Allemagne : condamnation d’une ex-secrétaire de camp nazi. Une ancienne secrétaire d’un camp de concentration peut-elle être considérée comme complice d’un assassinat de masse ? Le Tribunal fédéral de Leipzig, la plus haute juridiction allemande en matière civile et pénale, a répondu par l’affirmative, mardi 20 août, dans une décision historique. Les juges ont confirmé un arrêt de la cour régionale d’Itzehoe (Schleswig-Holstein) de 2022, qui avait condamné Irmgard Furchner pour complicité dans l’assassinat de 10 500 détenus du camp de concentration et d’extermination de Stutthof, près de Danzig, en Pologne. Mme Furchner, aujourd’hui âgée de 99 ans, travaillait à la direction du camp comme sténographe. Elle a toujours rejeté sa responsabilité dans les crimes commis à Stutthof et avait fait appel de sa condamnation.
La peine de deux ans avec sursis prononcée contre elle en 2022 a donc été confirmée, mardi, par le juge fédéral. Mme Furchner n’avait que 18 ans quand elle a été employée comme secrétaire à la direction du camp de Stutthof. « Nous sommes très loin de la reconnaissance de génocide » Les cookies et technologies similaires que nous utilisons sur Mediapart sont de différentes natures et nous permettent de poursuivre différentes finalités.
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« Le Procès d’Auschwitz, la fin du silence », sur Planète+ : la justice contre l’amnésie. Francfort, 1959. Tout le monde ou presque semble avoir oublié la guerre, le national-socialisme, et ne songe qu’à profiter du boom économique. Les routes sont envahies par de jolies voitures, les magasins font le plein, les gens ont un boulot, des vacances, tout va bien. Pourtant, une minorité de citoyens allemands ne se résout pas à cette amnésie collective et refuse l’oubli des années noires. Parmi eux, le procureur Fritz Bauer (1903-1968). Pour que naisse une véritable démocratie, il faut confronter l’Allemagne à son passé, telle est la conviction de Fritz Bauer. Fritz Bauer veut que des nazis allemands soient jugés par des Allemands et pas seulement par des magistrats étrangers comme à Nuremberg, juste après la guerre. Grâce à ce document, le procureur peut enfin demander que l’ensemble des cas de criminels de guerre allemands soit centralisé sous son autorité à Francfort.
Passionnant de bout en bout, ce documentaire raconte le procès de Francfort, qui débute en décembre 1963. Génocide au Rwanda : le couac de l’Elysée sur la responsabilité de la France. C’est l’histoire d’un faux pas de communication devenu une erreur politique. Dimanche 7 avril, alors que le Rwanda célébrait le trentième anniversaire du génocide des Tutsi, une vidéo d’Emmanuel Macron a brouillé la séquence mémorielle sur le rôle de la France dans l’extermination d’au moins 800 000 personnes en cent jours en 1994, un dossier pourtant considéré comme un des grands acquis du président français en Afrique. « Je crois avoir tout dit ce 27 mai 2021 quand j’étais parmi vous. Je n’ai aucun mot à ajouter, aucun mot à retrancher de ce que je vous ai dit ce jour-là », affirme le président, encadré des drapeaux français, européen et rwandais, en référence à son discours historique tenu à Kigali.
Des mots qui ne manquent pas d’étonner car, trois jours plus tôt, l’Elysée était allé plus loin. Mais sur la forme, la sortie de cette vidéo a fait réagir, tant chaque mot sur la douloureuse histoire du génocide des Tutsi est scruté, soupesé, analysé à Paris comme à Kigali. La justice après la guerre - Au coeur de la CPI. En compagnie de Luis Moreno Ocampo, qui fut le premier procureur en chef de la Cour pénale internationale, une réflexion sur le pouvoir du droit et ses limites, à la lumière notamment des guerres en Ukraine et à Gaza. Le 24 février 2022, la Russie envahit l'Ukraine. À peine plus de trois semaines plus tard, le 17 mars, la Cour pénale internationale (CPI) émet un mandat d'arrêt à l'encontre de Vladimir Poutine et de Maria Lvova-Belova, la commissaire russe aux droits de l'enfant, pour déportation d'enfants et autres crimes associés à ces faits avérés.
