TRIBUNE. La femme est l’avenir du décideur. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire annonce vouloir des quotas de femmes dans les instances dirigeantes des entreprises, lieux de décision par excellence.
Alors que culturellement et dans l’imaginaire collectif, la décision demeure plutôt associée au masculin, de plus en plus de femmes souhaitent accéder à toutes les sphères d’exercice du pouvoir. Quelles sont les conséquences attendues de ce rééquilibrage ? Y aurait-il des spécificités de la décision au féminin ? Les femmes seront-elles bientôt des décideurs « comme les autres » ? Influencer ne suffit plus : une ascension au forceps La compagne de Boris Johnson, Carrie Symonds, aurait fortement incité ce dernier [Premier ministre du Royaume-Uni] par son « action en coulisses » à conclure un « deal » avec l’Union européenne quelques jours avant la date du Brexit. Pour y arriver, il a fallu que pèse sur les hommes de pouvoir une obligation. En coulisses, dans les organisations, ça grince encore à l’heure des nominations. Egalité femmes-hommes : la parité progresse à la tête des entreprises, mais pas à tous les niveaux. Objectif atteint, première place mondiale décrochée : la loi Copé-Zimmermann fait l’unanimité.
Elle imposait une représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein des conseils d'administrationa et elle a dépassé ses objectifs. Ce ne sont pas 40% de femmes que l’on compte à la tête des sociétés du CAC 40 et du SBF 120 – les 120 plus grandes entreprises cotées sur la place de Paris –, comme le fixait la loi, mais 46%. Elles n’étaient que 15% à siéger au conseil d’administration en 2001. La France a dépassé la Norvège en la matière, elle est la numéro un mondiale de la parité.
Mais uniquement dans ces fameux conseils d’administration, ces organes "où l’on donne les lignes de conduite", comme le résume Marie-Jo Zimmermann. La parité femmes-hommes s’arrête encore aux portes du pouvoir. « Nous fêtons les 10 ans de la loi Copé-Zimmermann.
Si elle a eu un effet positif sur la parité au sein des conseils d’administration, les femmes continuent néanmoins d’être confrontées à un plafond de verre qui les exclut trop souvent des autres instances de direction ; ces lieux où sont réellement prises les décisions de l’entreprise » , martelait Elisabeth Moreno, ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, ce mardi 26 janvier. « Au moment où je vous parle, permettez-moi de déplorer que le CAC 40 reste un « club de mecs ». Douze entreprises ne comptent aucune femme au sein de leur plus haute instance de direction et il n’y a qu’une seule femme à la tête de l’une des 40 plus grandes entreprises françaises (Catherine McGregor chez Engie, ndlr) » . « L’accès des femmes aux postes de responsabilité fait partie intégrante des leviers à actionner pour parvenir à l’égalité réelle entre les femmes et les hommes« , insiste Brigitte GRESY, présidente du HCE.
Parité dans l'entreprise : Elisabeth Moreno propose des quotas de femmes dans les instances de direction. La ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, Elisabeth Moreno, rejoint ainsi le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, et la ministre déléguée chargée de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, qui ont fait des propositions analogues récemment.
Elisabeth Moreno estime que "si on ne les compte pas, les femmes ne comptent pas". Egalité professionnelle. À savoir ! Sur les questions relatives à l’égalité entre les femmes et les hommes, on pourra également se reporter aux informations diffusées sur le site du ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances.
Quelles sont les règles en matière d’embauche ? Il est interdit de mentionner, dans une offre d’emploi, le sexe (ou la situation de famille) du candidat recherché, ou de prendre en compte l’appartenance du candidat à l’un ou l’autre sexe comme critère de recrutement. Par exception toutefois des emplois précis peuvent être interdits aux femmes en raison de leur caractère dangereux. De même, il est interdit de refuser d’embaucher une personne en considération du sexe, de la situation de famille ou de la grossesse ou sur la base de critères de choix différents selon le sexe, la situation de famille ou la grossesse. Evolution du marché.