« Paradise Papers » : l’argent suspect de l’Angola a trouvé asile à l’île Maurice. Un riche financier, proche de l’ex-président angolais dos Santos, a placé près de 2,5 milliards d’euros dans le cabinet Appleby, en dépit de soupçons de corruption.
L’île est devenue le paradis fiscal de l’Afrique. Pour investir dans les paradis fiscaux, Jean-Claude Bastos de Morais a dû faire preuve de persévérance. « Paradise Papers » : comment Glencore exporte du Burkina à la fois du zinc et ses bénéfices. Lorsqu’une mine a ouvert à Perkoa, les villageois ont espéré une vie meilleure et le gouvernement, des rentrées fiscales.
A Douala, les « parfums mortels » de la décharge du Bois des singes. L’Afrique en villes (6).
Un an après notre premier reportage, peu de choses ont changé pour les riverains de l’unique fosse d’excréments de la capitale économique du Cameroun. « Les cacas de toute la ville de Douala sont toujours déversés ici, à côté de nos maisons. » Casquette de baseball vissée sur la tête, jeans bleus et tee-shirt à l’effigie de l’ancien président américain Barack Obama, Allan Rudoph, 29 ans, pointe le défilé incessant des camions de vidange qui se dirigent vers l’unique décharge d’excréments de Douala, la capitale économique du Cameroun, au Bois des singes, dans le quartier de Youpwe.
Ils y déversent des « selles noires sorties des WC et qui sentent plus qu’un éléphant pourri. Mais, on est habitués aux odeurs. « L’Afrique en villes », notre série d’été en 28 épisodes, 15 reporters et 10 000 km. Pour raconter un continent qui s’urbanise à grande vitesse, « Le Monde Afrique » vous embarque pour un voyage de Kinshasa, au cœur du continent, à Tanger, aux portes de l’Europe. Retenez bien ce chiffre : 2035. C’est l’année où, en Afrique, il y aura autant de citadins que de gens vivant dans les zones rurales. Une étape symbolique que le continent franchira quatre-vingt-cinq ans après la France, mais avec des paramètres bien différents. Un milliard de citadins dans vingt ans : l’Afrique est-elle prête ? L’Afrique en villes (1).
Le continent s’urbanise à un rythme très rapide, sans suivre le chemin défriché par l’Europe ou plus récemment par l’Asie. A leur tour, les Africains sont attirés par les lumières de la ville. En l’espace de vingt ans, la population urbaine du continent a été multipliée par deux (472 millions d’habitants en 2015, selon les Nations unies), et elle devrait encore presque doubler au cours des vingt prochaines années, pour frôler le milliard d’habitants.
L’Afrique deviendra alors à majorité urbaine. Vingt-cinq ans après l’Asie de l’Est – la Chine a franchi ce seuil en 2011 –, soixante-quinze ans après l’Amérique latine et quatre-vingt-cinq ans après la France. Mégapole insaisissable, Kinshasa croît hors de tout contrôle. L’Afrique en villes (2).
Personne ne sait combien de personnes vivent – ou survivent – dans la capitale congolaise, monstre urbain sans cadastre ni plan de développement. Il n’y a pas vraiment de cartes. Rares sont les rues qui ont la chance de posséder un nom. Même Google Maps est déboussolé. Parmi les mégapoles africaines qui grossissent chaque année sans savoir comment accueillir leurs nouveaux habitants, Kinshasa est la plus folle. Une journée à Kinshasa avec Josée Muamba, qui rêve de Kinoises aussi ambitieuses qu’elle.
L’Afrique en villes (3).
Entrepreneuse et bienfaitrice, la rédactrice en chef de « Bellissima » est une figure de La Gombe, le quartier général des riches dans la capitale de la RDC. Un serpent égaré au milieu d’autos tamponneuses. Silencieux, le 4x4 Nissan noir de Josée Muamba glisse dans la circulation chaotique de Kinshasa. Il est 10 heures sur le boulevard du 30-Juin, l’espèce d’autoroute qui coupe en deux la capitale de la République démocratique du Congo (RDC). Coupée de son arrière-pays, Bangui vit dans sa bulle. L’Afrique en villes (4).
Depuis la guerre civile, la capitale centrafricaine n’est reliée à l’extérieur que par l’aéroport, le corridor vers le Cameroun et le fleuve Oubangui. Au Cameroun, pour continuer de rayonner, Douala contrainte de se réinventer. L’Afrique en villes (5).
Les habitants de la capitale économique du Cameroun redoublent d’imagination pour que la métropole, délaissée par le pouvoir central, reste attractive. Douala est un aimant détraqué. Une métropole saturée dont la crainte première est de perdre son pouvoir d’attraction. En RDC, l’empire économique de Zoé Kabila s’étend des mines à la restauration rapide. Selon une enquête de l’agence Bloomberg, le frère du président congolais a investi dans une myriade d’entreprises depuis l’arrivée au pouvoir de Joseph Kabila.
Des concessions de diamants et d’or, un hôtel de luxe, une compagnie aérienne, une franchise de fast-food… Depuis que son grand frère Joseph a accédé à la présidence de la République démocratique du Congo (RDC), en 2001, Zoé Kabila a investi dans de nombreuses sociétés, selon une enquête de l’agence Bloomberg publiée mercredi 19 juillet. Sans parler des contrats et partenariats avec les sociétés minières Ivanhoe Mines et Nzuri Copper. Son vaste réseau d’entreprises a rapporté plusieurs dizaines de millions de dollars au clan Kabila. Lire aussi : Au Cap, le mystérieux yacht de luxe des partenaires d’affaires du président Kabila L’agence de presse économique révèle notamment que, jusqu’en novembre 2016, Zoé Kabila était impliqué dans ISIS-Congo.
