La ville peut-elle nous nourrir ? Dans ma chronique du 5 novembre, je raconte ma virée déchétarienne.
Une façon de se nourrir en ville. D’autres existent, notamment celles découlant de l’agriculture urbaine : jardins communautaires et collectifs, serres et ruchers sur les toits, champignonnières, balcons-cours-saillies de trottoir transformés en potagers… De ville à nourrir à ville qui nourrit. Entre deux grands panneaux en feutre fixés sur un support d’où sortent de leur pochette-surprise de jeunes laitues, dans les serres du bâtiment universitaire à l’allure de paquebot donnant sur l’avenue du Président-Kennedy à Montréal, j’ai posé une question à Éric Duchemin, professeur associé à l’Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM : la ville (sous-entendu ici : Montréal) est-elle en mesure de nous nourrir ? « Si l’on parle en superficie et uniquement en production de légumes et de petits fruits, alors la réponse est oui, la ville peut nous nourrir », affirme le consultant en agriculture urbaine. Nourrir en emploi ? AgroCité et l'agriculture urbaine sur le campus - Impact Campus.
L’association étudiante AgroCité a créé une méthode de plantation hydroponique verticale dans les couloirs du pavillon Paul-Comtois au cours des dernières semaines.
Les quatre variétés de laitues qui y sont plantées sont ensuite vendues au restaurant l’Intégral du pavillon Alexandre-Vachon. Un projet 100 % étudiant, dont l’agriculture urbaine constitue une première à l’Université Laval. Ayant vu le jour en janvier 2014, AgroCité accueille des étudiants de toutes les facultés. L’association rassemble actuellement sept étudiants sur le comité, sans compter la vingtaine d’entre eux qui travaillent sur le projet d’agriculture urbaine. Le président par intérim, Jean-Philippe Pomerleau, voit ce type d’alimentation comme la solution aux enjeux de la consommation au 21e siècle.
La ville peut-elle nous nourrir ? A Paris, la première récolte des citadins maraîchers. Une association maraîchère participative loue à la ville de Paris un terrain de 600 m2 dans le bois de Vincennes. Graphiste, infirmier ou plombier, ils proposent leurs légumes en vente directe. Le terrain cultivé par V’île fertile, dans le bois de Vincennes à Paris (Juliette Harau/Rue89) Haricots verts, betteraves ou basilic fraîchement cueillis... dans le bois de Vincennes. La ferme V’île fertile, implantée à Paris depuis mars dernier, gage sur la micro-agriculture pour nourrir les citadins. Installée dans le Jardin tropical (XIIe arrondissement), aux portes de Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne), cette association maraîchère participative propose ses légumes en vente directe.
Sur la base de l’économie circulaire (produire sans gaspiller, pour faire court), ils valorisent le recyclage des déchets organiques – des marchés de Nogent au crottin de la Garde républicaine – pour produire leur compost et redynamiser un sol encore trop pauvre. Pourquoi ? Le Monde.fr : Supplément spécial. Près de 60 % de l’Humanité se concentre aujourd’hui dans les zones urbaines.
D’ici 2050, cette proportion devrait atteindre 80 %, et la planète gagnera au bas mot 3 milliards d’habitants. Même en anticipant certaines évolutions technologiques, l’agriculture traditionnelle ne pourra pas répondre à la demande alimentaire : 80 % des surfaces arables du globe sont déjà en exploitation, et 15 % de ces sols ont même été épuisés (agriculture intensive, pollution, désertification…). Heureusement, architectes, designers et ingénieurs agronomes allient leurs compétences pour inventer la ferme de demain : au cœur des villes, et… à la verticale ! Légumes et poisson frais sont produits toute l'année et en toute saison avec très peu d'eau et pas d'engrais. Et si on aménageait des fermes dans nos villes ? Du basilique pousse dans The Plant, une ferme urbaine à Chicago (Plant Chicago, NFP/Rachel Swenie) Au sud du quartier berlinois de Tempelhof, à Berlin, entre un magasin Ikea et une voie rapide, se trouve la Malzfabrik.
Cet imposant complexe de briques rouges, construit en 1914, a longtemps abrité une malterie. Aujourd’hui, start-up et entreprises de design ont remplacé la production industrielle. Un hectare de forêt... dans un immeuble. Agriculture urbaine : l'avenir est sur les toits. L’agriculture verticale, l’avenir de l’alimentation urbaine? / Europe Duncan Graham-Rowe, collaborateur à The Economist et The Guardian en Grande-Bretagne, se demande si les immeubles de grande hauteur ne seraient pas la solution pour l’alimentation de demain.
Illustration conceptuelle d'une ferme verticale. © Oliver Foster Légende ou réalité, les jardins suspendus de Babylone sont sur le point de revoir le jour dans nos villes. C’est en tout cas de cette manière que Dan Caiger-Smith décrit l’agriculture dite ‘verticale’. Son entreprise, Valcent, a repris le concept au XXIe siècle en inaugurant la première ferme de ce type dans le parc de Paignton Zoo dans le Devon, en Angleterre.
L’idée est simple : utiliser au maximum les petits espaces en remplissant des serres de parterres de plantes empilés les uns sur les autres. Le système de Valcent nécessite à peu près la même quantité d’énergie qu’un ordinateur allumé pendant dix heures par jour. La ferme de 100 m² de Paignton Zoo cultive des légumes-feuilles pour l’alimentation animale. Urbanag.org.uk.