background preloader

Jalon 2 - Guerre d'Algérie

Facebook Twitter

Emmanuel Macron reconnaît la responsabilité de la France dans l’assassinat du nationaliste algérien Larbi Ben M’hidi. Emmanuel Macron vient enfin de rétablir la vérité. Soixante-dix ans jour pour jour après le début de la guerre d’Algérie (1954-1962), le président de la République reconnaît – dans un communiqué publié vendredi 1er novembre – la responsabilité de la France dans l’assassinat, en mars 1957, en pleine bataille d’Alger, de Larbi Ben M’hidi.

Jusqu’à présent, la thèse du suicide, présentée par l’armée à l’époque, n’avait jamais été démentie par l’Etat français, alors même que le général Paul Aussaresses avait avoué, en 2001, l’avoir pendu. « [M. Macron] reconnaît ce jour que Larbi Ben M’hidi, héros national pour l’Algérie et l’un des six dirigeants du FLN [Front de libération nationale] qui lancèrent l’insurrection du 1er novembre 1954, a été assassiné par des militaires français placés sous le commandement du général Aussaresses ». Il vous reste 64.1% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés. Une délégation d'historiens français se rend en Algérie pour travailler sur la guerre et la colonisation avec des historiens algériens. La création de cette instance de dix membres avait été annoncée en août 2022 à Alger par le président algérien Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron.

Publié le 21/11/2023 15:29 Temps de lecture : 1 min Une délégation d'historiens français se rend en Algérie pour travailler sur la guerre et la colonisation avec des historiens algériens, a appris franceinfo mardi 21 novembre auprès de sources concordantes, confirmant une information de l'AFP. Cette commission se réunit pour la première fois mercredi et jeudi à Constantine. Elle est coprésidée par l'historien français Benjamin Stora et l'historien algérien Mohamed Lahcen Zighidi. Cette instance composée de dix membres avait été annoncée en août 2022 par le président algérien Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron, en déplacement à Alger, au cours d'une visite destinée à "refonder" les relations entre les deux pays, après plusieurs mois de tensions.

Partager : l'article sur les réseaux sociaux L’actu à 18h30. Marc André, historien : « La République n’est juste que si elle fait face à toute son histoire » Emmanuel Macron a été le premier président de la République à se rendre, le 8 mai, à Montluc, ancienne prison lyonnaise devenue, en 2009, un mémorial, haut lieu de la mémoire nationale. Il était donc légitime d’attendre de sa part un geste fort, dans l’esprit d’un Etat résolu à regarder son passé en face. D’autant que son gouvernement avait engagé, depuis début 2022, une rénovation muséographique ouverte à toute l’histoire de ce site : non seulement celle de l’Occupation et des 10 000 victimes de Klaus Barbie (résistants comme Marc Bloch et Jean Moulin, juifs dont les enfants d’Izieu), mais aussi celle de ses autres pages noires (Vichy, épuration, guerres d’indépendance indochinoise et algérienne).

En réalité, son déplacement dans cette prison chargée d’histoire pour y célébrer Jean Moulin et « l’esprit de résistance propre au peuple français » fut moins un acte de commémoration qu’une consécration du lieu autour d’une seule période de l’histoire – 1943-1944 –, au détriment des autres. « Les ossements des vingt-sept enfants du camp de Saint-Maurice-l’Ardoise personnifient à eux seuls l’abandon et le drame des harkis » Nous sommes plus d’une centaine de femmes, épouses, mères, filles, sœurs, toutes liées à l’histoire des harkis.

Nous vivons dans les diverses régions de France, y compris en Polynésie française, mais aussi en Europe ou aux Etats-Unis. Nous sommes bouleversées par la découverte d’ossements de vingt-sept enfants de harkis que les archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont mis au jour, le 20 mars, à proximité du camp de Saint-Maurice-l’Ardoise (Gard). Les fouilles continuent. En effet, après des mois de recherches sans résultat, des fouilles archéologiques ont enfin permis de retrouver des ossements d’enfants dans un terrain vague, non loin des anciens camps de harkis de Saint-Maurice-l’Ardoise et de Lascours. Ainsi a débuté l’enfouissement de l’histoire de ces enfants. Par la suite, des associations de harkis et des familles concernées ont inlassablement sollicité les autorités pour être aidées à retrouver les sépultures des enfants.

