Bruno Latour et cie : dans l’intimité d’une transition écologique. Une Expérience signée Antoine Couder, réalisée par Diphy Mariani "Où atterrir ?
" demandait Bruno Latour dans un livre paru en 2017 en soulignant qu’on ne comprend rien aux positions politiques depuis cinquante ans, si l’on ne donne pas une place centrale à la question du climat et à sa dénégation. Un livre qui a considérablement marqué les esprits au point que certains médias français lui ont décerné le titre "d’intellectuel le plus influent dans le monde".
L’homme, aujourd’hui âgé de 75 ans, prend la chose avec humour, rappelant qu’il doit son succès à un simple questionnaire qu’il a proposé à la revue AOC, en 2020. Valérie Deldrève : Politiques environnementales et injustices. On a beaucoup compté sur la participation pour mieux entendre ces sentiments d’injustice.
Mais les études qu’on a conduites sur le terrain montrent que ceux qui participent aux scènes de l’action publique, dans les processus de concertation institués, sont ceux qui savent déjà se faire entendre dans l’espace public. Conclusion : cela renforce les asymétries locales. Des écologistes embarrassés par la décroissance. La décroissance ?
« Ce n’est pas le sujet », « ça fait peur », c’est « un débat théorique qui perd les Français ». Le moins qu’on puisse dire est que les candidats écologistes semblent bien embarrassés par la proposition de Delphine Batho de mettre ce sujet au cœur de la primaire. Pourtant, à défaut d’être un thème mobilisateur, la décroissance permet de marquer des différences, entre les prétendants écologistes (j’y viens), mais avant tout entre deux visions de l’avenir. La primaire populaire : une occasion de changer de voie - AOC media - Analyse Opinion Critique. Après les déclarations de candidature récentes Arnaud Montebourg et d’Anne Hidalgo, qui suivent celles de Jean-Luc Mélenchon ou de Fabien Roussel, et en attendant le résultat de la primaire des écologistes, la gauche apparaît plus fragmentée que jamais à l’approche de l’élection présidentielle.
La « primaire populaire », projet citoyen inédit qui reste peu médiatisé, entend apporter une réponse à cet éparpillement, en proposant une plateforme commune aux forces capables de porter un programme de transformation écologique et sociale… pour éviter le duel annoncé Macron-Le Pen. C’est en février 2021 que j’ai appris l’existence d’un projet de primaire citoyenne – qui ne s’appelait pas encore à l’époque « primaire populaire ». Il était porté par un groupe de jeunes gens, membres de la Rencontre des justices et qui cherchaient à élargir leurs soutiens et surtout, à faire vivre leur idée.
De quoi s’agit-il donc ? Dominique Méda. Réponse aux verts qui parlent de décroissance – Timothée Parrique. Un mot revient souvent dans les discussions de la primaire des verts : la décroissance.
Pendant les trois débats de l’automne 2021 (France Inter le 5 septembre ; LCI le 8 septembre ; Médiapart le 10 septembre), les cinq candidats ont tous pris position sur la question. Mais quelle est cette décroissance que les candidats défendent ou fustigent ? Pour le savoir, décryptons les propos de chacun ; non pas pour recommander l’un ou l’une d’entre eux, mais plutôt pour clarifier et approfondir les réflexions sur le sujet.
Débat : Pourquoi y a-t-il si peu d’écoles alternatives en France ? Les écoles « différentes », c’est-à-dire celles dont le projet se situe dans la filiation des pionniers de l’éducation nouvelle (Freinet, Montessori, Steiner, Freire, Oury…), ont en commun la mise en œuvre de méthodes actives et une approche globale des savoirs ; il s’agit de partir des intérêts et des questionnements de l’élève, une approche globale des savoirs, le respect des rythmes de chacun, le développement de l’autonomie et la responsabilisation.
En France, ces pédagogies sont peu développées. Le contraste avec la situation d’autres pays est saisissant. « Si nous voulons faire face à la crise écologique, nous devons évoluer en tant qu’êtres humains » Le problème c’est que ce n’est évidemment pas si facile, nous voulons tous, à certains moments de nos vies, changer nos habitudes et pourtant peu d’entre nous y parviennent réellement et durablement.
Que l’on se rassure, ce n’est ni la faute d’un manque de volonté, ni un excès de fainéantise, c’est le résultat de la puissance des automatismes ancrés dans nos schémas mentaux. Nos habitudes ne sont en effet qu’un ensemble d’automatismes acquis par l’expérience et ancrés dans nos cerveaux et nos corps. Ces automatismes sont essentiels à notre survie, c’est grâce à eux que nous pouvons rapidement agir, notamment face au danger, et c’est aussi grâce à eux que nous parvenons à nous comprendre et à faire des choses ensemble sans toujours tout réinventer. Qu’elles soient bonnes ou mauvaises, nos habitudes nous sont utiles et même vitales !
Le défi est de taille mais n’est pas hors de portée. Découplage et croissance verte* Le “couplage” désigne le comportement asservi d’une variable par rapport à une autre.
