Droit à l’oubli : Google improvise et les disparitions d’articles continuent. Contraint par la justice d’enterrer certains de ses résultats – gênants pour les internautes concernés –, le premier des moteurs de recherche tâtonne.
Et la presse en ligne en fait les frais. Rue89 a récemment reçu un message de Google Webmaster Tools, qui nous explique que le moteur de recherche n’est « plus en mesure » d’afficher un de nos articles – un Porte-monnaie au rayon X paru à l’été 2012 – dans ses résultats. Pour toute explication, il nous renvoie à cette page, qui résume la jurisprudence européenne concernant le « droit à l’oubli ».
En France, plusieurs médias en ligne sont touchés par de telles « demandes d’oubli » adressées par des internautes à Google. Droit à l'oubli sur Internet : trouver le juste équilibre. FIGAROVOX/TRIBUNE - David Drummond, vice-président de Google, revient sur la décision de la Cour de justice de l'Union Européenne sur le droit à l'oubli sur Internet, et détaille les efforts de Google pour respecter ce droit.
David Drummond est vice-président et directeur juridique Monde chez Google. Depuis deux mois, les moteurs de recherche sont confrontés à un nouveau défi en Europe: déterminer quels contenus retirer délibérément des résultats de recherche, conformément à l'arrêt rendu récemment par la Cour de justice de l'Union européenne. Jusqu'ici, seules quelques rares exceptions avaient justifié la désindexation de résultats de recherche. Celles-ci concernaient, entre autres, les informations déclarées illégales par un tribunal car diffamatoires, contrefaisantes ou interdites par la législation nationale (comme les contenus glorifiant le nazisme en Allemagne). Pour ces raisons, nous sommes en désaccord avec cet arrêt. Google et le droit à l'oubli : la presse craint la censure. Le groupe américain a commencé à retirer de ses résultats certains liens d'articles de presse, au nom du «droit à l'oubli».
Il a déjà reçu près de 70.000 demandes en Europe. Les médias britanniques grondent. The Guardian et la BBC ont découvert avec stupeur que plusieurs articles publiés sur leurs sites Internet ont disparu de Google. Wikipédia dénonce le droit à l'oubli. La fondation Wikimédia a annoncé qu'une cinquantaine de liens provenant de ses sites avaient déjà été désindexés des moteurs de recherche, un acte qu'elle qualifie de «censure».
Une «censure», ni plus ni moins. La fondation Wikimédia a dénoncé mercredi les effets néfastes du droit à l'oubli, dont l'encyclopédie en ligne Wikipédia est la nouvelle victime. Selon cette disposition, votée par la Cour européenne de justice en mai, tout internaute citoyen ou résident dans l'Union européenne peut demander à un moteur de recherche de supprimer de ses pages les liens jugés comme «inadéquats, pas ou plus pertinents ou excessifs au regard des finalités du traitement». La CJUE, magicienne européenne du « droit à l’oubli » numérique (CJUE, GC, 13 mai 2014, Google Spain SL et Google Inc.) Par Jean-Philippe Foegle Dans une très riche décision en date du 13 mai 2014, la Cour de Justice de l’Union Européenne a consacré l’existence d’une obligation pour les moteurs de recherche de supprimer, sur demande des internautes, les données liées à leur nom dans une liste de résultats affichée à la suite d’une recherche.
Cette consécration du « droit à l’oubli » ou à l’ « effacement » numérique s’est faite au prix d’une interprétation particulièrement extensive de la directive 95/46/CE, offrant un effet quasi-extraterritorial au régime européen de protection des données personnelles. Ce « droit » embryonnaire, éminemment polémique, est le lieu d’une conciliation entre de multiples droits fondamentaux divergents. La CJUE a donc soumis son exercice effectif à de nombreuses conditions, posées comme autant de « gardes-fous » à d’éventuels abus dans l’usage de cette prérogative nouvelle des « cybercitoyens ».
Dans l’affaire commentée, un citoyen espagnol , M. Share and Enjoy. Droit à l’oubli : L’improbable stratégie de communication de Google. En accordant le 13 mai dernier à un citoyen espagnol le droit légal de voir déréférencées de Google des informations personnelles devenus gênantes, la Cour de Justice européenne a ouvert une boîte de Pandore sur un sujet très sensible : le droit à l’oubli numérique.
Chantre autoproclamé de la liberté d’expression, Google n’a pas manqué de réagir officiellement. Le géant du Web pratique désormais une communication de l’absurde pour prouver qu’il s’agit-là d’une ineptie doublée d’une atteinte à la liberté du discours. Et si la vérité se situait un peu plus subtilement entre deux positions radicales ? A mesure que les contenus numériques s’empilent dans les arcanes du Web, la question explosive des données personnelles n’en finit pas de grandir. L’affaire Snowden lui a même conféré une dynamique inédite en dévoilant au grand jour les pratiques intrusives de surveillance opérées par la NSA dans les serveurs des mastodontes américains du Web. [Audio] Droit à l'oubli numérique : la réponse de Google.