Le « modèle Preston », ou comment une ville peut reprendre la main sur son économie, ses emplois et son bien-être. Un soir de printemps en 2013, deux conseillers municipaux de gauche ont franchi la porte du Grey Friars, un pub caverneux de Preston, ville post-industrielle du nord de l’Angleterre, pour une réunion autour d’une pinte de bière.
Matthew Brown et son collègue Martyn Rawlinson étaient à la recherche d’idées nouvelles pour leur ville, où la pauvreté explosait dans un contexte de coupes budgétaires brutales. les deux autres, Neil McInroy et Matthew Jackson avaient fait le déplacement depuis Manchester où ils travaillaient pour un groupe appelé « Centre pour des stratégies économiques locales » (Center for Local Economic Strategies, CLES). L’entraide à Saint-Denis, témoignage et perspectives pour l’écologie sociale. Saint-Denis se prend l’épidémie de Covid-19 en pleine face, tant du point de vue du nombre de victimes que des conséquences du confinement mis en place le 17 mars dans toute la France.
C’est en même temps ici que l’entraide s’est imposée comme un réflexe de survie intuitif, solidaire et partagé. Face à une crise économique inédite : le nécessaire engagement massif de l’État. Redisons-le : cette pandémie aurait pu et dû être évitée si, à l’instar de la Corée du Sud et de Taïwan, l’Occident et l’Inde avaient pratiqué un dépistage systématique dès les débuts de l’épidémie, accompagné d’une mise en quatorzaine des cas positifs et de la distribution massive de masques.
En outre, le confinement en tant que tel sert juste à gagner du temps sur la pandémie. Le monde d’après sera un champ de bataille. Sortons-nous d’un sas entre deux mondes, comme le plongeur qui remonte des abysses et revient à l’air libre, ou comme le cosmonaute qui, après le vide de l’espace, retrouve la capsule salvatrice ?
C’est l’impression qu’on pourrait avoir, en ces premiers jours de déconfinement, après deux mois d’une expérience hors du commun. Il y aurait eu le monde d’avant le confinement, et il y aurait le monde d’après. C’est ce que l’on imaginait, à la fin du mois de mars, quand on a compris que se produisait une extraordinaire mise à l’arrêt de l’économie mondiale, un temps de suspension, une grève générale spontanée. Nous étions tout à la fois pétris par l’anxiété générée par cette maladie inconnue, mais passionnés de découvrir que… tout pourrait changer ! « Après le confinement nous devrons reconfigurer aussi bien la ville que nos appartements. Basta !
: Qu’est-ce que la crise du coronavirus et son corollaire, le confinement, disent de la façon dont nous avons construit nos villes ? Thierry Paquot [1] : Les plus touchés sont les quartiers et les zones urbaines denses, et cela n’a rien de nouveau en soi : toutes les grandes épidémies historiques – la peste du 14e siècle, celle de 1720, le choléra de 1832 et de 1849, la « grippe espagnole » en 1918 – se sont propagées prioritairement dans les lieux où la population était concentrée, ce qui parait une évidence.
Il y a incontestablement une corrélation entre la taille de la ville et le nombre de victimes. McDo réquisitionné, distribution de vivres dans les cités : l’autodéfense sanitaire et populaire à Marseille. Depuis le début du confinement, des collectifs d’habitants se mobilisent à Marseille pour apporter une aide alimentaire aux familles précaires, en particulier dans les quartiers populaires.
Face à l’action très insuffisante des pouvoirs publics, ces groupes d’entraide locaux ont décidé de prendre les choses en main. Reportage photos. La cité Maison Blanche est une cité délabrée des quartiers nord de Marseille. Empêcher le redémarrage. Cette crise du Covid aura provoqué beaucoup de conclusions hâtives.
On crut par exemple le capitalisme à l’arrêt - avant de constater que l’on continuait un peu partout de travailler. Alors on imagina la chaîne de production asiatique au repos et prochainement démantelée - pendant qu’Apple annonçait un nouvel iPhone, vite disponible au magasin du coin. Et puis on déclara, vidéos de baleines à l’appui que c’était la pollution qui s’était soudainement arrêtée... Selon certaines prévisions on pourrait en effet assister à la plus importante baisse des émissions (mondiales et annuelles) de CO2 de l’Histoire. Dans les quartiers populaires, imaginer le « monde d’après », n’en déplaise aux plus sincères, reste un luxe. « Dans les quartiers populaires, pour rêver de l’après, il faudrait déjà que le présent soit décent », écrivent, dans cette tribune, Mohamed Mechmache, du collectif « Pas Sans Nous », et plusieurs chercheurs travaillant sur ces territoires délaissés.
Plutôt que de multiplier les mesures d’exception, ils appellent à reconnaître le pouvoir d’agir des habitants et à les associer à la construction d’un futur commun. Nous y sommes. Usul. Le «monde d’après» sera altermondialiste ou ne sera pas. Le calendrier des illusions, par Pierre Rimbert (Le Monde diplomatique, mai 2020) Ensemble, tout est possible, soyons responsables. Nous diffusons ce texte pour contribuer aux réflexions en cours.