Des transactions confidentielles. Le delta du Niger ravagé par le venin du pétrole. Cette région, souillée par plus de 7 000 fuites entre 1970 et 2000, devrait bénéficier du plus vaste programme de dépollution jamais mis en œuvre.
Stanley a songé à prendre les armes et peut-être l’a-t-il déjà fait. Ce quadragénaire courtaud et souriant dit disposer d’un petit stock de kalachnikovs caché quelque part. Il ne s’en vante pas mais c’est comme ça, dans les criques du delta du Niger. Les jeunes ont plus facilement accès aux fusils et aux bandes armées qu’à l’école et à un emploi. Stanley a opté pour une autre voie, celle qui permet de gagner pas mal d’argent sans risquer sa vie. « Ce pétrole, ce n’est pas celui des multinationales étrangères, c’est le nôtre. Cet ancien pêcheur démarre sa journée lorsque le soleil se couche. Forêts du Congo : des scientifiques dénoncent à leur tour le projet de l’AFD. Le plan de « gestion durable » de l’Agence française de développement fait l’impasse sur la protection de la plus grande tourbière tropicale, vieille de 11 000 ans. Deuxième revers pour l’Agence française de développement (AFD, partenaire du Monde Afrique) : son projet de « gestion durable des forêts » a de nouveau été retoqué par la Norvège, qui finance l’Initiative pour les forêts d’Afrique centrale (CAFI), lors d’une réunion organisée le 18 juillet à Kinshasa.
Ce projet est dénoncé avec force par une coalition d’ONG internationales et plusieurs associations de la société civile congolaise. « Nous saluons cette décision, a déclaré Jules Caron de l’ONG britannique Global Witness. Ce projet menace la deuxième plus grande forêt tropicale du monde. Malijet Swissleaks : Les mystérieux comptes offshores du nouveau cardinal du Mali Bamako Mali. Photo d'illustration Alors que Monseigneur Jean Zerbo devient le premier Malien à être nommé cardinal par le Saint siège à Rome, les éléments rendus disponibles par Swissleaks portent un coup dur à l'église catholique du Mali. Malijet Désormais cardinal, l’archevêque de Bamako a abrité des millions d’euros en Suisse Bamako Mali.
L'archevêque Jean Zerbo Les documents SwissLeaks révèlent sept comptes bancaires de la Conférence épiscopale du Mali chez HSBC à Genève. Tout commence le 25 novembre 2002 à 9 heures du matin au Crédit lyonnais de Monaco. Ce jour-là sont ouverts, en toute discrétion, sept comptes en banque pour la Conférence épiscopale du Mali (CEM). Les documents SwissLeaks révèlent désormais pour ces comptes des codes IBAN propres à la Suisse, commençant par CH, à l’instar du premier : CH18 0868 9050 9118 1503 0. Ces comptes étaient crédités de 12 millions d’euros (soit 7 milliards de francs CFA) en 2007, dernière date des relevés bancaires issus de la HSBC Private Bank à Genève que se sont procurés en 2014 Le Monde et le Consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ). Le trio des responsables chrétiens du Mali Avant d’atterrir chez HSBC, les comptes troubles de la CEM ont voyagé.
Les banquiers se frottent les mains Cela fait des années que ça dure. Malijet Vatican : Le Pape François crée cinq nouveaux cardinaux Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Bamako Mali. C’est une première pour l’Eglise malienne : Mgr Jean Zerbo vient d’être créé cardinal il y a une dizaine de jours par le Pape François. L’archevêque de Bamako sera élevé à la pourpre cardinalice le 28 juin prochain Saint siège à Rome. Malijet Mali : bientôt cardinal, l'archevêque de Bamako impliqué dans les «Swissleaks» Bamako Mali. L'affaire devrait créer des remous au sein de la communauté catholique malienne. Au Mali, l’Eglise fait bloc après les allégations de détournements de fonds Bamako Mali. L’archevêque Jean Zerbo au stade Modibo Keïta de Bamako en mars 2012. Crédits : Luc Gnago/REUTERS. Malijet Au Mali, l’Eglise fait bloc après les allégations de détournements de fonds Bamako Mali. Au Gabon, les entreprises françaises sur le qui-vive.
Après la première élection d’Ali Bongo Ondimba en 2009, près de la moitié de Port-Gentil, la capitale économique du Gabon, avait été mise à sac. Et, dans la colère des pillards et des manifestants, tout ce qui symbolisait les relations entre la France et le régime Bongo, avait été ciblé. Le consulat de France mais aussi des installations de Schlumberger et Total-Gabon (une salle polyvalente, des stations-service…) avaient été visés. Au Gabon, les entreprises françaises sur le qui-vive. Le Zimbabwe se lance dans la chasse au yuan. Coup de chance pour ceux qui ont encore quelques dollars zimbabwéens cachés sous leur matelas : jusqu’à 30 septembre, les espèces de cette monnaie, qui n’est plus en usage depuis 2009, peuvent de nouveau être échangées contre des dollars américains.
Et ce, sous l’égide d’un « programme de démonétisation » que la banque centrale du Zimbabwe a lancé en juin. Le taux de change est de 250 millions de milliards de « zimdollars » contre un dollar américain. Pour les comptes bancaires encore libellés en « zimdollars », la banque centrale offre un taux plus généreux, à savoir 5 dollars américains contre 175 millions de milliards de la monnaie locale. Rapport "Tournons la Page"