Poils, bourrelets, cicatrices… Les féministes pulvérisent les clichés sur Instagram. Jambes non épilées, rides et rondeurs visibles, photo prise assise sur les toilettes… Sur le réseau social, des femmes déconstruisent artistiquement le culte du corps parfait et de brisent les codes sexistes.
Quitte à se confronter aux insultes voire à la censure. C’est une succession de clichés tristement clichés : une jeune fille débarque à Hollywood et tente de percer dans la mode. Très vite, elle se perd dans l’alcool, la drogue, devient escort girl, passe par la case chirurgie esthétique. Puis elle finit par se reprendre, entame une cure de désintoxication, et rentre chez ses parents… En 2014, pendant plusieurs mois, sur son compte Instagram, la jeune Amalia Ulman a régalé ses followers de sa chute et de sa rédemption, à coups de photos intimes, de seins bandés, de jus détox et de postures de yoga.
Se faisant tantôt encenser, tantôt insulter par ses abonnés, n’esquivant aucune étape de son chemin de croix. Sauf que… rien n’était vrai. Face à la censure, ces femmes s’organisent. Pourquoi les corps masculins sont-ils invisibles ? Le corps des femmes avait bien mérité sa trêve estivale, mais manifestement, le sexisme ne prend pas de vacances, et profite du hashtag #jesuiscute pour se poser en terrasse. Rappel des faits : la modèle érotique Manny Koshka ironisait la semaine dernière sur la « police des mœurs Twitter » – désignant ces usagers s’improvisant père la morale devant le moindre selfie féminin vaguement dénudé, et dont les recommandations vont du paternalisme (« tu regretteras plus tard ») à la pruderie (« tu en montres trop ») en passant par la protection des mineurs (« des enfants pourraient voir tes seins »).
Les propos de Manny Koshka ont été relayés par d’autres femmes, qui ont rappelé preuve à l’appui que leur corps leur appartenait et qu’elles ont le droit de le montrer. La police des mœurs en question n’a pas tardé à réagir : « rhabille-toi », « t’es une pute », et autres noms d’oiseaux… A quoi est dû cet aveuglement sélectif ? La première raison tient de l’homophobie intériorisée. Pourquoi déteste-t-on les femmes poilues?* La beauté « naturelle », signe extérieur de richesse. La photo, imprimée dans le New York Times Magazine le 3 octobre 2018, a fait sensation. Derrière une vitre embuée, le visage d’une jeune femme blonde aux grands yeux clairs. Sur ce portrait paru à la veille de la sortie du film A Star Is Born, Lady Gaga est méconnaissable. Comme dans le film, la chanteuse, habituée des effets charbonneux à outrance, y apparaît le visage éclatant, naturel.
C’est sa peau qu’on remarque : nue, fraîche, parfaitement lisse, au « teint rose cuisse de nymphe émue », constellée de taches de rousseur. « Dans le film, elle ne porte PAS de maquillage », a promis Joomee Song, sa facialist (esthéticienne experte en soins du visage), aux journalistes américains fascinés par son glow irréel. Son quoi ? Faire défiler les plus récentes des publications (près de 10 millions) sous le hashtag « glow » sur Instagram, devenu la valeur-repère de nos représentations esthétiques, permet de s’en faire une idée précise : les épidermes affichés sont lisses, nets, sans aspérités. Libres ! - Gras double - Regarder le documentaire complet. Libres ! - Les vieux pots - Regarder le documentaire complet.
Mona Chollet, Beauté fatale, les nouveaux visages d’une aliénation féminine. 1Incontestablement, l’essai de la journaliste Mona Chollet Beauté fatale, les nouveaux visages d’une aliénation féminine, peut être qualifié d’ouvrage militant même s’il se démarque à plusieurs reprises de la pensée féministe.
Il s’agit, comme son titre l’indique, d’un pamphlet contre « la tyrannie de la beauté » déclinée au féminin. Dans ce cadre, l’argumentation de l’auteure, convoquant, au plan méthodologique, des illustrations issues de divers médias (séries télévisées, films, magazines féminins, etc.), construit le fil de la dénonciation tout en essayant de mettre en évidence les mécanismes de la production de l’aliénation féminine au culte de la beauté et à l’obsession des apparences. Composé de sept chapitres décrivant les formes de l’aliénation, cet ouvrage s’inscrit dans la tradition critique. 1 L’idée de l’existence de cette culture est reprise par l’auteure à la philosophe S. Auffret et à l (...) 2 Pour d’autres types de développement à ce sujet, voir C. VIDEO. "Body positive" : "Il est temps que les gens aussi voient des mecs qui s'assument et qui déconstruisent ça"
"L'homme parfait il est grand, il est musclé, il a de la barbe et en même temps pas trop.
En fait, il reste pas grand monde, hein. " Les questions des complexes et du rapport à son corps, Benjamin Névert les a évoquées dans "Entre mecs", sa série sur YouTube. "Moi, les complexes sur mon corps, ils sont arrivés très tôt. Ils sont arrivés vers 6 ans.