Brexit : entre paperasses et attente, le port de Calais met en pratique sa frontière intelligente. Dans la cabine de son camion, Maciej attend désespérément de quitter le port de Calais pour reprendre la route vers la Pologne, son pays d’origine, où sa cargaison de chocolat doit être livrée. « C’est férié chez nous aujourd’hui, alors seul un miracle peut faire qu’on me réponde et que je puisse enfin reprendre la route », veut croire le chauffeur.
Cet habitué de la traversée de la Manche est confronté pour la première fois à la frontière née du Brexit. Comme lui, des dizaines de poids lourds restent immobilisés sur un parking d’une centaine de places après leur arrivée de Douvres, au Royaume-Uni. Sous un vent froid et mouillé, ils attendent près du débarcadère que l’opérateur dont ils transportent la marchandise fournisse les documents nécessaires à la douane du port pour être autorisés à reprendre la route. L’Irlande du Nord, point noir des relations commerciales post-Brexit. Un rayon yaourts pratiquement vide, des étagères de jus de fruits où il manque les trois quarts des produits… Le supermarché Tesco où Phil Morgan fait ses courses à Ballymena, en Irlande du Nord, fait face à une pénurie de produits frais depuis le début de l’année. « Les supérettes locales sont bien fournies, mais les supermarchés qui s’approvisionnent depuis la Grande-Bretagne connaissent d’importantes ruptures de stocks, en particulier pour le lait, les fruits et les légumes », témoigne-t-il.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Les débuts chaotiques du commerce post-Brexit L’Irlande du Nord représente un cas à part après le Brexit. Cette nation fait partie du Royaume-Uni et est donc sortie de l’Union européenne (UE), mais elle reste de facto à l’intérieur du marché unique européen. Brexit : la grande impréparation du Royaume-Uni. Les préparatifs du gouvernement britannique pour le Brexit pataugent dans un champ de boue.
Littéralement. Pour faire face aux éventuels embouteillages de camions à la frontière après le 1er janvier 2021, quand les nouvelles relations commerciales entre Londres et Bruxelles entreront en vigueur, les autorités du Royaume-Uni construisent un énorme parking à Sevington, dans le Kent, à une vingtaine de kilomètres en amont de Folkestone, où se trouve l’entrée du tunnel sous la Manche. Les camionneurs pourront s’y garer, le temps de régler les nouvelles formalités douanières si leurs papiers ne sont pas conformes. Le 14 décembre, Damian Green, le député conservateur d’Ashford (sud-est de l’Angleterre), où se trouve le parking, a révélé que les travaux ne seraient pas finis à temps. Les préparatifs ont été ralentis par les fortes précipitations de ces dernières semaines (le terrain est en partie inondable). « Il devrait être terminé pour la fin février 2021 », assure l’élu.
Les débuts chaotiques du commerce post-Brexit. Et soudain, le Brexit devint réalité.
Après quatre ans et demi d’âpres discussions, tout a changé le 1er janvier, quand le Royaume-Uni est officiellement sorti du marché unique européen et de l’union douanière. Depuis, les convois de fruits de mer de David Leiper pourrissent les uns après les autres. L’homme dirige Seafood Ecosse, une grosse PME sise à Peterhead, le grand port de pêche nord-écossais. « La première semaine, j’ai eu des camions qui ont compté jusqu’à quatre-vingt-seize heures de retard pour passer la frontière. Il a fallu jeter la marchandise. J’ai perdu pour 200 000 livres [environ 225 000 euros] de produits. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Brexit : ce qui change pour les citoyens et les entreprises au 1er janvier Partout, les débuts des nouvelles relations commerciales entre l’Union européenne (UE) et le Royaume-Uni sont chaotiques. Brexit : comment Boris Johnson a abandonné la City. Vendredi 4 décembre, face aux négociations sur le Brexit qui patinaient, Catherine McGuinness, qui préside la corporation de la City, résumait son amertume d’une phrase : « La politique a primé sur le pragmatisme. » Quatre ans et demi après le vote en faveur de la sortie de l’Union européenne (UE), elle ne pouvait que constater, impuissante, la déroute du secteur financier qu’elle représente.
Année après année, chacune de ses demandes a été ignorée par les gouvernements successifs de Theresa May et de Boris Johnson. L’accord de jeudi 24 décembre ne concerne que la pêche et le commerce des marchandises. La City n’y apparaît absolument pas. Relations post-Brexit : l’accord entre le Royaume-Uni et l’Union européenne rendu public. European Commission. Brexit : Michel Barnier, la consécration du « montagnard » Enfin !
Britanniques et Européens saluent un « bon accord » sur les relations post-Brexit. Après des années de déchirements, la page du Brexit sera définitivement tournée à la fin de l’année : les négociateurs européens et britanniques ont fini par parvenir à un accord sur les relations commerciales post-Brexit, jeudi 24 décembre.
Un « bon accord », ont affirmé Britanniques et Européens dans la foulée. C’est un « bon accord, équilibré » et « juste » pour chaque partie, a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors d’une conférence de presse. Le Royaume-Uni restera « un partenaire digne de confiance » de l’Union européenne (UE), a-t-elle assuré, ajoutant : « [Cet accord] nous permettra de nous assurer que nous pouvons finalement laisser le Brexit derrière nous. »
Brexit : Boris Johnson, insubmersible machine politique. Il est plus décoiffé que jamais, arbore un air hagard à chaque apparition et semble en permanence dépassé par les événements.
L’opposition travailliste l’accuse de laxisme, ses propres rangs disent pis que pendre de lui en privé (et de plus en plus en public), les Ecossais rêvent d’indépendance quand ils le voient. Et pourtant, Boris Johnson reste une insubmersible machine politique. En arrachant, jeudi 24 décembre, un accord avec l’Union européenne (UE) sur les relations post-Brexit, le premier ministre britannique fait une nouvelle fois preuve de l’utilité de se faire passer pour un fou.
Brexit : les dix mois qui ont scellé le divorce entre le Royaume-Uni et l’Europe. Il était moins une. « Deal is done », a enfin annoncé le 10 Downing Street, jeudi 24 décembre, à 14 h 45, heure de Londres. « Nous avons un accord solide », a confirmé Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, pile au même moment depuis Bruxelles.
C’est assurément une très bonne nouvelle : il y a donc un accord post-Brexit pour Noël entre le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE). Un « Brexmas » (Brexit for Christmas), se sont empressés de saluer les médias britanniques. Retour des douanes et baisse des quotas de pêche européens : ce que contient l’accord post-Brexit. Le Royaume-Uni va retirer les dispositions controversées de sa loi remettant en cause le traité du Brexit. Londres et Bruxelles ont annoncé, mardi 8 décembre, un accord permettant le retrait des dispositions controversées d’un projet de loi britannique revenant sur le traité de Brexit qui fâchaient l’Union européenne (UE) en pleines négociations commerciales.
Le projet de loi sur le marché intérieur revient, en violation assumée du droit international, sur des dispositions de l’accord encadrant la sortie du Royaume-Uni de l’UE en janvier dernier pour la province britannique d’Irlande du Nord. Ces clauses sont prévues afin d’éviter le retour d’une frontière avec la République d’Irlande, un garde-fou jugé essentiel au maintien de la paix sur l’île. Elles avaient entraîné le lancement d’une procédure d’infraction par Bruxelles. Brexit : « Les conditions pas réunies » pour un accord entre Londres et Bruxelles.
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