Le Grand face à face avec Stanislas Dehaene, neuroscientifique, président du Conseil scientifique de l'Education nationale. Neuroéducation. Neuromythes : 4 risques quand on s'intéresse à la neuroéducation. La science et l’intuition se rencontrent et s’opposent : certains disent qu’il faut se fier à l’instinct (aux sensations, aux émotions, à ce que ça fait à l’intérieur) et d’autres disent que les décisions (politiques, sociétales, marketing, économiques, éducatives) doivent être guidées par les sciences.
Aujourd’hui, nous avons la possibilité de nous informer rationnellement pour confirmer ou infirmer les informations envoyées par nos sensations et nos émotions. Pour autant, toutes les informations disponibles qui se réclament scientifiques ne sont pas pour autant dénuées de biais. Elena Pasquinelli, chercheuse en philosophie et sciences cognitives, professeure à l’école normale supérieure de Paris, nous invite donc à la prudence en ce qui concerne l’application des découvertes en neurosciences à l’éducation et à la pédagogie (la neuroéducation).
Risque 1 : l’utilisation du savoir scientifique comme prescriptif. Risque 2 : croire qu’on peut passer du laboratoire à la société directement. La plasticité cérébrale au cœur de l'apprentissage. La notion de plasticité cérébrale naît avec les neurosciences contemporaines.
Dès la fin du XIXème siècle – début du XXème siècle, le psychologue américain William James (1842-1910), les psychiatres italiens Eugenio Tanzi (1856-1934) et Ernesto Lugaro (1870-1940) et le neuroscientifique espagnol Santiago Ramón y Cajal (1852-1934), prix Nobel de médecine et de physiologie en 1906, évoquent en effet cette notion. Ils la considèrent comme participant à l'apprentissage, qui nécessite de nouvelles connexions entre les neurones (synapses) ou un renforcement des synapses existantes.
Autrement dit, la plasticité cérébrale consisterait en des variations de nos réseaux neuronaux au cours de la vie, le cerveau ne serait donc pas une structure figée. Quelles expériences illustrent la plasticité cérébrale ? En quoi consiste-t-elle ? L'apprentissage de tâches manuelles : un exemple de plasticité cérébrale. L'étonnante plasticité du cerveau adolescent. Les mots « cerveau » et « adolescent » vous semblent contradictoires ?
La plaisanterie est commune. Certains neuroscientifiques sont allés jusqu'à expliquer les comportements risqués, agressifs ou déconcertants des adolescents comme la conséquence d'un cerveau dysfonctionnel. C'est pourtant à une tout autre conclusion que sont parvenues les recherches des dix dernières années. Le cerveau des adolescents n'est pas défectueux. Ce n'est pas non plus un cerveau adulte à moitié fini.
Tout d'abord, le cerveau des adolescents est étonnamment modifiable. Les études récentes indiquent que la tendance des adolescents à prendre des risques résulte d'une différence de maturité entre deux régions majeures du cerveau : d'une part, le système limbique, qui donne naissance aux émotions et qui parvient vite à un stade très actif après la puberté, et, d'autre part, le cortex préfrontal, impliqué dans le jugement et le contrôle des impulsions mais qui n'arrive à maturité que plus tardivement. Les enfants apprennent-ils plus facilement les langues ? Lorsqu'une famille s'expatrie dans un pays où une autre langue est parlée, les jeunes enfants semblent l'acquérir vite et sans effort.
Les adultes, en revanche, paraissent peiner pendant des années pour la maîtriser. Cette impression correspond-elle à une réalité mesurable ? De nombreuses études montrent que c'est le cas. Dans l'une d'elles, parue en 1999, James Flege, de l'Université de l'Alabama, et ses collègues ont évalué les performances en anglais de 240 immigrés coréens, en fonction de leur âge d'arrivée aux États-Unis (pour des durées de résidence équivalentes, d'environ 15 ans en moyenne). Leur accent était d'autant meilleur qu'ils étaient arrivés jeunes. Quand les neurosciences rencontrent l’éducation [ TEDx : Eric Gaspar ]
Les neurosciences et la formation [ CNRS : Pierre Marie Lledo ]
Plasticité neuronale. Neuromythes. Éducation bienveillante. Educational Neuroscience. Éducation. Les neurosciences au service de la formation en entreprise. Directeur général de Xos learning, Guillaume Coppin présentait à l’occasion du iLearning Forum 2017 en janvier dernier les principaux enseignements qu’il avait retenu des neurosciences pour concevoir des sessions de formation plus efficace.
En voici un rapide résumé : Il existe de nombreux mythes sur l’apprentissage sur lesquels on est revenus ces dernières années. Parmi ceux-ci citons en cinq : Contrairement à ce nous avons longtemps cru (Cf. le film « Lucy » de Luc Besson) nous avons déjà la capacité d’utiliser 100 % de notre cerveau et non pas 10, 15 ou 20 %.Une étude récente en Angleterre a par ailleurs montré qu’un apprenant ne va pas mieux apprendre si son style d’apprentissage (auditif, visuel ou kinesthésique) est favorisé.Des chercheurs de l’Institut de Neurosciences de l'Université de New-York ont démontré en 2015, que le multitâche ne fonctionne pas car l’anticipation d’une tâche à venir perturbe la performance de celle en cours.
Podcasts.