Essor et reflux de la démocratie économique - Ép. 1/9 - Figures juridiques de la démocratie. Comment "le travail indépendant pour tous", s’avère-t-il la base d’un régime démocratique, "que chacun puisse vivre, dans l’indépendance, du fruit de son travail"?
Demande encore le juriste Alain Supiot. Quels sont les dispositifs en France, en Allemagne et aux Etats-Unis qui ont pu exprimer l’idée de démocratie économique à l’âge industriel? Comment cette démocratie économique a-t-elle reflué sous l’effet du tournant néolibéral? La Grande Bretagne du Brexit, l’Italie et son étrange coalition gouvernementale, la France des gilets jaunes, mais aussi la Suède et l’Allemagne, aux dernières élections de 2018, montrent tour à tour au fil des crises politiques et économiques qui les touchent, combien nos vieilles démocraties sont bousculées par le doute, la colère sociale et l'angoisse. Entretien entre Bernard Stiegler et Alain Supiot. Alain Supiot "Qu'est-ce qu'un régime de travail réellement humain?" Réflexions, Alain Supiot. L’idée de justice sociale est-elle morte et enterrée par les néolibéraux ?
C’est tout le contraire, selon Alain Supiot, auteur de "La Force d’une idée" (Les liens qui libèrent). L'éminent juriste et professeur au collège de France, est l'invité de l'Heure Bleue. Tel un phénix, l'idée de justice sociale resurgit aujourd'hui de ses cendres. Dénoncée comme un "mirage" par les théoriciens du néolibéralisme, elle a disparu de l'agenda politique des gouvernements. Depuis la conversion des régimes communistes à l'économie de marché, tous les pays du monde sont engagés de gré ou de force dans une course au moins-disant social et fiscal, qui offre pour seule perspective à leurs peuples de "nager ou couler" dans une lutte de tous contre tous à l'échelle du globe. État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités. État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités. Alain Supiot: «La loi El Khomri attise la course au moins-disant social»
La gouvernance par les nombres / Revue française de socio-économie. Alain Supiot : La Gouvernance par les nombres (Fayard) / Alain Supiot (ss. dir.) : La Solidarité.
Enquête sur un principe juridique (Odile Jacob) / Revue française de socio-économie n° 15 Dossier Penser l’économie solidaire, une perspective internationale (La Découverte) « Ce qui manque ne peut pas être compté » nous souffle la sagesse de L’Ecclésiaste. "Restaurer un travail réellement humain est, sur le long terme, la clé du succès économique", explique Alain Supiot. ENTRETIEN À deux pas du Panthéon, dans un élégant bureau tout blanc, Alain Supiot, a répondu à nos questions à l’occasion de la sortie de deux ouvrages : La gouvernance par les nombres (Fayard), qui reprend son cours au Collège de France, où il est titulaire de la Chaire Etat social et mondialisation, et L’entreprise dans un monde sans frontières, un ouvrage qu’il a dirigé aux Éditions Dalloz.
Maniant aussi bien la philosophie grecque classique, les théories du Droit que l’Histoire du cinéma (blockbuster hollywoodien inclus), il éclaire par ses idées les changements qui, ici et là, modifient le monde. Pour lui, nous vivons un changement d’imaginaire, de l’horloge à l’ordinateur. Cette mutation met en cause le travail et l’entreprise. Haro sur le code du travail, par Alain Supiot. Billet invité.
Version longue de la tribune publiée dans Le Monde Bayrou s’est récemment livré sur les plateaux de France 2 à un numéro de cabaret qui n’honore pas le débat politique. Pour illustrer le fait que, selon lui, tous les malheurs de la France viennent de son incapacité à se réformer, il a d’abord sorti de son sac un mince opuscule présenté comme « le code du travail suisse ». Puis il en a sorti un gros volume présenté comme le code du travail français, qu’il a jeté rageusement sur la table sous les applaudissements d’un public conquis par cette démonstration de la vraie cause de nos malheurs.
Le pavé qu’il a exhibé était « le nouveau code du travail annoté » des éditions fiduciaires. Rendre aux mots leur sens serait un premier pas dans la restauration d’un débat public digne de ce nom. L’esprit de Philadelphie. La justice sociale face au marché tota. L'internationnalisation du droit. "L'internationalisation du droit", Dialogue entre Mireille Delmas-Marty et Alain Supiot le mardi 19 juin 2012 à 18h00 dans l'amphithéâtre Simone Weil (rdc).
Jusqu'à une période récente le Droit se présentait en Europe comme un pavage de Droits nationaux. Chacun d’eux constituait un système clos sur lui-même et possédait, avec le droit international privé, son propre outil (national) de communication avec tous les autres. Ce tableau a beaucoup changé durant ces trente dernières années. Certes le tropisme national continue de dominer l’étude du Droit, mais il a perdu de sa force pour des raisons à la fois internes et externes à l’Europe. Internes avec l’emprise désormais considérable d’un droit élaboré hors des cadres nationaux, essentiellement par la Commission européenne, la Cour de justice de l’Union et, dans une faible mesure, la Cour européenne des droits de l’Homme.
Alain Supiot. Grandeur et misère de l'État social. Il y a deux ans, j’ai rendu compte dans les colonnes du Grand Soir du livre d’Alain Supiot L’esprit de Philadelphie.
La justice sociale face au marché total. Dans ce fort ouvrage, l’auteur expliquait en quoi le nouvel ordre économique mondial avait quelque chose de fasciste. Il citait Hitler, pour qui « Les richesses, par la vertu d’une loi immanente, appartiennent à celui qui les conquiert. Ceci est conforme aux lois de la nature. » Mais, dans le même temps, il rappelait que les démocraties parlementaires ne pouvaient être dédouanées.
Travailler mieux pour vivre mieux : réflexions pour d’autres perspectives d’organisation du travail - Idées. Aujourd’hui, j’ai le plaisir de recevoir le juriste Alain Supiot et le psychiatre et psychanalyste Christophe Dejours pour tenter de savoir s’il est possible de changer le travail et changer la vie ! De gauche à droite : Alain Supiot et Christophe Dejours AC Lochard © Radio France Cela ne devrait pas exister, mais c’est la triste réalité : il existe des femmes et des hommes malades du travail, il se rencontre des épuisés de la vie qui n’ont plus le courage de résister au « management de la peur » et à la pression gestionnaire.
Ceux-la ne supportent plus la dévalorisation de leur métier, ils ont honte de la malfaçon, ils regrettent le temps de la coopération entre collègues ; alors, ils se sentent inutiles, et perdent toute estime de soi. Or contrairement à ce qu’on pouvait attendre, les travailleurs qui se suicident sur leur lieu de travail sont rarement des sujets marginalisés. Crise des institutions. L'esprit de Philadelphie. L'esprit de Philadelphie. La justice sociale face au marché total - Alain Supiot. Cet ouvrage - ce n’est pas si fréquent que cela - est dédié à la mémoire de Bruno Trentin, grand syndicaliste (à la CGIL qu’il dirigea) et homme politique communiste italien (né dans le Gers où son père Silvio, militant antifasciste, avait dû se réfugier), membre de la Résistance française.
Cette dédicace réjouit et surprend un peu dans la mesure où Alain Supiot inscrit son analyse dans une optique réformiste : s’il pourfend de manière magistrale le capitalisme financier, il ne dénonce pas le capitalisme en tant que tel. C’est à Philadelphie, le 10 mai 1944, qu’a été proclamée la première Déclaration internationale des droits à vocation universelle. Cette déclaration stipulait que :