En vain. France-Algérie : « Les débats historiques ne se plient pas aux appartenances nationales » Au menu de la visite de la première ministre, Elisabeth Borne, en Algérie [les 9 et 10 octobre] : bien des sujets aux conséquences très concrètes dont les enjeux surpassent de loin ceux de l’écriture de l’histoire. Pour autant, et même en fin de liste, le projet d’une commission d’historiens français et algériens travaillant à la « réconciliation » semble rester d’actualité, bien qu’il n’ait pas abouti depuis son annonce en août. Rencontrerait-il des difficultés ? Probablement, pour une raison simple : il a tout de la fausse bonne idée, même s’il relève du bon sens, en apparence. Pourquoi ? D’abord parce que nous, historiens et historiennes, n’avons pas attendu les Etats pour travailler.

Non seulement nous avons, de très longue date, consulté les archives accessibles – elles abondent – mais nous avons interrogé les témoins, recueilli leurs documents, utilisé des images, des films et toutes les sources imaginables. Fausse bonne idée, surtout, car la nationalité ne fait pas l’historien. A nos lecteurs. GRAND ENTRETIEN. Pourquoi les mémoires de la guerre d'Algérie semblent-elles toujours irréconciliables ? "Il ne s'agit plus de déchiffrer pas à pas un destin déjà écrit au ciel mais d'écrire le présent comme une histoire que les siècles futurs sauront lire", écrit Alice Zeniter dans son roman L'Art de perdre, qui retrace l'épopée d'une famille de harkis durant la guerre d'Algérie. Soixante ans après la signature des accords d'Evian, le 18 mars 1962, qui proclamèrent un cessez-le-feu et ouvrirent la voie à l'indépendance de l'Algérie en juillet, les acteurs de cette guerre et leurs descendants continuent de se diviser sur cette histoire douloureuse.

Quelles sont les traces et les effets des mémoires de la colonisation et de la guerre d’Algérie sur la société française ? Quel statut donner aux souvenirs de chacun ? Comment écrire un récit commun ? Franceinfo a interrogé l'historien Benjamin Stora, auteur d'un rapport sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie. Il est également l'auteur de France-Algérie, les passions douloureuses (2021, Albin Michel). Avec Charonne, Emmanuel Macron poursuit ses hommages mémoriels autour de la guerre d’Algérie. Figé face à la gerbe de fleurs, le préfet de police, Didier Lallement, a salué mardi 8 février, paume gantée effleurant la casquette, la sépulture collective des victimes de Charonne dans le carré du Parti communiste du cimetière du Père-Lachaise, à Paris. L’hommage a été rendu au « nom du président de la République ». Soixante ans après la répression de la manifestation anti-OAS (Organisation de l’armée secrète) qui fit neuf morts – tous membres du Parti communiste français (PCF), à une exception près – à la hauteur du métro Charonne, l’Etat, à son plus haut niveau, honore leur souvenir.

Dans la foulée du dépôt de gerbe du préfet de police, l’Elysée a diffusé une brève « déclaration » dans laquelle Emmanuel Macron « rend hommage à la mémoire des victimes ». Il précise, en outre, que la « manifestation unitaire [le PCF et la CGT ne sont pas cités] organisée pour la paix et l’indépendance en Algérie et contre les attentats de l’OAS » avait été « violemment réprimée par la police ». En France aussi, la guerre d’Algérie est une rente mémorielle. Analyse. A l’Elysée, le 30 septembre, Emmanuel Macron a expliqué devant des « petits-enfants » de la guerre d’Algérie, dont les grands-parents ont intimement vécu ce conflit, que « la nation algérienne post-1962 s’est construite sur une rente mémorielle » basée sur « une haine de la France ».

Cette déclaration – et d’autres – du président de la République française a provoqué la colère d’Alger et une crise diplomatique inédite entre les deux pays. Jamais sans doute, depuis les années 1960, la guerre d’Algérie n’a tenu une telle place dans les débats politiques français, où se mélangent crise migratoire, islamisme, théorie complotiste du « grand remplacement », passé colonial, électoralisme, nostalgie de l’Algérie française et diplomatie.

Ainsi, le 16 octobre, lorsque Emmanuel Macron s’incline devant la mémoire des victimes algériennes du massacre du 17 octobre 1961 à Paris, la droite et l’extrême droite condamnent une nouvelle « repentance » du chef de l’Etat. Guerre d'Algérie : pourquoi l'ouverture par la France de ses archives est si attendue. C'est une annonce qui s'inscrit dans la politique de réconciliation mémorielle initiée par Emmanuel Macron. La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, a annoncé, vendredi 10 décembre, la prochaine ouverture des archives sur "les enquêtes judiciaires" de la guerre d'Algérie (1954-1962), près de soixante ans après l'indépendance, et alors que la relation franco-algérienne est en crise depuis des mois.

