Se libérer des entreprises « libérées » par Erwan Manac'h. La sociologue Danièle Linhart décortique un artifice managérial renforçant l’emprise patronale en niant la conflictualité.
C’est une formule magique qui s’impose depuis quinze ans comme une nouvelle doxa managériale : libérer les salariés des règles qui encadrent le travail, placer l’autonomie et la bienveillance au cœur des entreprises, serait gage d’enthousiasme et de prospérité. C’est le schéma des « entreprises libérées », qui séduit des PME comme des grands groupes et semble incarner une (ré)humanisation de l’organisation du travail. En décortiquant les expériences montrées en exemple et grâce à une profondeur d’analyse… Il reste 81% de l'article à lire. Pour lire la suite de cet article, identifiez-vous ou créez un compte : Article réservé Pour lire cet article : Consultez nos offres d’abonnement,à partir de 8€/mois. Déjà abonné(e) ? Pourquoi je démissionne de toutes mes fonctions (administratives) à l'université de Nantes. Ne pas céder sur son désir.
Depuis 7 ans je suis responsable pédagogique et administratif d'une licence professionnelle en Community Management. Je l'étais. Car à compter d'aujourd'hui, je démissionne. Rien ne permet d'indiquer aujourd'hui si celle licence pourra ouvrir l'année prochaine. Il faudra assurer son recrutement, le suivi des inscriptions et des négociations estivales d'étudiants en recherche de contrats ou simplement en demande d'information. En 7 ans, je pense avoir exploré toutes les principales failles d'une université qui achève de se renier dans chacune de ses valeurs fondamentales et qui ne tient plus que par la curiosité et l'envie de ses étudiants et le dévouement, hélas souvent mortifère, d'une partie de son personnel enseignant, technique et administratif.
Quand j'ai voulu monter cette licence professionnelle je suis passé par toutes les phases au mieux ubuesques et au pire kafkaïennes. (Source : Bilan social 2019) C'était là ma limite. Bullshidex · La Semaine Spéciale. Chercheur-enseignant nombre d’occurrences : 1 dans l'Idex : L'UT « soutient ses enseignants-chercheurs les plus dynamiques en recherche par la création de statuts temporaires de « chercheurs-enseignants ». [...]
Le public visé correspond aux candidats ERC, coordonnateurs de projets internationaux ou créateurs de start-up », p. 26-27. définition du dico : la page Wikipédia « enseignant-chercheur » propose un récapitulatif des textes de loi. Bullshidex · La Semaine Spéciale. Les influences nazies du management moderne. Le management, du nazisme à la mondialisation, ou l’art de produire le consentement et l’illusion d’autonomie chez des sujets aliénés.
S’il ne dresse pas un réquisitoire contre le management et s’il ne dit pas non plus qu’il s’agit d’une invention du IIIe Reich, Johann Chapoutot, notre invité, souligne une continuité entre les techniques d’organisation du régime nazi et celles que l’on retrouve aujourd’hui au sein de l’entreprise, en atteste la condamnation récente de l’entreprise France Télécom et de ses trois ex-dirigeants pour "harcèlement moral institutionnel".
Une organisation optimale de la force du travail Car, montre-t-il, l’Allemagne du IIIème Reich est le lieu d’une économie complexe où des ingénieurs, juristes, intellectuels formés par les universités de la république de Weimar et courtisés par les nazis réfléchissent à l’organisation optimale de la force du travail. Et si les nazis avaient inventé le management moderne ? Le général de l'armée allemande Walther von Brauchitsch s'adresse aux ouvriers de l'usine d'armement Rheinmetall-Borsig AG, en août 1939, à Düsseldorf ( FRANCE PRESSE VOIR / AFP) Idées 06/01/20 12h18 Dans Libres d’obéir.
Le management, du nazisme à aujourd’hui (éd. Gallimard, sortie le 9 janvier), l’historien Johann Chapoutot montre comment le nazisme a été la matrice du management moderne. Les trajectoires biographiques racontées par Johann Chapoutot semblent lointaines, voire étrangères au lecteur contemporain. Il est ainsi question, dans ces traités pour une organisation optimale du travail sous Hitler, d’“élasticité”, de “performance”, de “productivité”, d’“initiative créatrice” ou encore de “rentabilité”. Le management, une modernité nazie. Après 1945, des dignitaires nazis furent assez bien élevés pour ne plus parler d’extermination des Juifs, de colonisation de l’Est et d’asservissement massif des Slaves, mais ils ne changèrent pas une virgule à leur conception de l’État, des agences et du travail.
Pendant que le général SS Werner Best collectionnait les jetons de conseils d’administration et travaillait, comme avocat, à blanchir ses anciens Kameraden lorsqu’ils étaient inquiétés par la Justice, le général SS Reinhard Höhn fondait, à la demande d’une puissante organisation patronale, la première, la plus grande et la plus prestigieuse école de commerce de la RFA.