Je suis Charlie. Hommage aux victimes du fanatisme et de la barbarie. Hommage aux défenseurs de l’humanisme | Paratge Après le terrible attentat contre Charlie Hebdo, je voulais rédiger un article sur l’intolérance et le fanatisme religieux, à partir d’exemples pris dans l’Histoire du Languedoc. J’ai finalement choisi de rédiger, plutôt qu’un article savant, un hommage aux victimes du fanatisme et de l’intolérance. Mais aussi un hommage à tous ceux qui défendent l’humanisme par leur crayon, leur plume, leurs actions. Il s’agit aussi de montrer que la barbarie et le fanatisme ne sont pas l’apanage d’une religion, d’une époque ou d’une région du monde. Mais que à toutes les époques et dans toutes les religions des voix se sont élevées et s’élèvent pour condamner la barbarie et l’obscurantisme, et pour promouvoir l’humanisme et les droits de l’homme. On trouvera dans le texte suivant des références à des évènements et des personnes bien connus, mais aussi des références à des évènements qui se sont déroulés dans le Midi et qui n’ont pas une notoriété nationale ou internationale. Je suis Charlie. J'aime :
Spirou est (aussi) Charlie ! Depuis ce matin, dans les kiosques à journaux, vous pouvez trouver non pas Charlie Hebdo qui est toujours aussi compliqué à dénicher, mais une édition spéciale du Journal de Spirou qui réagit à l'attentat du 7 janvier dernier. Les éditions Dupuis, éditeur du journal, s'affirment « Charlie » et s'unissent « à tous ceux qui défendent avec force la libre circulation des idées ». Elles ajoutent également que le journal n'est en aucun cas politique, mais défend depuis toujours « la liberté, la solidarité, la tolérance, l'amitié, l'intelligence et l'humour ». C'est donc avec civisme et humour que 150 auteurs ont collaboré extrêmement vite à ce numéro. C'est la deuxième fois que le journal entre directement dans l'actualité à chaud, la première étant en 2011 lors la grave crise politique belge. N'hésitez pas à vous rendre chez votre magasin de journaux le plus proche pour l'obtenir en attendant, voici la très belle couverture de Yoann.
Mes élèves, un drame et des mots [Ce billet n’a pas été simple à écrire. Il rassemble à la fois mes interrogations, celles de mes élèves, ce que j’en comprends et ce que j’en ai tiré comme réflexions. Pas de conseils ici, mon expérience seulement.] Place de la République, Marche du 11 Janvier 2015. Que leur dire… Le prof, c’est un être humain qui gère de l’humain, et l’histoire de chacun donne une coloration à la manière dont nous dialoguons à chaud avec nos élèves sur des événements tragiques comme ceux survenus en cette semaine de rentrée. Mon histoire, c’est la sidération pendant les trois jours qu’ont duré les attentats de Bombay en 2008, qui ont laissé la ville groggy pendant des mois ; ceux aussi de 2011 qui ont tué à quelques centaines de mètres de chez moi. Mon histoire, ce sont aussi les cris « Vive Al-Qaeda, vive Ben Laden ! Voici les élèves auxquels j’allais m’adresser. Mes élèves. Alors eux d’abord Il s’est avéré que presque tous avaient suivi avec attention le déroulement des événements. La disproportion Voilà.
Où est Charlie ? Au collège et au lycée, comment interroger l’actualité avec distance et raisonnement Le massacre perpétré le mercredi 7 janvier au siège du journal satirique Charlie Hebdo continue à être largement médiatisé par l’ensemble des supports de communication qui irriguent et alimentent notre quotidienne représentation du monde : presse, télévision, Internet, réseaux sociaux. L’onde de choc produite par l’événement hante ainsi le mur d’images dont sont nourris une majorité d’élèves aujourd’hui. La force symbolique de la vue des drapeaux en berne, de la minute de silence établie en l’honneur des douze victimes de l’attentat, comme des différents rassemblements républicains très médiatisés, contribue à inscrire l’événement dans l’espace public. Les nombreux hommages rendus aux victimes par les anonymes du monde entier, comme par les personnalités politiques, culturelles ou médiatiques en général, accentuent encore cette présence de l’événement. Ramener l’événement dans le temps long La haine qu’il suscitait chez certains a conduit à son assassinat. Le traitement par les médias 1.
Éduquer les jeunes aux médias Suite à la fusillade contre Charlie Hebdo et aux attentats qui son suivi, une partie de la jeunesse, séduite par les théories du complot, a manifesté un refus de s’informer. En cause : un manque de culture des médias d’aujourd’hui, qui met brutalement au jour une réelle crise de la raison et de la science chez la fameuse génération Y. Eduquer les jeunes aux médias, mais comment ? Génération complot ? « La télé nous ment : les frères Kouachi ne sont pas morts ». Fait significatif : la critique des jeunes adressée aux journalistes consiste de moins en moins souvent dans une saine prudence exercée devant les images ou les récits. Chez les Milleniums, Google News est perçu comme une source d'information plus fiable que les médias. C’est dans ce climat de défiance que les nouveaux « théoriciens » du complot, à l’instar de Zemmour ou de Dieudonné, séduisent la génération Y à coups de faux syllogismes. Absence d’éducation aux médias d’aujourd’hui Sur Facebook et Twitter, tout est contenu.
