Le sentiment d’appartenance à l’école : le comprendre, le développer et le maintenir chez les élèves. Shutterstock / Jacob Lund Par Jérôme St-Amand, professeur et chercheur à l’Université de l’Alberta.
Une version longue du même texte est disponible dans le dernier numéro de la Revue canadienne de l’éducation. Tous les midis, Mila s’assoit seule, désintéressée et impassible, sur les bancs du carrefour de son école secondaire. Elle ne participe à aucune activité scolaire et parascolaire, et ce, malgré une longue liste d’activités présentée par le directeur de l’école il y a plusieurs semaines.
N’ayant pas d’amis ni de relations sociales signifiantes, on la voit rarement interagir avec ses camarades de classe et ses enseignants. L’égalité scolaire, un enjeu de survie pour la démocratie. Le long mouvement de massification scolaire enclenché dans notre pays depuis les années 1960 était censé accroître l’attachement aux valeurs démocratiques.
Dans la mesure où l’éducation scolaire est imprégnée des valeurs de l’égalité et de la tolérance, et véhicule la croyance dans les vertus de la science et de la raison, le fait qu’une majorité de jeunes bénéficie aujourd’hui d’une scolarité longue – la proportion de bacheliers atteignait 80 % d’une génération en 2019 – ne pouvait a priori que renforcer la confiance dans la démocratie. Or, force est de constater que, en France et dans d’autres pays comparables, cette promesse optimiste n’a pas été totalement tenue. Si les acquis de la science sont plus largement diffusés, les jeunes gardent-ils pour autant le recul nécessaire par rapport aux fake news qui circulent toujours plus vite ? Par ailleurs, la généralisation des diplômes a aussi des effets pervers. Croyances et esprit critique Valeurs et effets de diplôme.
Jean Jaurès, « Aux instituteurs et institutrices » « La Dépêche » du dimanche 15 janvier 1888 Vous tenez en vos mains l’intelligence et l’âme des enfants ; vous êtes responsables de la patrie.
Les enfants qui vous sont confiés n’auront pas seulement à écrire et à déchiffrer une lettre, à lire une enseigne au coin d’une rue, à faire une addition et une multiplication. Ils sont Français et ils doivent connaître la France, sa géographie et son histoire : son corps et son âme. Ils seront citoyens et ils doivent savoir ce qu’est une démocratie libre, quels droits leur confère, quels devoirs leur impose la souveraineté de la nation. Enfin ils seront hommes, et il faut qu’ils aient une idée de l’homme, il faut qu’ils sachent quelle est la racine de toutes nos misères : l’égoïsme aux formes multiples ; quel est le principe de notre grandeur : la fierté unie à la tendresse.
Eh quoi ! Le redoublement est inefficace, socialement injuste, et favorise le décrochage scolaire - Galand Benoit. Cahiers de l'éducation Liege: sur le redoublement en PDF. « L’orientation scolaire renforce les inégalités », entretien avec Agnès van Zanten, sociologue au CNRS. Vos recherches portent sur les conditions dans lesquelles les lycéens sont amenés à choisir leurs études supérieures.
Que cherchez-vous précisément à mettre en lumière ? Agnès van Zanten : Jusqu’à présent, très peu de travaux ont été conduits dans notre pays sur les processus qui, au sein des établissements scolaires et des familles, ou encore via Internet, les plates-formes d’orientation en première année d’études supérieures, les salons d’orientation, etc., entretiennent ou creusent les inégalités entre jeunes, s’agissant de leurs choix d’orientation dans l’enseignement supérieur. Pour mieux saisir pourquoi la France affiche un faible taux de scolarisation des enfants des classes populaires dans le supérieur, nous avons mis en place depuis 2013 un dispositif inédit de grande envergure.
Un des volets de cette étude concerne le rôle des lycées dans l’orientation vers le supérieur. Les pratiques dans ce domaine sont-elles vraiment à géométrie variable selon les établissements ? A. v. A. Maths : les fondements scientifiques de l’évaluation s’effondrent (1ère. Dans une interview sur France-Info, le 16 janvier 2019, Jean-Michel Blanquer mettait une nouvelle fois en avant le caractère scientifique des évaluations CP-CE1 : « [elles] ont été conçues par des scientifiques et des professeurs de terrain, sont faites pour donner des outils à chaque professeur et (pour) que chaque professeur puisse ainsi faire progresser son élève ».
Or, une recherche publiée fin 2018 invalide les fondements scientifiques de l’item de l’évaluation CP-CE1 ayant suscité le plus de rejet chez les professeurs : apparier points et nombres sur un segment numéroté à ses extrémités. Le ministre se trompe : dans ces évaluations, les épreuves qualifiées de « cognitives », n’auront pas d’utilité pour les professeurs ; de plus, elles risquent de les fourvoyer vers des interventions pédagogiques contreproductives. On comprend mal pourquoi une évaluation scolaire, dans sa forme classique, ne pourrait pas être également qualifiée ainsi. Causes de l’épuisement professionnel chez les enseignants et conséquences pour les élèves.
L’épuisement professionnel est parfois défini comme la phase finale d’un processus de fatigue physique, mentale et émotionnelle chronique.
On le décrit aussi comme un processus progressif d’érosion des moyens internes d’un travailleur. En ce qui concerne les enseignants, on peut percevoir cet épuisement, entre autres, comme une usure muette et continue, qui résulte du contact fréquent avec les élèves. Les trois manifestations de l’épuisement professionnel sont la fatigue physique, mentale et émotionnelle (ou fatigue professionnelle), le développement d’une image de soi inadéquate (ou sentiment de non-accomplissement ou d’inefficacité au travail) ainsi que la prise de distance avec autrui due à des sentiments négatifs et cyniques (aussi appelée dépersonnalisation). Shutterstock par Patrice Cyrille Ahehehinnou.