreville, une petite commune pauvre de l’Illinois aux États-Unis, laissée à elle-même, qui a connu une lente et profonde dégradation. Une situation que nous devons considérer comme potentiellement la nôtre, tant elle incarne la menace qui pèse sur nos territoires. À l’heure de l’Anthropocène, les communs sont et seront en effet constitués de terres polluées, de rivières épuisées, de sols desséchés et d’infrastructures en décomposition : des « communs négatifs » en somme. La petite ville de Centreville aux États-Unis, située dans l’État de l’Illinois, et plus précisément dans le comté de Saint-Clair, est depuis plusieurs mois le théâtre d’appels à l’aide émanant d’une partie de sa population, qui ont fini par se transformer en mouvement de protestation. Il prend ainsi des accents ... Alexandre Monnin.
Design. La « ville sûre » ou la gouvernance par les algorithmes, par Félix Tréguer (Le Monde diplomatique, juin 2019) En ce 28 décembre 1948, dans Le Monde, le logicien Dominique Dubarle publie l’un des tout premiers articles consacrés aux nouveaux calculateurs mis au point aux États-Unis durant la seconde guerre mondiale.
D’emblée, il tente d’anticiper les effets politiques de ce qu’on appellera bientôt l’informatique. La cybernétique balbutie, et le capitalisme de surveillance n’est pas encore d’actualité (1), mais il comprend déjà que, à terme, cette technologie est appelée à muter en une « machine à gouverner » : « Ne pourrait-on imaginer, écrit-il, une machine à collecter tel ou tel type d’informations, les informations sur la production et le marché, par exemple, puis à déterminer, en fonction de la psychologie moyenne des hommes et des mesures qu’il est possible de prendre à un instant déterminé, quelles seront les évolutions les plus probables de la situation ? À Bruxelles, un couple de hackers urbains face au mobilier anti-SDF. Charlotte Renouprez et Laurent Toussaint sont devenus « hackers urbains » pour dénoncer l'installation dans leur ville de mobilier anti-SDF, que le couple considère comme une forme de « discrimination invisible ».
Reportage à Bruxelles. « Les justiciers urbains ». C’est le surnom qu’a donné la presse à Charlotte Renouprez et Laurent Toussaint. Ce couple, fondateur du collectif Design for Everyone, se livre depuis plusieurs mois à une bataille contre le mobilier urbain anti-SDF en détournant les bancs de Bruxelles au moyen de planches, de palettes et de quelques vis, rien de plus. « Tout le monde peut le faire. On a misé sur la simplicité et le côté non destructeur. Ce samedi matin, c’est branle-bas de combat. Mobilier insidieux Le mobilier dissuasif est en effet devenu monnaie courante dans les grandes villes européennes.
. « On est obligé d’être hyper inventif pour chasser des gens qui sont déjà exclus » Car le nombre de personnes sans-abri ne diminue pas. . « Urbanisme néolibéral »
De l'évolution technologique du trottoir. Le trottoir remonte à la plus haute Antiquité.
Quoi de plus ordinaire qu'un trottoir ? Et pourtant, si nous l'observons suffisamment, nous nous apercevons que la technologie le concerne lui aussi, que le trottoir évolue avec son temps. Un centre commercial de Liverpool, en Angleterre, a tenté de nous le prouver la semaine dernière. Avant de voir ce qui se passa dans ce coin de la cité des Beatles, remontons un peu dans le passé et constatons que le trottoir n'est pas forcément immobile, qu'il a parfois la capacité de se déplacer.
Bien qu'un brevet français de trottoir roulant fût déposé dès 1880, le tout premier fut construit en 1893 à l'occasion de l'Exposition universelle de Chicago. Le système fut repris en 1900 pour l'Exposition universelle de Paris où fut installé un trottoir roulant baptisé la Rue de l'Avenir. Ce trottoir comportait trois parties. Si les Expositions universelles ne durent qu'un temps, les trottoirs sont d'un emploi quotidien.
Mainmise sur les villes. Ces dernières années, partout en Europe, des milliers d'habitants sont descendus dans la rue pour remettre en cause la représentation politique, mais aussi défendre le droit à l'espace urbain.
L'hyperurbanisation à coups de bulldozer et les expropriations massives imposées par les autorités publiques stambouliotes expliquent en partie la révolte de la place Taksim. Plus près de nous, l'installation d'un Ikea dans le centre-ville de Hambourg ou la construction d'un gigantesque centre commercial, portée par Auchan pour le projet du Grand Paris, arrangent les pouvoirs publics, qui n'ont plus les moyens d'investir dans l'espace urbain. Ces exemples charrient leur lot d'interrogations sur l'état de la démocratie urbaine aujourd'hui : comment la ville se transforme-t-elle et quelle place y occupent les citoyens ?
Les habitants ont-ils leur mot à dire face aux technocrates, politiques, urbanistes et promoteurs qui façonnent les métropoles ? Contre-pouvoir. Rien de tel qu'un banc pour faire marcher les...