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Architecture

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Lacaton & Vassal, Prix Pritzker : "Arrêtez de démolir !" Comment mieux habiter ?

Lacaton & Vassal, Prix Pritzker : "Arrêtez de démolir !"

Telle est la question qui semble traverser les projets d'Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal. Ils se sont rencontrés à l'école d'architecture de Bordeaux et ont formé leur propre cabinet en 1987. Depuis, c'est une succession de projets pour le duo qui préfère transformer plutôt que détruire, trouver de la liberté dans les contraintes (notamment les budgets réduits) et offrir des espaces toujours plus importants que ceux prévus dans la commande. Lacaton et Vassal, la vie sous serre. C'est la fête du polycarbonate dans les murs modernistes de la Villa Noailles.

Lacaton et Vassal, la vie sous serre

Le bâtiment de Mallet-Stevens héberge une exposition dédiée aux architectes Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal, poètes du plastique et de la tôle ondulée. Dans le milieu de l'architecture branchée, on dit "les Lacaton-Vassal", avec de la sympathie souvent, de l'agacement parfois. On leur doit des maisons-cabanes, la rénovation a minima du Palais de Tokyo à Paris, des universités à Grenoble et à Bordeaux. A chaque fois, le duo crée sans tapage des espaces d'une sobre générosité avec des matériaux "pauvres". Sortis il y a quelques lustres du vivier bordelais de l'agence Jacques Hondelatte, les deux jeunes quinquagénaires ont "désappris" leur métier lors d'un séjour de cinq ans au Niger. Leur approche prend corps en 1993 avec le bâtiment qui les signale à l'attention du petit monde de l'architecture : la maison Latapie.

A la modestie des moyens s'ajoute une discrétion dans l'intervention. Prix Pritzker 2021 pour Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal : « Partout dans le monde, il y a cette folie de détruire » Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal ont reçu, mardi 16 mars, le prix Pritzker, la plus prestigieuse récompense en architecture.

Prix Pritzker 2021 pour Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal : « Partout dans le monde, il y a cette folie de détruire »

C’est la troisième fois que la France reçoit cette distinction, après Christian de Portzamparc (1994) et Jean Nouvel (2008). « Le prix Pritzker à Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal est le signe d’un tournant dans l’architecture et l’urbanisme » Tribune.

« Le prix Pritzker à Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal est le signe d’un tournant dans l’architecture et l’urbanisme »

Le choix, comme lauréat du prix Pritzker, du couple d’architectes Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal est une très bonne nouvelle. Kazuyo Sejima, figure énigmatique et marquante de l’architecture. Elle n’aime ni les compliments, ni les effusions.

Kazuyo Sejima, figure énigmatique et marquante de l’architecture

Et préfère rester droite sur son siège, silencieuse. Dans le hall du boutique hotel londonien où elle a donné rendez-vous en plein cœur de l’été, Kazuyo Sejima reste imperturbable. L’architecte japonaise de 62 ans a beau être à moins d’un an de la réouverture de La Samaritaine, prévue au deuxième trimestre 2020, un des projets les plus importants de sa carrière, son plus long (près de dix ans), le plus coûteux aussi (550 millions d’euros), elle ne moufte pas. Ni angoissée, ni paniquée. Juste concentrée. Pourtant, le projet en rendrait fou plus d’un. Des détails tenus secrets. Architecture : Florence Lipsky et la chapelle de Tadao Ando au mont Rokko. Docteure en architecture, autrice d’une thèse sur les campus universitaires, Florence Lipsky a séjourné en résidence à la Villa Kujoyama de Tokyo.

Architecture : Florence Lipsky et la chapelle de Tadao Ando au mont Rokko

Avec l’agence Lipsky + Rollet dont elle est cofondatrice, elle a remporté l’Equerre d’argent pour la bibliothèque universitaire du campus d’Orléans-La Source en 2005 et s’est distinguée, plus récemment, par la livraison d’un des principaux bâtiments du campus Artem à Nancy (2017). Lire le reportage (en 2018) : Artem Nancy, un regroupement d’écoles pensé comme un écosystème « J’ai vécu au Japon presque un an, dans les années 2000, dont la moitié à la Villa Kujoyama. Un week-end, je pars pour Rokko, une chaîne de montagnes de la région de Kobe. Je suis attendue dans un hôtel où se tient un workshop de design. C’est un peu comme dans ces films où les personnages marchent sans fin. Architecture : Christophe Hutin et les townships de Soweto. Architecte voyageur engagé sur la question de l’habitat, Christophe Hutin a remporté en 2019 (avec ses associés Lacaton et Vassal et Frédéric Druot), le prix Mies van der Rohe pour la réhabilitation des barres de logements sociaux du Grand-Parc à Bordeaux.

