Francis Bacon. Françoise Pétrovitch. L’artiste plasticien Christian Boltanski est mort. Christian Boltanski naît le 6 septembre 1944, à Paris, moins d’un mois après la Libération de la capitale.
TRAVAILLER LE DIMANCHE. L’œuvre surabondante de Gilles Barbier explore les cheminements de la raison et les chevauchements d’idées.
Gilles Barbier, Pages de dictionnaire, 2006... Anne et Patrick Poirier, archéologues prophétiques du désastre. C’est une vieille idée rabâchée, de celles dont on se méfie immédiatement : les artistes auraient la prescience de ce qui doit arriver.
On ne saurait lui accorder un grand crédit, ainsi énoncée, mais il n’empêche qu’elle revient en tête après deux ou trois salles de la rétrospective d’Anne et Patrick Poirier au Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Etienne. Comme celle-ci n’est pas disposée dans l’ordre chronologique de leurs travaux, il faut prendre garde aux dates afin d’éviter toute méprise. En entrant, on se heurte à une installation de grande taille, Danger Zone. Anne et Patrick Poirier, d’une même voix. Anne et Patrick Poirier : une exception dans l’art actuel.
Des couples d’artistes, il y en a eu et il y en a, en France et ailleurs, Lee Krasner et Jackson Pollock, Nancy Rubins et Chris Burden, Annette Messager et Christian Boltanski, Gloria Friedmann et Bertrand Lavier, Rosa Loy et Neo Rauch, etc. Dans ces couples, chacun a son œuvre, ses matériaux, ses sujets, distincts de ceux de l’autre. Les Poirier, c’est à l’inverse une création conçue et exécutée à deux, depuis un demi-siècle, sous une signature commune. La cohérence est d’autant plus visible que leur œuvre est, depuis ses débuts et jusqu’à leurs plus récentes expositions, une réflexion sur l’histoire, la destruction et la mémoire des civilisations. Elle s’accomplit par le développement de sortes de maquettes de villes abandonnées ou ravagées qui peuvent être très vastes, par des travaux à base de photographies, par d’autres fondés sur le moulage. . « Patrick ressemblait à un berger d’Arcadie.
Les arts philosophiques d’Anne et Patrick Poirier en trois expositions. Parce qu’ils ont été pensionnaires à la Villa Médicis à la fin des années 1960, parce que leurs premières œuvres avaient pour sujet l’Antiquité gréco-romaine, ses mythes et ses arts, Ostia Antica et la Domus Aurea de Néron, Anne et Patrick Poirier ont été rangés du côté de l’archéologie classique et de la poétique des ruines, comme s’il n’y avait rien d’autre dans leurs œuvres et comme si la référence à l’Antiquité classique suffisait à les situer.
Leurs trois expositions actuelles, au château La Coste (dans les Bouches-du-Rhône) et, dans le Var, à l’abbaye du Thoronet et au domaine du Muy, démontrent combien cette définition est insuffisante et à quel point ils s’emparent de sujets actuels, non sans violence le plus souvent. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Anne et Patrick Poirier, d’une même voix Pour pénétrer dans celui-ci, qui est à demi enterré, il faut suivre un long couloir droit entre deux parois de béton. Mnémosyne de Anne et Patrick Poirier @Chateau La Coste. Les NFT, des œuvres virtuelles parfois cotées au-delà du réel. Voilà encore trois mois, Michael Winkelmann, alias Beeple, était ce que le monde de l’art appelle un « nobody ».
Malgré ses 2 millions d’abonnés Instagram, il n’avait exposé nulle part et ne figurait dans aucune collection publique ou privée. Frange lissée sur le côté, grosses lunettes rectangulaires et pull col rond de lycéen, ce graphiste de la Caroline du Sud travaillait dans l’ombre de stars de la chanson, comme Ariana Grande, Shakira ou Justin Bieber, pour lesquels il réalisait des animations visuelles. Mais, quand la pandémie a stoppé les concerts et tout le barnum, Beeple a su rebondir… peut-être mieux que ses clients. Annette Messager : l’art d’aiguiser. Annette Messager est aujourd’hui, depuis deux décennies au moins, l’artiste française la plus reconnue et la plus exposée au monde.
En Europe et ailleurs, il n’est guère de musée de rang international qui n’ait présenté des rétrospectives : celles-ci commencent avec les collections de photos et de dessins qu’elle compilait au début des années 1970, pour se poursuivre jusqu’à ce jour par ses installations fantastiques et allégoriques qui associent tissus de toutes espèces, écritures et fantômes de corps humains. La plasticienne, âgée de 71 ans, n’en travaille pas moins discrètement, presque secrètement, dans la banlieue parisienne. Sa « maison » – un bâtiment de type industriel – s’ouvre par des baies vitrées sur un jardin assez touffu. « J’ai plusieurs ateliers. Il y a l’atelier sur le jardin, l’atelier près de la chambre et un autre encore. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Internet, un réservoir infini d’images pour Annette Messager.
Penone. Fontcuberta. Claes Oldenburg. Kawamata. Pascale Marthine Tayou. Gabriel Orozco (1) Gabriel Orozco (2) Ai Weiwei. Richard Texier. Jean Michel Basquiat. Francis Alÿs, l'artiste des grands voyages et des petits riens. Magnifique retour au pays pour l'enfant prodige.
Voilà plus de vingt ans que Francis Alÿs a quitté sa Belgique natale pour le Mexique. Il revient à Bruxelles avec une rétrospective d'ampleur orchestrée par le Centre d'art Wiels, la première en sa patrie, où il reste méconnu. Elle a déjà fait étape à la Tate Modern de Londres et partira ensuite au Musée d'art moderne de New York.
C'est dire l'aura de cet artiste discret, à la silhouette de grand escogriffe. Francis Alÿs l'exilé est l'auteur d'oeuvres conceptuelles qui suggèrent le voyage, le déplacement. Ce quinquagénaire est devenu, avec Gabriel Orozco, le chef de file de la scène de Mexico. Joliment intitulée "A Story of Deception", l'exposition s'empare de tous les étages de l'ancienne brasserie mais elle est composée de petits riens : nombreuses vidéos au scénario simple, gestes anodins, dessins en guise de journal intime, errances apparemment absurdes. Comment expliquer qu'une telle puissance s'en dégage ? Pistolet à la main.