Deux variables sont donc dites couplées si elles sont dans une relation de causalité, et toute variation de l’une implique une variation de l’autre. La relation qui relie les deux variations peut prendre une infinité de formes. La plus familière est linéaire : par exemple, le prix payé pour des carottes sur un marché est proportionnel au poids acheté. Leur écologie et la nôtre, par André Gorz (Le Monde diplomatique, avril 2010) Evoquer l’écologie, c’est comme parler du suffrage universel et du repos du dimanche : dans un premier temps, tous les bourgeois et tous les partisans de l’ordre vous disent que vous voulez leur ruine, le triomphe de l’anarchie et de l’obscurantisme.
Puis, dans un deuxième temps, quand la force des choses et la pression populaire deviennent irrésistibles, on vous accorde ce qu’on vous refusait hier et, fondamentalement, rien ne change. La prise en compte des exigences écologiques conserve beaucoup d’adversaires dans le patronat. Mais elle a déjà assez de partisans capitalistes pour que son acceptation par les puissances d’argent devienne une probabilité sérieuse. Alors mieux vaut, dès à présent, ne pas jouer à cache-cache : la lutte écologique n’est pas une fin en soi, c’est une étape. C’est pourquoi il faut d’emblée poser la question franchement : que voulons-nous ? « De quelle écologie parle-t-on ? » : la « génération climat » passée à la loupe. Yann Le Lann est maître de conférence à l’Université de Lille.
Il est par ailleurs coordinateur d’un collectif de sociologues, Quantité critique, né en 2018, dans le sillage des premières marches pour le Climat, pour mener une analyse quantitative, en immersion, des mouvements sociaux contemporains en prise avec l’écologie. Associé à Arte dans le cadre du programme « Il est temps », qui présente plusieurs documentaires consacrés aux mobilisations des nouvelles générations, ce collectif a pu mener une étude de grande ampleur.
Sur la base du volontariat, près de 400 000 personnes dans une dizaine de pays différents ont répondu à un questionnaire en ligne, comprenant 150 questions visant à définir un contour plus précis de notre rapport à l’écologie. Les ados de plus en plus anxieux face à la crise climatique et « à un vide qui déclenche une énorme colère. C’est une inquiétude particulière qui touche les ados : une angoisse spécifique vis-à-vis de la crise climatique et de ses conséquences de plus en plus visibles, appelée « éco-anxiété ». Les premières études sur le sujet montrent qu’elle est beaucoup plus répandue qu’on ne le croit, que les jeunes se mobilisent ou non pour le climat. L’éco-anxiété demeure encore trop peu mesurée, avec des outils inadaptés aux enfants. « La végétalisation de notre alimentation constitue une réponse aux enjeux climatiques et de santé publique » Tribune. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) alerte sur deux urgences : sanitaire, d’une part, et environnementale, d’autre part.
Nous, médecins, diététiciens, infirmiers, pharmaciens et autres professionnels de santé, appelons de nos vœux une évolution de notre alimentation en faveur de davantage de végétal. Diminuer notre consommation de viande est indispensable si nous voulons prendre soin de notre santé, de celle de nos enfants et de notre environnement.
Pour arriver à ce changement et rendre accessible à toutes et tous une alimentation durable et de qualité, l’Etat doit assumer ses responsabilités et soutenir l’introduction de menus végétariens équilibrés dans la restauration collective. Interview de Arthur Keller, auteur de Twice as Bright, la série qui nous (...) - Effondrement. Arthur Keller est ingénieur en aérospatiale de formation aujourd’hui spécialisé dans le domaine des vulnérabilités des sociétés humaines et des stratégies de transition écologique et de résilience, conférencier, formateur et consultant. Il a, en outre, une expérience d’auteur professionnel finaliste de plusieurs festivals de scénaristes.
Enfin, il travaille depuis bientôt dix ans sur les risques d’effondrement et s’emploie à identifier les mécanismes de la pédagogie, de la sensibilisation et de la mobilisation sur ce thème. Le cœur de votre travail, c’est donc l’effondrement qui vient ? TEMOIGNAGES. "C'est carrément déprimant" : des fonctionnaires en charge de la lutte contre le dérèglement climatique disent leur dépit. Cette nuit-là, Julien*, prévisionniste à Météo France depuis une dizaine d'années, n'a pas vu l'orage arriver.
Non, pas seulement les gros nuages qui s'amoncelaient derrière sa vitre. Mais surtout la charge de travail qu'il allait devoir affronter, seul de nuit, comme souvent lorsqu'il endossait le rôle de responsable régional dans le Sud-Ouest. Un avis de gros temps qui, une fois de plus, l'a obligé à se démultiplier : évaluation des risques, diffusion de l'alerte, discussions avec la gendarmerie, les pompiers, les préfectures et tous les acteurs en charge de la gestion des risques et des crises. "C'est compliqué de tout gérer. On vit des situations extrêmement compliquées, où on a l'impression de ne pas avoir fait le maximum pour notre travail", peste cet agent, à la fois las et démuni.