Léonora Miano : Afropea, utopie post-occidentale et post-raciste. Léonora Miano, auteure d'"Afropea" (Grasset), est l'invitée du Grand entretien de France Inter.
Léonora Miano n’est pas une Afropéenne (afro-européenne). Ceux qui se définissent ainsi ont grandi en Europe. Ceux qui se sont donnés un nom – Afropéens – dans lequel Afrique et Europe fusionnent, s’ils sont fidèles aux implications de cette association plus qu’à leur amertume, peuvent incarner un projet de société fraternel, anti-impérialiste et anti-raciste. A l'origine, le terme "Afropea" a été créé pour définir des musiques qui refléteraient l'influence de l'Afrique sur les sensibilités européennes. C'est devenu l’appellation d'un maillage humain pour parler de cette population européenne avec une ascendance africaine. Dans une France en proie aux crispations identitaires, la perspective afropéenne apparaît encore comme une utopie. «La Fragilité blanche» brise les idées reçues sur les progressistes. Temps de lecture: 17 min Cet article est la première partie de la traduction en deux volets de «What's Missing From “White Fragility”», un texte de Lauren Michele Jackson publié sur Slate.com.
Le deuxième volet est à lire ici. Robin DiAngelo sait comment tenir un public. L'autrice de White Fragility: Why It's So Hard for White People to Talk About Racism (La Fragilité blanche-Pourquoi il est si difficile pour les personnes blanches de parler de racisme) est confiante sans être fanfaronne, rodée mais réceptive, tour à tour drôle, sarcastique et persuasive.
«Seeing the Racial Waters» (Voir les eaux raciales) l'atelier itinérant d'une demi-journée qu'elle propose, promet «d'explorer des sujets comme la socialisation blanche, le racisme systémique, la solidarité blanche, les manières spécifiques dont le racisme se manifeste chez les progressistes blancs, la sécurité opposée au confort et les politiques des émotions.» Implications raciales Un ton Une expertise non réciproque W. Dany Laferrière: "La question du racisme c'est la question de tout le monde, oui" Alors que la vague d'indignation suscitée par l'assassinat de George Floyd s'étend à travers le monde, entretien avec l’écrivain et Académicien Dany Laferrière, qui fait paraître deux ouvrages, "L'Exil vaut le voyage" (Grasset) et "Tout ce qu'on ne te dira pas, Mongo" (Mémoire d'encrier).
Académicien et écrivain, Dany Laferrière a fait paraître ces dernières semaines deux ouvrages. Le premier, paru aux éditions Grasset, est un roman illustré, écrit et dessiné de sa main, intitulé L'Exil vaut le voyage. Le second, Tout ce qu'on ne te dira pas, Mongo, publié en 2015 au Canada, vient tout juste de sortir en France aux éditions Mémoire d'encrier. Le policier blanc et le jeune noir aux Etats-Unis, c'est le face à face final et fatal entre deux adversaires, nourri par l'histoire américaine dont la source est l'esclavage. Le policier qui rencontre des noirs est presque en territoire de guerre. Mouvements antiracistes : un tournant dans l’histoire ? Françoise Vergès, politologue, historienne, autrice notamment de “Un féminisme décolonial” paru en 2019 aux éditions La Fabrique.
Alors que des réflexions débutent dans plusieurs pays sur le sort des statues d'esclavagistes, suite à leurs dégradations, le président français a affirmé son refus que la République « déboulonne des statues ».
Comment traiter la mémoire de l'esclavage et de la colonisation dans l'espace public ? Après les manifestations massives aux États-Unis et les rassemblements en France, assiste-t-on à un renouveau des mouvements antiracistes ? Notre invitée est Françoise Vergès, politologue, historienne, autrice notamment de “Un féminisme décolonial” paru en 2019 aux éditions La Fabrique. Le déboulonnage des statues "Quand le Président dit qu'il sera intraitable sur le racisme et les questions d'égalité, les demandes de retrait les statues est une question d'égalité. La fin de non-recevoir pousse aux actions (...).Je ne comprends pas sur quoi s'appuie cette fin de recevoir. (Esclavagisme) Affronter le racisme, réparer l’histoire – Le blog de Thomas Piketty. La vague de mobilisations contre le racisme et les discriminations pose une question cruciale : celle des réparations face à un passé colonial et esclavagiste qui décidément ne passe pas.
Quelle que soit sa complexité, la question ne peut être éludée éternellement, ni aux Etats-Unis ni en Europe. A la fin de la guerre civile, en 1865, le républicain Lincoln promît aux esclaves émancipés qu’ils obtiendraient après la victoire « une mule et 40 acres de terres » (environ 16 hectares). L’idée était à la fois de les dédommager pour les décennies de mauvais traitement et de travail non rémunéré et de leur permettre de se tourner vers l’avenir en tant que travailleurs libres. S’il avait été adopté, ce programme aurait représenté une redistribution agraire de grande ampleur, aux dépends notamment des grands propriétaires esclavagistes.
Étrangement, d’autres épisodes historiques ont pourtant donné lieu à un traitement différent.