Mais Karim Khan, l'actuel procureur en chef de la CPI, ne peut poursuivre le président russe pour le premier des crimes perpétrés par son armée en Ukraine : une guerre d'agression sauvage et meurtrière. En effet, une modification de la loi adoptée en 2017 exige… l'accord de l'attaquant, en l'occurrence de Moscou, pour que la cour puisse agir en la matière. Racisme au Genocide - Outil interactif - Camp des Milles. Le Site-Mémorial du Camp des Milles est le seul grand camp d’internement et de déportation français encore intact en Europe. À travers une riche collection de pièces audiovisuelles et d'illustrations, la muséographie de 15000 m2 présente l'histoire complexe du Camp des Milles, des hommes, femmes et enfants internés entre 1939 et 1942, et des familles qui ont été déportées à Auschwitz Birkenau en août et septembre 1942. Le Site-Mémorial du Camp des Milles est un lien pertinent entre le passé et le présent. Aujourd'hui et demain dépendent en effet largement de la capacité des gens à comprendre, d'une part, comment la Shoah s'est produite et comment des mécanismes humains similaires peuvent conduire au pire, et, d'autre part, comment il est possible de résister à de telles spirales dangereuses.
Ces résultats sont fondés sur une “approche convergente” des mécanismes communs (individuels, collectifs et institutionnels) qui ont mené au pire au cours du XXe siècle. Accédez à l'outil interactif. Qui était Klaus Barbie, surnommé le boucher de Lyon ? - Géo.fr. 1er mai 1937 : adhésion au NSDAP Né le 25 octobre 1913 à Godesberg (actuelle Bad Godesberg, en Allemagne), Nikolaus « Klaus » Barbie a souffert des violences d’un père alcoolique. En 1933, il adhère aux Jeunesses hitlériennes avant de s’engager dans la SS deux ans plus tard. Il travaille au service de sécurité du NSDAP, le parti nazi, et quand les listes de celui-ci rouvrent en 1937, Klaus Barbie devient membre du parti. Il est alors âgé de 23 ans. 25 avril 1940 : mariage avec Regina Willms Klaus Barbie épouse Regina Willms, membre du NSDAP elle aussi.
Ils auront deux enfants, Ute (1941) et Klaus-Georg (1946). Novembre 1942 : à la tête de la Gestapo de Lyon Après avoir grimpé les échelons de l’administration nazie (décoré de la Croix de fer pour avoir été l’un des officiers SS les plus énergiques dans l’assaut du ghetto juif d’Amsterdam), il est nommé́ à la tête de la section IV de la Gestapo (police allemande) de la région de Lyon.
La suite sous cette publicité. Juger les crimes nazis après Nuremberg. Procès des plus hauts dignitaires du IIIe Reich encore en vie et ayant été arrêtés au sortir de la guerre, Nuremberg marque un moment fondateur en matière de justice pénale internationale. Mais il n’est pourtant, concernant la poursuite des criminels nazis, que l’une des étapes d’une histoire qui s’étire sur près de huit décennies.
Il ne constitue pourtant pas le premier procès contre des criminels nazis – ou par extension contre ceux ayant collaboré à un titre ou un autre avec le IIIe Reich. Durant la guerre elle-même, des poursuites ont été initiées. Dès juillet 1943 se tient en URSS le procès de Karsnodar, où comparaissent neuf membres de l’Einstazgruppe D (l’une des unités spéciales chargées de l’assassinat de différentes catégories de personnes, à commencer par les Juifs).