Il s’inscrit dans l’esprit unitaire de l’Appel « Plus jamais ça », signé par 18 responsables de syndicats, d’ONG, d’associations. Disons la vérité : le monde entier savait qu’une pandémie interviendrait un jour ou l’autre. Combien d’alertes en cinquante ans ! Mais les chercheur·e·s ont été négligé·e·s, et leurs travaux non financés, alors que s’imposait une intense circulation planétaire, un capitalisme productiviste destructeur sur le plan écologique et social. Les politiques d’austérité ont mis à mal les systèmes publics de santé. Le calendrier des illusions, par Pierre Rimbert (Le Monde diplomatique, mai 2020) Pour en finir avec les convertis de la dernière heure, par Alain Accardo - QG - Le média libre. On aura peut-être noté qu’en ces temps d’introspection forcée – confinement oblige – les examens de conscience se multiplient, depuis les sommités de l’Etat et du monde politique, jusqu’aux plus conformistes des éditorialistes de presse et des communicants de service, et qu’on entend s’exprimer un sentiment nouveau, auquel tous ces gens-là ne nous avaient guère habitués jusqu’ici.
L’idée est que l’épidémie une fois terminée, ceux qui en auront réchappé auront le devoir de réfléchir au « monde dans lequel nous voulons vivre » et d’entreprendre le nécessaire aggiornamento du système institutionnel capitaliste dont les insuffisances et les incohérences les plus criantes dans tous les domaines auront été mises en évidence tout au long de la catastrophe en même temps que l’incapacité des plus grandes « puissances » de la planète à y faire face autrement que par des expédients. COVID-19 : LUTTE À MORT ENTRE MONDE D'AVANT ET MONDE D'APRÈS. Alain Damasio : « Pour le déconfinement, je rêve d’un carnaval des fous, qui renverse nos rois de pacotille » Alain Damasio est écrivain de science-fiction. Son dernier roman, Les Furtifs, a été publié en avril 2019 aux éditions La Volte.
Vers des jours heureux... « Quand croît le péril, croît aussi ce qui nous sauve »(Hölderlin) Un virus inconnu circule autour de la planète depuis le début de l’année. Anne-Laure Delatte: un impôt sur les hauts patrimoines pour assurer la justice sociale. Stéphane Audoin-Rouzeau : "Il y a un imaginaire de fin de guerre qui, avec la crise du Covid-19, n'arrivera jamais" Xi Jinping l’appelle « guerre populaire ». Giuseppe Conti la décrit comme « l’heure la plus sombre de l’Italie ». Quant à Boris Johnson il la considère comme « une seconde bataille d’Angleterre». Vous l’avez compris, chaque chef d’État y va de son expression guerrière pour qualifier l’épidémie de coronavirus qui touche notre planète.
Au-delà des discours, les comportements individuels comme collectifs rappellent eux-aussi certaines attitudes inédites en temps de paix. Et telles les Guerres du XXè siècle, ces postures amènent à voir le monde de demain comme différent de celui d’hier. Pour en parler ce matin, le directeur d’études à l’EHESS, spécialiste du fait guerrier contemporain et plus particulièrement de la Grande Guerre et Président du Centre international de recherche de l’Historial de la Grande Guerre de Péronne. Avant-après. Comme aux temps lointains des grandes épidémies médiévales de peste ou de choléra où la trouille intense d’un passage imminent dans l’au-delà provoquait chez les croyants les plus inquiets de leur salut éternel, des repentirs spectaculaires et des promesses sincères quoique tardives de corriger leurs désordres à l’avenir.
LE CAPITALISME VA DISPARAÎTRE, IL FAUT REPENSER L'ÉCONOMIE - ALAIN DENEAULT. « Nous n’oublierons pas », par Torya Akroum - QG - Le média libre. Une pandémie qui se répand à une vitesse exponentielle. CE QUE LE COVID-19 NOUS DIT DE NOUS-MEMES. La justice fiscale plutôt qu’un appel aux dons! Le Ministre de l’Action et des Comptes Publics a lancé un appel aux dons pour soutenir les entreprises en difficulté dans un contexte de crise qui s’annonce profonde et durable.
Cet appel est étonnant et révélateur. Orientations, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 7 avril 2020) Covid-19, le solutionnisme n’est pas la solution, par Evgeny Morozov (Les blogs du Diplo, 5 avril 2020) Jürgen Habermas, François Gemenne, François Héran ... L'examen de conscience. The Coronavirus Pandemic Will Change the World Forever. Like the fall of the Berlin Wall or the collapse of Lehman Brothers, the coronavirus pandemic is a world-shattering event whose far-ranging consequences we can only begin to imagine today. This much is certain: Just as this disease has shattered lives, disrupted markets and exposed the competence (or lack thereof) of governments, it will lead to permanent shifts in political and economic power in ways that will become apparent only later. To help us make sense of the ground shifting beneath our feet as this crisis unfolds, Foreign Policy asked 12 leading thinkers from around the world to weigh in with their predictions for the global order after the pandemic.
A World Less Open, Prosperous, and Free by Stephen M. Walt The pandemic will strengthen the state and reinforce nationalism. COVID-19 will also accelerate the shift in power and influence from West to East. What won’t change is the fundamentally conflictive nature of world politics. The End of Globalization as We Know It by G. Coronavirus: pourquoi il ne faut pas espérer un retour à la normale dans les prochains mois. Les prédictions mathématiques. Comment se terminent les épidémies ?
TRIBUNE. Coronavirus : il n’y aura pas de retour à la normale. Jusqu’à la prochaine fin du monde…, par Renaud Lambert & Pierre Rimbert (Le Monde diplomatique, avril 2020) L’art de la prestidigitation consiste à orienter l’attention du public afin qu’il ne remarque pas ce qu’il a sous les yeux. «Le confinement ne fera pas disparaître l’épidémie» Le «jour d’après», c’est aujourd’hui. COVID-19 : "CE QUI NOUS ATTEND POURRAIT ÊTRE ENCORE PIRE".