La Technopolice, moteur de la «sécurité globale» La Technopolice, moteur de la «sécurité globale» L'État policier de Microsoft : Surveillance de masse, reconnaissance faciale et un cloud nommé Azure - Cerveaux Non Disponibles. A l’heure où on parle aux États-Unis de démantèlement de la police, surtout depuis la mort de George Floyd, les pouvoirs de surveillance et de répression sont en train de se métamorphoser.
La police est un rôle qui pourrait se passer d’humains. Elle est dans nos smartphones ou dans les capteurs des smartcities et par dessus tout dans le consentement tacite que l’on tisse avec les technologies numériques élaborées à la Silicon Valley. Voici une traduction de l’article de Michael Kwet originellement paru sous le titre The Microsoft Police State: Mass Surveillance, Facial Recognition, and the Azure Cloud dans la revue The Intercept. visuel : Eliana Rodgers for The Intercept Les protestations nationales contre les pratiques policières racistes ont amené un nouvel examen des grandes entreprises technologiques comme Facebook, qui est boycotté par les annonceurs pour les discours haineux dirigés contre les personnes de couleur, et Amazon, qui a été appelé à aider à la surveillance policière.
Racisme policier : les géants du Net font mine d’arrêter la reconnaissance faciale. À un moment où l’institution policière est remise en question, les multinationales de la sécurité tentent de se racheter une image par des effets d’annonce : elles arrêteraient la reconnaissance faciale car la technologie ne serait pas tout à fait au point et la police l’utiliserait à mauvais escient.
Arrêter la reconnaissance faciale ? Plusieurs entreprises ont annoncé arrêter (temporairement ou non) la reconnaissance faciale. Leave no dark corner. Urgence sanitaire, réponse sécuritaire, par Félix Tréguer (Le Monde diplomatique, mai 2020) Covid-19 : après la crise… les crises À défaut de pouvoir soigner le Covid-19, les pouvoirs publics de nombreux pays ont décidé de confiner la population au prétexte de la protéger.
Mais, de la protection à la surveillance, il n’y a qu’un pas, que franchissent volontiers les partisans du contrôle numérique des foules. Une aubaine pour l’industrie du secteur et le complexe techno-sécuritaire. par Félix Tréguer Aperçu En Australie-Occidentale, le gouverneur a désormais autorité pour imposer des bracelets électroniques aux personnes potentiellement infectées par le coronavirus et placées à l’isolement. À première vue, il y a là comme un paradoxe : la principale réponse des États à une crise sanitaire est sécuritaire. Dans nos imaginaires, la gestion sécuritaire de la santé publique fait pourtant figure d’archaïsme.
Carnets de reclusions #2. La CNIL s’arrête à mi-chemin contre StopCovid. L’application StopCovid ne fera finalement pas l’objet d’un vote à l’Assemblée nationale, le gouvernement se refusant à tout risque de vote contraire à sa volonté.
Pourtant, les prises de position s’accumulent contre elle et son avenir semble chaque jour plus incertain. Hier, la CNIL a rendu son avis à son sujet. Contrairement au Conseil national du numérique (CNNum) qui s’est prononcé vendredi en faveur de l’application, la CNIL n’a pas entièrement fui le débat : elle exige que le gouvernement démontre l’utilité concrète de StopCovid, ce qu’aucune étude ou analyse ne soutient actuellement. Hélas, alors que la CNIL aurait dû s’arrêter à ce simple constat pour demander l’arrêt de ce dangereux et inutile projet, elle s’est égarée dans le faux-débat tendu par le gouvernement : rechercher des « garanties », forcément illusoires, pour encadrer l’application. Une nécessité non démontrée Un anonymat impossible. Pouvoir, domicile, mort : à l’ère du Covid-19. En France, qu’il s’agisse de l’anthropologue Bruno Latour [1], de l’écrivain Alain Damasio [2] ou du journaliste Olivier Tesquet [3], de nombreux auteurs ont convoqué les analyses de Michel Foucault sur le biopouvoir pour critiquer la gestion gouvernementale de la pandémie, en pointant le caractère « policier » des mesures mises en place.
Mais le plus étonnant n’est pas tant que ces technologies de surveillance des corps, upgradées par les outils numériques, soient en train de se déployer sur fonds de débats concernant les libertés publiques, mais plutôt qu’elles n’aient pas été employées, en France en tout cas, en premier ressort. Pouvoir disciplinaire, pouvoir libéral En Italie, en France ou en Espagne (puis dans un certain nombre d’autres pays), a été privilégié le recours à une technique plutôt « archaïque » : le confinement général de la population. Gouvernementalités et fin des espaces clos. Tracking contre le Covid-19 : « Big Brother is protecting you. Le 3 avril 2020, le préfet de police Didier Lallement déclarait, avant de s’en excuser, « pas besoin d’être sanctionné pour comprendre que ceux qui sont aujourd’hui hospitalisés, qu’on trouve dans les réanimations, sont ceux qui au début du confinement ne l’ont pas respecté.
Il y a une corrélation très simple. » De telles déclarations sont symptomatiques d’une tendance à la criminalisation des personnes touchées par le Covid-19, comme si leur état procédait davantage d’une responsabilité individuelle que de la défaillance des autorités publiques. Elles illustrent à tout le moins le risque de vouloir confier aux autorités publiques des outils de surveillance individuelle, sans le moindre contrôle quant au bien-fondé, voire de la légalité, de leur utilisation. LIRE AUSSI SUR REGARDS.FR >> Les très dangereuses incohérences d’Emmanuel Macron.
Biosurveillance: sortir de la prison molle de nos intérieurs. Déconfinement : vers le tracking à la française - Par Thibault Prévost. Devenir des robots pour échapper au virus ? Tribune d’Arthur, juriste à La Quadrature du Net.
Les projets de traçage numérique contre le virus se précisent. Ferons-nous reposer la santé de la population sur notre « robotisation » ou, au contraire, sur notre humanité ? Sonder son entourage Mercredi dernier, le gouvernement a annoncé son projet de logiciel pour lutter contre le coronavirus après le confinement. L’idée semble très proche de ce qui a été expérimenté à Singapour : un logiciel pour smartphone vous permettrait de garder une trace des personnes croisées dans la journée et qui utilisent aussi l’application. En théorie, ce modèle peut se passer de l’intervention d’une administration centrale, en ne reposant que sur la coopération volontaire entre individus. Toutefois, si le modèle décrit ci-dessus semble simple en théorie, nous ignorons encore tout de la façon dont il sera déployé. Un accord libre ? Si l’application ne faisait rien sans notre accord et si son code était libre, serait-elle légale ? Une contrainte sociale.