Il sera suivi par d’autres menés contre des Allemands ou des collaborateurs locaux capturés lors de l’avancée de l’armée Rouge (Kharkov en décembre 1943, Lublin, novembre-décembre 1943). Homosexuels sous le joug nazi : “Cent mille hommes ont été fichés par la police allemande” Jamais une exposition aussi fouillée sur le sujet n’avait été organisée en France : « Homosexuels et lesbiennes dans l’Europe nazie » est visible au Mémorial de Shoah, à Paris, jusqu’au 28 mars. Depuis son ouverture, l’affluence ne faiblit pas — bien que les restrictions dues au Covid, au moment de la conception et du montage de l’expo, aient limité l’ambition initiale. Il y a pile deux ans déjà, une conférence sur cette question, encore largement sous-exposée, avait fait salle comble au Mémorial. L’exposition d’aujourd’hui est une façon d’aller plus loin, et de toucher un public souvent jeune.
Sa commissaire, l’historienne Florence Tamagne, spécialiste de l’histoire culturelle du genre, de l’homosexualité et de ses représentation, revient sur ses principaux enseignements. Comment avez-vous construit cette exposition ? Déjà abonné ? Découvrir toutes nos offres. « Le massacre de la Saint-Barthélemy s’est joué entre voisins » « Saint-Barthélemy » : le nom revient souvent dans le débat comme un spectre, synonyme de la folie d’un meurtre collectif. Mais qui connaît réellement ce massacre d’août 1572, si emblématique des guerres de religion ? Grâce à un travail d’archives approfondi, Jérémie Foa, maître de conférences en histoire moderne à l’université d’Aix-Marseille, offre une nouvelle perspective sur cet épisode jusque-là essentiellement raconté depuis les grands du royaume.
Dans Tous ceux qui tombent. Visages du massacre de la Saint-Barthélemy (La Découverte, 352 pages, 19 euros), l’historien, actuellement en résidence au prestigieux Institute for Advanced Study de Princeton, aux Etats-Unis, a cherché à raconter l’événement par le bas, en rendant un visage aux anonymes massacrés. Dans quel contexte advient le massacre de la Saint-Barthélemy ? La France connaît des guerres de religion depuis dix ans lorsque la Saint-Barthélemy éclate, dans la nuit du 23 au 24 août 1572. Ce que la France se racontait au sortir de la deuxième guerre mondiale. « Pleurons-les. Les Juifs de Paris et la commémoration de la Shoah (1944-1967) », de Simon Perego, Champ-Vallon, « Epoques », 392 p., 26 €, numérique 18 €. « Français, on ne vous a rien caché. La Résistance, Vichy, notre mémoire », de François Azouvi, Gallimard, « NRF Essais », 608 p., 24 €, numérique 17 €.
Il est courant de voir dans les années 1970 un basculement du rapport mémoriel aux « années noires ». Avec le film documentaire de Marcel Ophüls Le Chagrin et la Pitié (1971) et le livre de l’historien américain Robert Paxton La France de Vichy (Seuil, 1973), un voile trompeur sur la période aurait été déchiré, les Français accédant enfin à une représentation réaliste du passé, sans héroïsation excessive de la Résistance, sans édulcoration des méfaits de l’Etat français, sans minimisation du sort des juifs. L’auteur propose d’autres renouvellements. Il vous reste 46.1% de cet article à lire. Ina.fr - DEVOIR DE MÉMOIRE. « J'étais dans les plus jeunes... Questions sur le génocide des Tutsi rwandais (avril-juillet 1994) - EHESS.
Questions sur le génocide des Tutsi rwandais (avril-juillet 1994) Dans le cadre des Conférences CAES, Stéphane Audoin-Rouzeau, directeur d’études, analysera les questions sur le génocide des Tutsi rwandais (avril-juillet 1994). Le génocide des Tutsi rwandais, qui a vu le massacre d'au moins 800 000 personnes en trois mois (entre le 7 avril et le début du mois de juillet 1994) est un des grands événements de notre temps, et l'un des plus tragiques.