"Charlie Hebdo" : mes élèves supposés musulmans surveillés, c'est déjà un problème Des élèves devant le collège Georges Charpak de Goussainville, en France (CHAMUSSY/SIPA) L'institution en général et certain-e-s enseignant-e-s en particulier ont mis les élèves dans une alternative absurde : "soit on est tous Charlie, soit on fait l'apologie du terrorisme". Il n'est pas étonnant qu'elle ait produit des résultats apparemment incompréhensibles. Nous sommes deux professeures qui livrons nos témoignages. Depuis mercredi 11 janvier, mes élèves et d'autres scolarisé-es comme eux/elles dans les Réseaux d'Education Prioritaire (anciennes ZEP) sont sous haute surveillance médiatique et politique. La crainte des enseignants précède la réaction des collégiens Pas d'amalgames, s'écrie-t-on d'une part, mais de l'autre s'exprime une attente a priori, qui s'applique spécifiquement à ces élèves dont on fait visiblement, à tort ou à raison, l'hypothèse qu'ils et elles sont pour beaucoup musulmans et musulmanes. "Est-ce que je suis obligé de faire la minute de silence Madame ?
Actualités - Liberté de conscience, liberté d'expression : outils pédagogiques pour réfléchir et débattre avec les élèves Comment parler d'un drame de l'actualité aux élèves ? Quelques principes Moduler son attitude pédagogique selon l'âge des élèves : à l'école maternelle, du début à la fin de l'école élémentaire, au collège...Accueillir l'expression de l'émotion des élèves, sans sous-estimer, y compris chez les très jeunes enfants, leur capacité à saisir la gravité des situations ;Rassurer les élèves : l'école est un espace protégé ; l'évènement s'est déroulé dans un lieu et un temps circonscrit, même si les média en parlent et diffusent plusieurs fois les images ;Etre attentif au « niveau de connaissance » que les élèves ont de l'évènement : certains élèves peuvent n'en avoir aucune connaissance ; d'autres ne disposer que d'éléments partiels, voire erronés, provenant de sources variées. Pour aller plus loin : Aborder un événement collectif violent Quelques repères pour agir à l'école primaire Aujourd'hui, le périmètre touché est beaucoup plus important. Distinguer les situations S'appuyer sur le collectif
Pourquoi des journalistes ont-il été attaqués ? - 1jour1actu Parce qu’un attentat a visé un grand journal français, Charlie hebdo, le mercredi 7 janvier. 12 personnes sont mortes. Hier matin, une fusillade a éclaté à Paris, dans les bureaux d’un journal très connu, Charlie hebdo. Des terroristes ont tué plusieurs journalistes et des policiers. D’autres personnes ont été gravement blessées. Les secours sont arrivés rapidement à la rédaction du journal Charlie Hebdo, à Paris (KENZO TRIBOUILLARD / AFP). Que s'est-il passé ? Deux hommes armés et cagoulés ont fait irruption dans les bureaux d'un journal d'actualité, Charlie hebdo. Les terroristes ont tué douze personnes : notamment des policiers et des dessinateurs de presse très connus qui travaillaient pour ce journal. C'est quoi, Charlie hebdo ? Ce journal est un hebdomadaire qui existe depuis 46 ans : il paraît tous les mercredis. Ce ton ne plaît pas à tout le monde. Pourquoi c'est grave ? « C'est un attentat terroriste », a déclaré le président François Hollande.
Je suis Charlie... ou pas, disent mes élèves de lycée. Ils ont raison de s'interroger La minute de silence des élèves du lycée Paul Bert à Bayonne, le 8 janvier 2015 (Bob Edme/AP/SIPA) L'institution en général et certain-e-s enseignant-e-s en particulier ont mis les élèves dans une alternative absurde : "soit on est tous Charlie, soit on fait l'apologie du terrorisme". Il n'est pas étonnant qu'elle ait produit des résultats apparemment incompréhensibles. Nous sommes deux professeures qui livrons nos témoignages. Notre but ? dénoncer la construction médiatique de la figure de l'élève descendant de l'immigration comme menace à la République. "Pourquoi on ne dit pas cela à la télévision madame ?" Voilà ce que m'ont demandé mes élèves après que nous ayons ensemble discuté des événements de la semaine dernière. "Pourquoi les journalistes ne sont pas aussi sensé-e-s que mes élèves ?" Être ou ne pas être Charlie ? Le mouvement #JeNeSuisPasCharlie serait un mouvement qui refuse de s'associer au deuil des victimes de l'attentat perpétré à "Charlie Hebdo". "Pas d'amalgame" ?
Lettre à la suite de l'attentat contre l'hebdomadaire "Charlie hebdo" Madame, Monsieur, L'attentat meurtrier contre l'hebdomadaire Charlie Hebdo a atteint notre République au cœur. Les valeurs essentielles de notre République ont été visées : la liberté d'expression est au fondement de toutes les libertés ; la liberté de conscience et le respect des opinions individuelles sont les principes qui nous permettent de vivre ensemble. Il appartient à l'École de faire vivre et de transmettre les valeurs et les principes de la République. L'École de la République transmet aux élèves une culture commune de la tolérance mutuelle et du respect. L'École éduque à la Liberté : la liberté de conscience, d'expression et de choix du sens que chacun donne à sa vie ; l'ouverture aux autres et la tolérance réciproque. L'École éduque à l'Égalité et à la Fraternité en enseignant aux élèves qu'ils sont tous égaux. Au moment où notre pays manifeste son unité nationale face à l'épreuve, l'École doit plus que jamais porter l'idéal de la République.