Revenu de base ou salaire à vie ? (1/2) 19 février 2021 Entretien paru dans le n° 4 de la revue papier Ballast (mai 2016) On l’appelle généralement « revenu universel » ou « revenu de base ».
Défendu aussi bien par une partie de la droite que de la gauche, il est, en France, porté avec le plus de visibilité par Benoît Hamon. Il s’agirait, pour l’ancien porte-parole du PS, que chaque citoyen perçoive 750 euros par mois — indépendamment de sa situation familiale et professionnelle, sans contrepartie et à vie. « Cette conquête sociale est plus que jamais d’actualité vu la crise que nous traversons actuellement », rappelait-il récemment. Parmi les détracteurs les plus résolus de cette proposition, on trouve les partisans du « salaire à la qualification personnelle » — plus connu sous le nom de « salaire à vie ». Pour certains de ses adversaires, économistes compris, le revenu de base créerait des travailleurs précaires. Philippe Van Parijs : «Le revenu inconditionnel est avant tout un instrument d’émancipation» L’idée n’est pas neuve, elle date du XVIIIe siècle.
Mais dans des sociétés de plus en plus frappées par le chômage ou le sous-emploi permanent, l’idée d’un revenu d’existence versé à tous, sans conditions ni contreparties, refait surface depuis quelques années. En France, c’est l’élection présidentielle de 2017 qui a propulsé l’idée dans le débat public. Sous le nom de «revenu universel», le candidat du PS, Benoît Hamon, en avait fait la proposition centrale de son programme. Philippe Van Parijs : «Un revenu inconditionnel est avant tout un instrument d’émancipation»
L’idée n’est pas neuve, elle date du XVIIIe siècle.
Mais dans des sociétés de plus en plus frappées par le chômage ou le sous-emploi permanent, l’idée d’un revenu d’existence versé à tous, sans conditions ni contreparties refait surface depuis quelques années. En France, c’est l’élection présidentielle de 2017 qui a provoqué l’idée dans le débat public. Sous le nom de «revenu universel», le candidat du PS Benoît Hamon en avait fait la proposition centrale de son programme. Partout dans le monde, il n’est plus possible d’ignorer cette idée. Pour ses promoteurs, un revenu de base inconditionnel serait bien plus qu’une simple assistance sociale. Comment parler de revenu de base inconditionnel ? Les Suisses ont rejeté par référendum cette idée de revenu de base, Podemos en Espagne l’a inscrite sur sa plateforme électorale, quant aux Pays-Bas l’idée avancée, il y a plusieurs années, ne semble pas faire école. « Le revenu de base est passé de l’utopie philosophique à une possibilité concrète » Grand débat : « Les niches fiscales sont de précieux gisements de fonds publics »
Selon Oxfam, avec dix euros, vous êtes plus riche que deux milliards de personnes réunies. Temps de lecture: 4 min Les vingt-six plus gros milliardaires du monde détiendraient une fortune supérieure à celle de la moitié la plus pauvre de la population mondiale, soit 3,5 milliards de personnes.
Cette affirmation d’Oxfam a de quoi choquer. Le sous-entendu est évident. C’est injuste, redistribuons plus! Cette présentation statistique malhonnête cache mal le lobbying politique d’une organisation à l’idéologie très radicale. Les absurdités des statistiques d’Oxfam La richesse d’un individu est calculée à partir de son actif net, soit le total de ses biens (typiquement la valeur de son logement et de son épargne) moins ses dettes (emprunt immobilier par exemple).
Les dix pour cent de la population les plus pauvres (le premier décile) détiennent une «fortune» cumulée de moins 750 milliards de dollars, car ce décile inclut des personnes qui ont plus de dettes que d’actifs. Qui sont les privilégiés en France ? Qui sont les privilégiés dans la France contemporaine ? Vouloir régler la question des inégalités en s’en prenant à l’élite du pouvoir économique et politique arrange les couches favorisées.
Corriger les dérives de quelques-uns, situés tout en haut de la hiérarchie sociale est une bonne méthode pour ne rien changer au fond du système qui produit les inégalités. Les super-riches ont amassé beaucoup d’argent ces dernières années, mais notre pays reste marqué par des privilèges dont dispose une fraction bien plus large de la population. Ceci alimente le ressentiment des catégories populaires et des tensions sociales qui s’expriment dans les urnes ou sur les ronds-points. La France de tout en haut va très bien. La « France des super-riches » est dénoncée à gauche, avec raison [2]. Les privilèges vont bien au-delà des beaux quartiers et des grandes écoles.
Face à la crise, le niveau de protection résulte par ailleurs pour beaucoup de la taille de l’entreprise.