"J'ouvre avec quinze ans d'avance les archives sur les enquêtes judiciaires de gendarmerie et de police qui ont rapport avec la guerre d'Algérie", a-t-elle déclaré sur BFMTV. "Je veux que cette question – qui est troublante, irritante, où il y a des falsificateurs de l'histoire à l'œuvre –, on puisse la regarder en face. On ne construit pas un roman national sur un mensonge", a argué la ministre sur la chaîne d'info en continu. Parce qu'il y a un enjeu historique Si l'histoire de la guerre d'Algérie est en grande partie connue, il reste beaucoup de zones d'ombre.

La thérapie mémorielle des petits-enfants de la guerre d’Algérie. C’est l’histoire d’un voyage intérieur. Celle d’un trajet qui mène vers des mémoires encore embrasées et des souffrances familiales restées le plus souvent silencieuses. C’est l’histoire d’un voyage dans le temps. Celle d’une quête personnelle de dix-huit jeunes venue épouser la longue destinée de deux pays qui s’attirent et se déchirent depuis près de soixante ans. Onze femmes et sept hommes qui ne se connaissaient pas ont accepté de faire ensemble cette traversée avec un objectif : apaiser « cette blessure mémorielle » qui froisse la France et l’Algérie, comme l’a décrit Emmanuel Macron. L’enjeu est lourd. Lourd de sens pour ces jeunes gens, qu’ils soient français, binationaux ou pour certains algériens.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés France-Algérie : la difficile quête d’une réconciliation des mémoires. Podcast. Massacre du 17 octobre 1961 : la fin d’un long silence ? L’histoire du 17 octobre 1961 est celle d’un massacre sciemment oublié, effacé. Ce soir-là, des milliers d’Algériens de la région parisienne convergent vers le centre de la capitale pour manifester pacifiquement contre l’instauration d’un couvre-feu qu’ils jugent discriminatoire. La manifestation est interdite. La police aura toute latitude pour l’empêcher. Coups de matraque, tirs à balles réelles et corps jetés dans la Seine… Longtemps, les circonstances de la mort de plus d’une centaine de manifestants seront occultées.

Les 60 ans du 17 octobre 1961 pourraient faire date. D’autant que président de la République, Emmanuel Macron, avait décidé de faire de la guerre d’Algérie le défi mémoriel de son quinquennat. Mais tout ne s’est pas déroulé comme espéré. Dans cet épisode du podcast « L’Heure du Monde », Frédéric Bobin et Antoine Flandrin, journalistes au Monde, racontent ce qui s’est passé ce soir-là, et expliquent pourquoi cette date a longtemps été mise au ban de l’histoire. Une lanceuse d'alerte au placard : l'archiviste qui avait raconté le massacre du 17 octobre 1961. Vous aurez beau chercher, vous ne trouverez nulle part le nom de Maurice Papon. Pas une seule mention du préfet de police collaborationniste sauvé de l’épuration, qu’on retrouvera plus tard à le tête de la Préfecture de police de Paris, dans le court texte publié par les Archives de Paris cette mi-novembre à la mort de Brigitte Lainé.

L’historienne y fut pourtant archiviste la majeure partie de sa carrière, entre 1977 et 2008, et c’est elle, avec un autre archiviste, Philippe Grand, qui a joué un rôle immense dans l’historiographie du massacre des Algériens le 17 octobre 1961 à Paris. C’est ce rôle qui est complètement passé sous silence, alors que Brigitte Lainé est morte dix ans après son départ à la retraite. Ce silence a une histoire, aussi incroyable que méconnue, même si archimag, la revue professionnelle des métiers de la documentation, s’en est fait l’écho. Lever le voile sur un épisode tabou Les historiens peuvent toutefois demander des dérogations au coup par coup. Histoire et mémoires de la manifestation du 17 octobre 1961 à Paris. Les faits Cette première partie revient sur la manifestation elle-même. Interrogé par Mogniss Abdallah, Emmanuel Blanchard retrace le contexte de l’époque : la violence des derniers mois de la guerre d’Algérie et la pression policière sur les Algériens vivant en France métropolitaine.

Ils abordent également les motivations de la Fédération de France du Front de libération nationale (FLN), à l’origine de l’appel à manifester, qui devait d'abord être une grande démonstration pacifique. Ils décrivent ensuite la « réponse » de la préfecture de Police : Maurice Papon met en place une immense rafle (12 000 personnes arrêtées en quelques heures) provoquant de très nombreux morts, et organise un grand nombre d’expulsions, faisant du 17 octobre la répression la plus meurtrière en Europe de l’Ouest après la Seconde Guerre mondiale.