Architecture : Christophe Hutin et les townships de Soweto

Avec un projet intitulé Les Communautés à l’œuvre, il représentera la France à la prochaine Biennale d’architecture de Venise. Lire le récit : La Biennale d’architecture de Venise 2020 se dévoile… en streaming « En 1994, j’ai raté le concours de la marine marchande. J’avais 20 ans. J’ai postulé pour un job en Afrique du Sud au sein d’un organe de presse de l’ANC, le parti de Nelson Mandela, un journal progressiste distribué dans les townships qui tirait à 40 000 exemplaires. Architecture : Dominique Perrault et la Très-Sainte-Trinité à Vienne. Architecte multiprimé, Dominique Perrault a réalisé des bâtiments d’importance majeure comme la bibliothèque François-Mitterrand à Paris (1995), l’université féminine d’Ewha à Séoul (2008), la Cour de justice de l’Union européenne à Luxembourg (2008-2019).

Architecture : Dominique Perrault et la Très-Sainte-Trinité à Vienne

Il est aujourd’hui chargé, entre autres, du plan d’urbanisme du village olympique des JO de Paris 2024, de la station de métro de Villejuif du Grand Paris Express et de la transformation de la poste du Louvre. Lire le compte-rendu d’un débat (en 2019) : Au Monde Festival, Nathalie de Vries et Dominique Perrault ont rêvé la ville de demain « Je suis tombé sur ce tas de pierres par hasard, au cours d’une promenade.

Ça a été comme un coup de foudre. Quelque chose qui rappelle ce que disait Francis Bacon dans cette phrase qui m’a toujours obsédé : “La plus belle émotion architecturale touche le cerveau sans passer par l’intellect. . ” « J’en parle, avec beaucoup d’affection, comme du “tas de pierres” : il y a quelque chose d’un peu jeté » La réalité augmentée séduit aussi les architectes. A l’origine, les cours de Unity 3D de l’école des Gobelins, à Paris, étaient destinés aux graphistes et aux designers de jeux vidéo. Aujourd’hui, la majorité des étudiants sont des architectes, venus se former à la réalité augmentée. « Cette technologie propose un mélange entre des éléments réels et des projections en 3D », explique l’Américain Greg Lynn, précurseur, dans les années 1990, de l’architecture assistée par ordinateur.

En juillet 2016, le grand public découvrait cette technologie avec l’application de jeu Pokemon Go, qui mettait en scène des créatures visibles des seuls joueurs munis de leur smartphone, donnant lieu à des scènes de « chasse » surréalistes dans la rue. « La réalité augmentée est beaucoup plus intéressante que la réalité virtuelle, qui n’est qu’une simple reproduction artificielle de la réalité », poursuit Greg Lynn qui utilise, comme beaucoup de ses confrères, les deux techniques conjointement. Lire aussi Facebook parie sur la réalité augmentée sur mobile. Architecture : Dominique Jakob, Brendan MacFarlane et la maison de Constantin Melnikov à Moscou. Fondateurs en 1992 de l’agence Jakob + MacFarlane, la Française Dominique Jakob et le Néo-Zélandais Brendan MacFarlane développent ensemble une architecture inventive et décomplexée, tout en formes « blobuleuses » et en couleurs pop.

Architecture : Dominique Jakob, Brendan MacFarlane et la maison de Constantin Melnikov à Moscou

Le Georges, le restaurant du Centre Pompidou, la Cité de la mode et du design, à Paris, ou le FRAC Val de Loire, comptent parmi leurs réalisations les plus célèbres. Lire le portrait (en 2018) : Dominique Jakob et Brendan MacFarlane, turbulents complices « Dominique Jakob : En 2000, le Musée d’architecture de Moscou nous a invités à faire une exposition sur le Georges, le restaurant du Centre Pompidou, qu’on venait de finir. On ne connaissait pas Moscou : on en a profité pour visiter. Comment les épidémies ont façonné l’urbanisme des métropoles occidentales. La crise planétaire liée au Covid-19 se lira-t-elle un jour dans la physionomie des villes ?

Comment les épidémies ont façonné l’urbanisme des métropoles occidentales

Laissera-t-elle une empreinte sur les cheminements piétonniers, la largeur des trottoirs ou le nombre de pistes cyclables ? Modifiera-t-elle la manière dont nous sillonnons jour après jour la cité ? C’est l’espoir de tous ceux qui, face au coronavirus, invoquent les vertus de l’urbanisme « tactique ».