Il pose au chercheur en sciences sociales, tout comme au citoyen européen (et plus particulièrement français) toute une série de questions auxquelles il n'est pas facile, à l'approche de la 25e commémoration du génocide, de répondre : quel rôle de la France dans le processus meurtrier ? Comment rendre compte des formes très spécifiques du génocide telle que l'implication massive des voisins ? Les Conférences CAES Le CAES de l’EHESS relance cette année les Conférences CAES qui avaient connu un réel succès il y a quelques années. Podcast. Rwanda : la France et les fantômes du génocide des Tutsi. La France “fautive” mais pas “complice” du génocide au Rwanda. “Pendant des décennies, l’action de la France durant le génocide a fait l’objet d’un débat intense en Afrique et en Europe, les critiques accusant la France de ne pas avoir suffisamment agi pour empêcher les massacres, et d’avoir activement soutenu le gouvernement Hutu responsable du génocide”, observe le New York Times.
Une plaie ouverte qui a “longtemps empoisonné les relations entre la France et le gouvernement de Paul Kagame, le leader Tutsi qui contrôle le Rwanda depuis près d’un quart de siècle”, poursuit le quotidien. Soucieux d’apaiser les relations avec Kagame, Emmanuel Macron avait mis en place en 2019 une commission de 15 historiens, présidée par Vincent Duclert, “en leur donnant accès aux archives de la présidence, du corps diplomatique, de l’armée et des services de renseignement”, explique la BBC. Selon le New York Times, il faut également y ajouter “la peur, pour la France, de perdre son influence en Afrique, et une vision coloniale des peuples du continent”. Pourquoi vous ne pourrez plus jamais dire "le génocide rwandais" Vous lisez la presse, et vous voyez fleurir ici ou là des articles qui évoquent “le génocide des Tutsis au Rwanda”. Mais aussi “le génocide rwandais” ? Vu de loin, ça vous semble grosso modo équivalent, quand ça ne passe pas tout bonnement pour une formulation commode de sorte à éviter les répétitions ?
Après tout, l’adjectif “rwandais” paraît d’abord là pour circonscrire géographiquement le massacre d’un million de Tutsis, organisé en 1994 dans l’intervalle de trois mois seulement, dans ce pays de 10 millions d’habitants de la taille de la Bretagne ? En fait, non. Ecrire “génocide rwandais" ou même "génocide au Rwanda ” (comme il a pu m’arriver de le faire, par exemple dans un souci franchement maladroit d’alléger quelques phrases laborieuses - à moins que ce ne soit par paresse) est très problématique. Certes, le terme “génocide” marque la reconnaissance d’un crime contre l’humanité d’une telle échelle que c’est l’extermination de tout un groupe qui était recherchée.
Génocide au Rwanda : quel rôle la France a-t-elle joué ? France-Rwanda : ce que les archives ont à nous apprendre. Le génocide des Tutsi au Rwanda apparaît dans les actualités : ici un document a été trouvé ; ici ce que l’on imaginait vient d’être prouvé. France-Rwanda, ce que les archives en encore à nous dire ? D’ailleurs, quelles archives ? Pour qui ? Pourquoi ? Pour les victimes du génocide qui s’est déroulé au Rwanda dans les années 1990, les Tutsis, mais aussi pour nous. Deux ans après sa création, la commission d’historiens présidée par Vincent Duclert dévoilera au début du mois d’avril son rapport sur le rôle et l’engagement de la France au Rwanda entre 1990 et le génocide des Tutsi en 1994.
Avec François Graner, chercheur, membre de l'association Survie. Et Hélène Dumas, historienne, chargée de recherche au CNRS, auteure notamment de Le génocide au village : le massacre des Tutsis au Rwanda (Seuil, 2020) et Sans ciel ni terre. Rappelons que cette évidence des ethnies, qui revient de manière récurrente lorsqu'on parle du continent africain, ne fonctionne pas au Rwanda. Sons diffusés : Génocide au Rwanda : mémoire intime et collective, avec Beata Umubyeyi Mairesse. Génocide des Tutsi au Rwanda : l’ex-médecin Sosthène Munyemana condamné à Paris à vingt-quatre ans de réclusion criminelle. Rwanda : Dafroza et Alain Gauthier, le combat d’une vie : épisode • 1/4 du podcast Crimes internationaux : la quête de justice.