L’écriture de l’histoire Mémoires algériennes, vers une histoire partagée Un dossier réalisé par Mogniss H. Emmanuel Macron « demande pardon » aux harkis et annonce une loi de « reconnaissance et de réparation » L’Elysée avait fait savoir qu’Emmanuel Macron souhaitait « franchir un nouveau pas » dans la « reconnaissance » de l’« abandon » des harkis par la France. C’est dans cette optique que le président de la République leur a demandé « pardon » au nom de la France, lundi 20 septembre. Dans le cadre d’une réception à l’Elysée consacrée à la mémoire des harkis ayant combattu aux côtés de l’armée française durant la guerre d’Algérie, M. Macron a également annoncé la présentation, « avant la fin de l’année », d’un projet de loi de « reconnaissance et de réparation ». « La République a contracté à leur égard une dette.

Réclamée avec force par les associations, cette loi, qui devrait être votée avant la fin de la session parlementaire, en février 2022, visera à mettre en place une commission nationale qui estimera notamment les demandes de réparation des anciens combattants et de leurs enfants et petits-enfants qui vivent dans la précarité. « La France a manqué à ses devoirs » Ce discours de M. Blow up - Face à l'Histoire : la guerre d'Algérie. "Des hommes" : Gérard Depardieu, Jean-Pierre Darroussin et Catherine Frot rouvrent les plaies de la guerre d'Algérie. Lucas Belvaux (Pas son genre) adapte le roman de Laurent Mauvignier Des hommes (Les Éditions de Minuit) avec trois comédiens au diapason d'une œuvre ambitieuse.

La guerre d'Algérie vue au prisme d'une mémoire refoulée : celle de deux survivants, quarante ans après, habités par un secret, une énigme, un trauma effacé qui remontent à la surface. Une tragédie vécue à rebours, sur les écrans mercredi 2 juin. Alcoolique indigent, Bernard, dit Feu de bois (Gérard Depardieu), offre à sa sœur Solange (Catherine Frot) un bijou inestimable lors d'une fête organisée dans un village pour ses 60 ans. Le cadeau venant de ce "clochard" inspire des doutes sur sa provenance et provoque un pugilat, mais il rappelle à Radu (Jean-Pierre Daroussin) le temps où il était avec Feu de bois soldat en Algérie, quarante ans plus tôt. Cet oubli renvoie au voile jeté par l'Etat français sur les "événements d'Algérie", une guerre (1954-1962) dont il faut éradiquer le nom. « Les Mémoires vives de la guerre d’Algérie. Ce que nos pères ont fait en Algérie », sur France Culture : une guerre sans nom, pas sans noms. Les généraux algériens relancent la guerre des mémoires avec la France – Un si Proche Orient.

En Algérie, la révolte des historiens face au verrouillage des archives. Pour Alger, c’est comme si le rapport Stora sur la réconciliation des mémoires entre la France et l’Algérie « n’existait pas » Les mémoires de la guerre d’Algérie. Benjamin Stora : “Après l’indépendance de l’Algérie, on a tiré le rideau, sans voir que le paysage était dévasté” L'ombre du général Massu menace-t-elle toujours ceux qui travaillent sur la guerre d'Algérie ? Histoire : comment l'État français bloque l'accès aux archives coloniales. Accès aux archives 'secret-défense' de plus de cinquante ans : "Toute la machine est enrayée" « Les crimes du colonialisme et de la guerre d’Algérie doivent être reconnus, non par “repentance” mais par souci de vérité » Massu, Aussaresses, Le Pen : quand « Le Monde » réveillait les mémoires sur la guerre d’Algérie.

Guerre d'Algérie : qui est Ali Boumendjel, à qui le rapport Stora recommande de rendre hommage ? Retrouver les traces de la guerre d’Algérie dans les familles : Raphaëlle Branche (Papa, qu’as-tu fait en Algérie ?) Choc intime, séisme collectif : nous sommes tous les enfants de la guerre d'Algérie. Guerre d’Algérie, le silence dans les familles. De 1956 à 1962, la France a ordonné à ses services secrets d’assassiner des citoyens français. Commémoration de la guerre d'Algérie : trois dates et une polémique. Affaire Maurice Audin : des archives ouvertes au compte-gouttes. Les mémoires de la guerre d’Algérie. France-Algérie : Emmanuel Macron « reconnaît » la responsabilité de la France dans l’assassinat d’Ali Boumendjel.

Emmanuel Macron décide de faciliter la déclassification des archives de la guerre d’Algérie. Benjamin Stora: "La guerre d'Algérie n'a pas été regardée en face"